Savons-nous vraiment ce que nous faisons ?

ted

chercheur a écrit :
03 juin 2017, 09:51
Je crois que c'est paticasamupadda pour désigner l'interdépendance et anicca pour l'impermanence ( ça me rappelle S.N. Goenka répétant avec sa voix grave : "anicca... anicca... anicca..." :)
Oui. Désolé, :oops: je me suis trompé en répondant un peu vite ce matin. Vu que j'ai peu dormi... :mrgreen:
Je corrige...
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chercheur
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Savons-nous vraiment ce que nous disons ? :lol:
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jules
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Compagnon : Maintenant si l'on se pénètre de ce constat, de toutes ses implications, je vois 3 options :

- rester paralyser, ne plus rien faire. Et encore l'inaction totale va quand même générer des effets.
- devenir fou.
- préférer ignorer la chose et continuer à agir sans se soucier d'être conscient de ce que l'on fait.
Oui, dans le cadre de l'interrogation que propose ce fil, la troisième option signifierait "privilégier le Petit" : Par exemple si on voit un hérisson traverser la route, s'arrêter et le mettre sur le bas côté parce qu'on pense qu'ainsi, il ne se fera pas écraser par une voiture, et ce, bien qu'il soit possible qu'en agissant ainsi nous précipitions sa perte s'il se trouve qu'à ce moment là un prédateur se trouve de l'autre côté de la route. Mais nous devons croire cependant que nous avons sauvé le hérisson.
ted

chercheur a écrit :
03 juin 2017, 13:22
Savons-nous vraiment ce que nous disons ? :lol:
Vaut mieux ne pas le savoir intellectuellement mais plutôt l'avoir réalisé par une perception directe. C'est sur. :)
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jules
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Bon, en même temps, on n'est pas non plus complètement ignorant de ce qu'on fait ou de ce qu'on dit.
Retour à la case "voie du milieu" en quelque sorte.
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jules
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En tous cas, je suis d'accord avec Ted. whistle
Compagnon

jules a écrit :
03 juin 2017, 13:59
Compagnon : Maintenant si l'on se pénètre de ce constat, de toutes ses implications, je vois 3 options :

- rester paralyser, ne plus rien faire. Et encore l'inaction totale va quand même générer des effets.
- devenir fou.
- préférer ignorer la chose et continuer à agir sans se soucier d'être conscient de ce que l'on fait.
Oui, dans le cadre de l'interrogation que propose ce fil, la troisième option signifierait "privilégier le Petit" : Par exemple si on voit un hérisson traverser la route, s'arrêter et le mettre sur le bas côté parce qu'on pense qu'ainsi, il ne se fera pas écraser par une voiture, et ce, bien qu'il soit possible qu'en agissant ainsi nous précipitions sa perte s'il se trouve qu'à ce moment là un prédateur se trouve de l'autre côté de la route. Mais nous devons croire cependant que nous avons sauvé le hérisson.
Ma compagne (oui ma compagne pour moi c'est un peu comme la femme de Colombo, dans les épisodes de la série, pour ceux qui connaissent, ils comprendront, je viens de m'en rendre compte là je fais mon "Colombo" marrant XD), se fout de moi justement sur le même thème, avec la même idée : depuis des mois (depuis qu'on a "perdu" nos chats) je nourris les pigeons (pies et moineaux) sur le balcon, je vous en ai déjà parlé.

Et comme ce sont des animaux, ils sont ce qu'ils sont, ils se battent régulièrement pour les graines même si j'ai finit pas mettre 3 gamelles espacées et que ma compagne a ressorti des jardinières que l'on a accroché au balcon pour mettre les gamelles espacées.

Et ma compagne se fout de moi (elle est très moqueuse) vu qu'elle sait que je fais cela dans un but bienveillant vis à vis surtout des pigeons (les plus représentés) , elle me fait remarquer qu'en fait j'ai cru bien faire mais je génère du chaos, des guerres entre pigeons qui sans mon intervention n'auraient sans doute jamais eu lieu. L'autre jour en se marrant elle m'a dit que si ça se trouve je venais de donner naissance à une mythologie, celle du "dieu derrière les rideaux de la fenêtre", vu que je nourris les volatiles. Dans leur intelligence et mémoire, il pourraient finir par se transmettre une légende sur des millénaire, d'un "dieu" qui les a nourri sur un balcon il y a très longtemps etc... (ca me rappelle une roman de SF "Demain les chiens" de Clifford Simak. Que je vous recommande).

