Pour le bouddhisme hīnayāna, le nirvāṇa est « l'autre rive », qui « existe » par opposition au cycle du devenir, le saṃsāra, alors que pour le bouddhisme mahāyāna nirvāṇa et saṃsāra sont ultimement identiques, de par la non-dualité de la nature des choses.
On distingue au moins deux types de nirvāṇa :
nirvāṇa avec reste d’existence (pali : sa-upādisesa-nibbāna, sanskrit : sopādhiśeṣa nirvāṇa) : celui qu'obtient un arhat ou un bouddha au cours de sa vie ;
nirvāṇa sans reste d’existence (pali : an-upādisesa-nibbāna, sanskrit : nirupādhiśeṣa nirvāṇa) : appelé aussi parinirvâna (pali : parinibbāna), ou extinction complète, lors de la mort d'un arhat ou d'un bouddha.
Nāgārjuna dans les Stances de la Voie du Milieu par Excellence, souligne que « le nirvana n'est rien d'autre que la réalité commune, vue sous un autre angle. »
https://fr.wikipedia.org/wiki/Nirvana_% ... bouddhisme
La conscience
Bonjour,
Dans son livre « l’enseignement de Bouddha » Walpola Rahula met l’accent sur la fonction de la conscience et d’un autre agrégat qui est la perception :
Les cinq agrégats fonctionnent simultanément et se superposent à une vitesse qui est de l'ordre de l'extrême immédiat, il apparait judicieux de les considérer dans leur ensemble et dans leurs interactions par l'intermédiaire de leur fonction précise pour bien les distinguer.
Dans son livre « l’enseignement de Bouddha » Walpola Rahula met l’accent sur la fonction de la conscience et d’un autre agrégat qui est la perception :
Walpola Rahula a écrit :…« Ce sont les perceptions qui reconnaissent les objets physiques et mentaux »…
De la même façon, cette matière bleu (rupa :agrégat de la matière) crée une sensation (vedana) et peut nous donner envie (Samkhara : formation mentale-volition) de dessiner un tableau.Walpola Rahula a écrit :…« Il faut bien comprendre que la conscience ne reconnait pas un objet, elle est seulement un acte d’attention, d’attention à la présence d’un objet. Quand l’oeil entre en contact avec une couleur, le bleu par exemple, la conscience visuelle apparait qui n’est qu’attention à une couleur (le fait de s’aviser de la présence d’une couleur) ; mais elle ne reconnait pas que c’est du bleu. Il n’y a pas de reconnaissance à ce stade. C’est la perception (le troisième agrégat) qui reconnait que la couleur est bleue. Le terme « conscience visuelle » est une expression philosophique qui répond à la même idée que celle exprimée par le terme ordinaire de « vision ». « Voir en effet », ne veut pas dire « reconnaitre » ; on peut faire la même observation pour chacune des formes de conscience »…
Les cinq agrégats fonctionnent simultanément et se superposent à une vitesse qui est de l'ordre de l'extrême immédiat, il apparait judicieux de les considérer dans leur ensemble et dans leurs interactions par l'intermédiaire de leur fonction précise pour bien les distinguer.
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Dhammapada


