La conscience

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chercheur
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Tiens, je me pose une question :

- Qu'est-ce qu'il y a entre 2 pensées ?
En effet, c’est bien parce que nous réalisons que nous sommes constitués d’agrégats, dont celui de la conscience, que nous pouvons exclure toute perception consciente de la faculté de réaliser notre véritable nature. :?:
N'avait-on pas vu que le fait de réaliser sa véritable nature passe par "une" conscience de cette nature ?
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jules
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chercheur : Qu'est-ce qu'il y a entre 2 pensées ?
La mort/renaissance ?
N'avait-on pas vu que le fait de réaliser sa véritable nature passe par "une" conscience de cette nature ?
Moi j'avais compris que notre véritable nature était non née, ce qui par conséquent entraînerait qu'elle soit purement et simplement insaisissable, donc ne pouvant être conscientisée d'aucune manière.
Mais peut-être effectivement que cette affirmation sur l'aspect non né de notre véritable nature, ne vise qu'à montrer l'incapacité de la réaliser en usant de cet outil qu'est cette sorte de conscience spécifique consistant dans la conscience discursive.
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chercheur
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Mais peut-être effectivement que cette affirmation sur l'aspect non né de notre véritable nature, ne vise qu'à montrer l'incapacité de la réaliser en usant de cet outil qu'est cette sorte de conscience spécifique consistant dans la conscience discursive.
Oui d'où l'emploi des koans dans le zen, qui sont là pour désarçonner notre manière d'appréhender "discursivement" les phénomènes, et de plonger abruptement dans la réalisation de sa nature.
ted

chercheur a écrit :
20 août 2017, 07:30
Tiens, je me pose une question :

- Qu'est-ce qu'il y a entre 2 pensées ?
Dans le cadre de cette question, sans doute une troisième pensée qui s'interroge.
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chercheur
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Et quand on arrive à se dégager de cette 3ème pensée que reste-t-il ?
ted

chercheur a écrit :
21 août 2017, 07:32
Et quand on arrive à se dégager de cette 3ème pensée que reste-t-il ?
Il faut un observateur. Pour prendre conscience de l'absence fantasmée de pensée entre deux pensées. Mais cette prise de conscience nécessite... une conscience issue de l'observateur.

Pour tenter d'observer ce qui se passe, l'observateur évolue vers une forme d'observation pure, sans intention.

Pour ne pas polluer/contaminer ce qu'il cherche à observer, il est obligé d'abandonner ses propres facteurs mentaux, de s'oublier lui même. Sa conscience se fera alors de plus en plus subtile. De moins en moins dépendante des agrégats.

Comme il ne peut pas analyser cet état, sous peine de réinjecter une tonne de facteurs mentaux et de pensées discursives et imagées dans le processus, il ne peut que "vivre" cet état. C'est donc une forme de glissade karmique, comme une personne qui s'élance pour traverser en enfilade des pièces au sol glissant. Elle prend un max d'élan et ziiiiouououououououuuu ! Elle glisse sans pouvoir contrôler sa trajectoire.

De même, avant la pratique méditative, il aura fallu manifester une intention claire et précise de ce qu'on souhaite faire. Sous forme de voeu, d'engagement, de rites, de visualisation etc ... En associant bien à la réalité qu'on cherche, la Vue bouddhique qu'on est supposé vérifier. La Vue est très importante pour toucher la cible. Sinon, on programme une ballade dans nos fantasmes.

Le Bouddha s'est assis et a annoncé sa ferme intention de trouver l'éveil. D'échapper à la vieillesse, à la maladie et à la mort. De tout ce qu'il a pu faire, c'est cette déclaration d'intention qui était peut-être le plus important ! C'est cette détermination (une "détermination inébranlable" disait Maître Dogen) qui va contribuer à "colorer" les facteurs mentaux restants et les consciences restantes, alors même que la pensée analytique et discursive aura disparu.