Et là ma culture catholique revient à la charge, sur le thème de savoir ou non ce que l'on fait, dans le Nouveau Testament, l’Épître aux Romains, attribuées à St Paul, fait un constat assez fataliste du même genre en tirant évidemment des conclusions propres au christianisme :

Romains 7
…18 Ce qui est bon, je le sais, n'habite pas en moi, c'est-à-dire dans ma chair: j'ai la volonté, mais non le pouvoir de faire le bien. 19 Car je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas. 20 Et si je fais ce que je ne veux pas, ce n'est plus moi qui le fais, c'est le péché qui habite en moi.…

Remplacée "péché" par dukkha (au sens de défaut de conception de l'univers : quelque chose qui ne tourne par rond) ou par "ignorance" et vous avez le fait que l'on n'arrive pas a faire des actions correctes, habiles, efficaces, faute d'avoir une connaissance d'ensemble de tous les tenant et aboutissants. Des chrétiens vous diront que seul "Dieu" est omniscient, donc lui seul "sait tout", à la sagesse absolue (ce que pose d'ailleurs de problèmes moraux sérieux) là ou des bouddhistes vous dirons que seul le Bouddha dispose de la sagesse absolue car il a vu et connait la véritable nature de tous les phénomènes (mieux que les dieux eux même aveuglés par leur ego).

Il y a des années j'avais lu un petit roman jeunesse (que je vous recommande), "Dieu est un pote à moi", de Cyril Massarotto, cela se lit vite et c'est plein d'émotion, cela donne une vision de "Dieu" plus humaine et sympathique. Et l'auteur "limite" la "clairvoyance" de Dieu d'une certaine façon. Un personnage fait remarqué à Dieu qu'il sait tout ce qui va se produire dans l'avenir, "Dieu" le détrompe : non, je ne vois pas plus loin dans le temps que les faits et gestes de l'être humain qui actuellement sur Terre vivra le plus vieux à l'instant ou je te parles (soi quoi : 115/120 a,s dans l'avenir).
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Oui, dans le cadre de l'interrogation que propose ce fil, la troisième option signifierait "privilégier le Petit" : Par exemple si on voit un hérisson traverser la route, s'arrêter et le mettre sur le bas côté parce qu'on pense qu'ainsi, il ne se fera pas écraser par une voiture, et ce, bien qu'il soit possible qu'en agissant ainsi nous précipitions sa perte s'il se trouve qu'à ce moment là un prédateur se trouve de l'autre côté de la route. Mais nous devons croire cependant que nous avons sauvé le hérisson.
Est-ce que l'on est responsable de la mort de ce hérisson pour autant ( et donc est-ce qu'il y a pêché pour un chrétien, papa pour un hindou, ou akusala pour un bouddhiste ) ?
Compagnon

Responsable par rapport à quoi ou quoi ?
Responsable de quel acte précisément dans la succession des événements amenant à la vie ou à la mort du dit hérisson ?
Il y a toujours l'intention, l'intention est fondamentale.
Qu'y a t-il dans le mental au moment de l'acte ?

Exemples concrets : dans le bouddhisme, tuer un être vivant est considéré comme extrêmement grave en terme de karma surtout si on le fait sous le coup de la colère, de la haine, de la jalousie, du désir de tuer etc...

Maintenant, exemple précis. Il y quelques décennies, ma grand-mère maternelle avait développé une tumeur dont elle avait caché l'existence pendant très longtemps a sa famille, jusqu'a ce qu'il ne soit plus possible de le faire. Elle était déjà un peu âgée, plus de 70 ans il me semble. La tumeur était inopérable, devenue trop grosse. Maligne. Ma grand-mère était hospitalisée, elle souffrait, c'était une question de temps. Plus rien a faire. Elle était déjà sous morphine pour diminuer sa souffrance. Mais le corps médical était formel, plus rien a faire. Question de semaine ou de jours je ne sais plus. Alors mon père glissa a mots couverts au médecin responsable que si il "forçait" un peu la dose de morphine pour abréger le calvaire, il n'y aurait aucun problème pour nous. Ce que le praticien fit. Cela a eu l'effet escompté. Personne ne s'en est plein.

Meurtre ou compassion ?

A ma connaissance mon père à agît par compassion, il a exercé pendant des décennies comme dentiste et son principal soucis ne fut jamais ses honoraires mais soulager la souffrance de ses patients. Et ce ne fut pas toujours facile loin s'en faut. La clientèle est parfois... ce qu'elle est.

Alors en terme karmique ? "Bon" ou "Mauvais" ?

Lorsqu'il y a quelques mois, l'un de nos chats, âgé, agonisant (question d'heures), souffrant, cela se voyait et s'entendait, fut euthanasié en douceur dans nos bras a ma compagne et a moi, avec tout le réconfort que nous avons pu lui apporté, par 2 vétérinaires à domicile appelé en urgence un soir , a grand frais, parce qu'il n"y avait plus rien a faire, alors que nous pouvions attendre la nuit et que cela nous coûte beaucoup moins cher le lendemain matin chez notre veto habituel, meurtre ou compassion ? En ce qui me concerne je sais très bien ce que j'avais "dans le coeur" ou le mental comme vous voulez au moment ou j'ai agit. J'ai agit par compassion envers lui (notre chat) et envers moi.
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chercheur
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Selon ce que tu as dis plus haut, Compagnon, oui l'intention semble très importante.
Responsable par rapport à qui ou quoi ?
Responsable "karmiquement" de la mort de cet hérisson en lui faisant traverser la route ( ce qui l'a conduit à se faire manger par le prédateur ) je voualis dire. Je me demande si finalement notre ignorance nous protège d'une certaine façon des conséquences de nos actes ( une réelle ignorance pas une négligence ) ?
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