Intéressant Tirru
Donc, les consciences vont chercher l'information disponible afin qu'elle puisse être perçue ?
Sans cette initiative des consciences, les perceptions (qui décodent, reconnaîssent, interprètent), n'auraient rien à se mettre sous la dent ?
Donc, sans les consciences, on ne saurait pas ce qui se passe (j'enfonce une porte ouverte).
Mais avec les consciences, non plus, on ne saura pas vraiment ce qui se passe "réellement", puisqu'ensuite, les perceptions vont reconnaître en fonction d'une grille prédéfinie, qui n'est pas la même pour les humains, les démons, ou les devas. Là où un humain perçoit de l'eau, un deva perçoit du nectar et un démon perçoit du sang !
Donc, est-ce que la pratique va consister à bien purifier nos perceptions qui sont faussées par des idées préconçues (traces karmiques) ?
Car en fonction de ces traces karmiques, la sensation (vedana), sera différente (agréable, désagréable ou neutre). Entraînant du même coup une réponse particulière de notre part (volition) de l'ordre du désir, de l'aversion etc.
On comprend bien alors, qu'apporter des objets aux perceptions, ne suffit pas pour connaître la réalité.
Mais quelle réponse donnera la perception pour la couleur "bleue" s'il n'y a aucune trace karmique derrière pour influencer la reconnaissance ?
Donc, les consciences vont chercher l'information disponible afin qu'elle puisse être perçue ?
Sans cette initiative des consciences, les perceptions (qui décodent, reconnaîssent, interprètent), n'auraient rien à se mettre sous la dent ?
Donc, sans les consciences, on ne saurait pas ce qui se passe (j'enfonce une porte ouverte).
Mais avec les consciences, non plus, on ne saura pas vraiment ce qui se passe "réellement", puisqu'ensuite, les perceptions vont reconnaître en fonction d'une grille prédéfinie, qui n'est pas la même pour les humains, les démons, ou les devas. Là où un humain perçoit de l'eau, un deva perçoit du nectar et un démon perçoit du sang !
Donc, est-ce que la pratique va consister à bien purifier nos perceptions qui sont faussées par des idées préconçues (traces karmiques) ?
Car en fonction de ces traces karmiques, la sensation (vedana), sera différente (agréable, désagréable ou neutre). Entraînant du même coup une réponse particulière de notre part (volition) de l'ordre du désir, de l'aversion etc.
On comprend bien alors, qu'apporter des objets aux perceptions, ne suffit pas pour connaître la réalité.
Mais quelle réponse donnera la perception pour la couleur "bleue" s'il n'y a aucune trace karmique derrière pour influencer la reconnaissance ?
Attention !
L'extinction complète n'est pas l'extinction complète du sage, ni son anéantissement, ce qui serait du nihilisme et donc, une voie extrême que le bouddhisme réfute.

C'est l'extinction complète des purulences, des kilesas.


Je pense que l'extinction complètes des "purulences" c'est nirvana.C'est l'extinction complète des purulences, des kilesas.
Le parinirvana c'est l'extinction du flux de conscience (?) puisqu'il ne peut plus avoir de renaissance, que toutes traces karmiques ne sont plus, il n'y a plus aucune formations des aggrégats.
Bon, si tu veux.chercheur a écrit : ↑09 août 2017, 13:49Je pense que l'extinction complètes des "purulences" c'est nirvana.ted a écrit :C'est l'extinction complète des purulences, des kilesas.
Le parinirvana c'est l'extinction du flux de conscience (?) puisqu'il ne peut plus avoir de renaissance, que toutes traces karmiques ne sont plus, il n'y a plus aucune formations des aggrégats.
L'important, c'est qu'il ne s'agit pas de l'anéantissement du sage.
Autre chose : le sentiment que nous avons d'exister, ce n'est pas ça la conscience. Sinon, on assimile "disparition de la conscience" avec "disparition de l'être".
C'est important de le préciser.
Heu... excuse moi...

"Le parinirvana c'est l'extinction du flux de conscience (?) "
Bonne question.

Je dirai que non.
Les consciences ne sont plus nécessaires à l'appréhension de la réalité ultime, c'est tout.
Mais un Bouddha voit les deux vérités.
On touche sans doute ici un point de divergence entre bouddhisme ancien et mahayana...