C'est une forme d'autoprogrammation. Qui n'est sans doute pas tellement différente de celle d'une Intelligence Artificielle évoluant vers la Singularité ? :roll: C'est l'autoprogrammation d'une métamorphose.

La réalisation de la Vraie Nature de l'esprit n'est pas une information qu'on découvre en cherchant entre deux pensées ou en vipassanant le fonctionnement des agrégats. C'est la "façon de chercher " qui épuise les phénomènes mentaux, qui épuise le samsara. En résumé, le chemin, c'est le but. Le but, c'est le chemin.

D'où l'importance de l'étude, de la pratique, de la volonté d'éveil, de la bodhicitta, de la Vue, du doute lucide (qui permet de ne pas s'arrêter en chemin).

Pour résumer, il faut une claire détermination de vouloir trouver ce qu'il y a entre deux pensées, si on veut espérer une réponse. Il faut payer de sa personne en quelque sorte. C'est une ballade d'où l'égo ne revient pas. Après avoir choisi une voie bouddhiste (Zen, Theravâda, Vajrayana, Dzogchen), on adhère à la Vue propre à cette Voie, et on pratique en accord avec les instructions données par le maître.

S'il y a des préliminaires à faire, on les fait. S'il y a des préceptes moraux à respecter, on les respecte, et s'il n'y a rien de particulier à faire à part ne pas être distrait, alors, on ne se laisse pas distraire.

L'approche consistant à chercher entre deux pensées, à tomber sur Hishiryo (appelée aussi conscience des tréfonds) puis à partir en Samadhi, est plus typique du Zen. Mais elle peut être utilisée en tant que pratique secondaire dans Theravâda ou Dzogchen.
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Il faut un observateur. Pour prendre conscience de l'absence fantasmée de pensée entre deux pensées. Mais cette prise de conscience nécessite... une conscience issue de l'observateur.

Pour tenter d'observer ce qui se passe, l'observateur évolue vers une forme d'observation pure, sans intention.

Pour ne pas polluer/contaminer ce qu'il cherche à observer, il est obligé d'abandonner ses propres facteurs mentaux, de s'oublier lui même. Sa conscience se fera alors de plus en plus subtile. De moins en moins dépendante des agrégats.

Comme il ne peut pas analyser cet état, sous peine de réinjecter une tonne de facteurs mentaux et de pensées discursives et imagées dans le processus, il ne peut que "vivre" cet état.
Une observation sans observateur ? autrement dit... une conscience.

Etant un état que tout le monde peut connaître à chaque instant pouvons nous avancer que cet état puisse être toujours présent ? même quand il n'est pas observé ?
ted

chercheur a écrit :
21 août 2017, 22:23
Etant un état que tout le monde peut connaître à chaque instant pouvons nous avancer que cet état puisse être toujours présent ? même quand il n'est pas observé ?
Baaahh... pas possible.
Anicca... l'impermanence.
Ce qui apparaît, disparait.

Et chacun évolue dans son continuum de conscience.
Nous sommes un monde sans-soi, non né.
Mais nous ne sommes pas le monde du voisin.
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chercheur
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Est-ce que je produis le silence ? ou bien le silence est-il là potentiellement en arrière fond ? Dans une pièce, avec ou sans meuble l'espace est toujours là !
Anicca... l'impermanence.
Ce qui apparaît, disparait.
(...)
Nous sommes un monde sans-soi, non né.
Non né et pourtant là, voué à disparaître ?...
ted

chercheur a écrit :
22 août 2017, 22:30
Est-ce que je produis le silence ? ou bien le silence est-il là potentiellement en arrière fond ?
Le silence n'existe pas. Tu réifies une absence. L'absence de perceptions sonores.
chercheur a écrit :
22 août 2017, 22:30
Dans une pièce, avec ou sans meuble l'espace est toujours là !
Baaah... pas toujours.
D'après la relativité générale, l'espace et le temps sont intimement liés. Si le temps s'arrête, l'espace disparaît.
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