Narada Maha Thera dans son manuel de l'Abhidhamma :
Voir aussi :
http://www.dhammahome.com/article_en/topic/196/9
http://www.dhammahome.com/article_en/topic/197/7
http://www.dhammahome.com/article_en/topic/196/6
7. Loka + Uttara = Lokuttara. Ici, «Loka» signifie les cinq agrégats. «Uttara» veut dire au-dessus, au-delà ou ce qui transcende. C’est la conscience supra-mondaine qui permetde transcender ce monde esprit-corps.
(...)
On notera que les entraves doivent être éradiquées en quatre étapes. La séquence de pensée de
la Voie (Magga) ne se produit qu’une seule fois. La séquence de pensée du Fruit (Phala) la
suit immédiatement. Dans les classes de conscience supramondaines, l’effet des Kusala Cittas
est instantané et c’est la raison pour laquelle il est appelé Akālika (ayant un fruit immédiat)
tandis que dans le cas des Lokiya Cittas, les effets peuvent apparaître dans cette vie ou dans
une vie suivante ou à n’importe quel moment jusqu’à ce qu’on atteigne le Parinibbāna.
Dans la conscience mondaine, Kamma est prédominant tandis que dans la supramondaine,
Pannā ou la sagesse est prédominant. C’est pourquoi les quatre Kusala Cittas ne sont pas
traités en tant que Kamma.
Ces huit Cittas sont appelés Lokuttara. Ici, Loka signifie le Pancupādanakkhandha, les cinq
agrégats de l’attachement. Uttara signifie ce qui transcende. En conséquence, Lokutara
signifie ce qui transcende le monde des agrégats de l’attachement. Cette définition s’applique
strictement aux quatre Voies. Les fruits sont appelés Lokuttara parce qu’ils ont transcendé le
monde des agrégats de l’attachement.
(...)lokuttara citta (conscience supra-mondaine) est le plus haut domaine d’existence, puisque c’est le citta qui expérimente directement nibbāna.
nibbāna
Le quatrième paramattha dhamma est nibbāna. nibbāna est un paramattha dhamma parce qu’il est réel. nibbāna peut être expérimenté à travers le mental si l’on suit le noble sentier, c’est à dire le développement de la sagesse qui voit les choses telles qu’elles sont. nibbāna est nāma. Mais nibbāna est différent des citta et cetasika, ces réalités ultimes qui apparaissent lorsque les conditions sont réunies pour ensuite disparaître. nibbāna est une réalité non-conditionnée :
nibbāna n’apparaît pas ni ne disparaît. Les citta et cetasika sont des nāma expérimentant des objets. nibbāna est un nāma qui n’expérimente aucun objet, mais il peut être l’objet de citta et cetasika qui l’expérimentent. nibbāna est sans substance, il est dénué de soi : il est anatta.
http://www.dhammadana.org/dhamma/4_paramattha.htm
Voir aussi :
http://www.dhammahome.com/article_en/topic/196/9
http://www.dhammahome.com/article_en/topic/197/7
http://www.dhammahome.com/article_en/topic/196/6
Heu... A la lueur de ce qui a été écrit précédemment par chercheur et tirru, il semble que le mot conscience, dans le bouddhisme, ne doivent pas être utilisé au sens éthique de "prise de conscience" (prendre conscience de la souffrance animale par exemple).jules a écrit : ↑08 août 2017, 19:52..
Cependant c'est tout de même la conscience qui va nous permettre -pour prendre un exemple- d'être touché réellement par la souffrance animale, je dis "réellement" car cette prise de conscience ne pourra pas omettre qu'une action soit entreprise dans le sens d'aider les animaux, une action telle la résolution de devenir végétarien en l'occurrence : dans ce sens, la conscience est nécessaire il me semble.
Les consciences bouddhiques, au sens de l'abidharma, sont aveugles et sourdes apparemment. En fait, elles me font penser au système de mise au point sur des jumelles ou pour un appareil photo. Elles se déclenchent pour fournir une image nette, aussi nette que possible.
Mais c'est le photographe derrière qui va interpréter l'image, réagir, s'y attacher etc...
Avec une perception yogique directe, on court-circuite les consciences sensorielles apparemment. Mais est-ce qu'on court-circuite aussi les traces karmiques ?


Or, à ce stade, il n'y a plus de souffrance animale, je crois bien. Les êtres ont disparu.
Ne faut-il pas remonter d'un cran, revenir à la vérité conventionnelle, et donc à des perceptions duelles, pour alors éprouver de la compassion envers les animaux maltraités ?