ted a écrit :Zopa2 a écrit :davi a écrit :(...) tandis que le je qui apparaîtrait à partir d'une mauvaise base n'est pas une vérité conventionnelle (une souche d'arbre au loin prise pour une personne) mais une perception erronée, tout comme un je qui apparaîtrait à partir de rien (hallucination).
Parfaitement Davi. Très bien expliqué. La vue de Ted sur la base d'imputation des Madhymika Prasangika était belle et bien erronée pour le dire clairement.
Pas d'accord. Voir un soi là où il n'y en a pas, est une perception erronée. Même si l'idée de ce soi se fonde sur les agrégats.
Et je re-cite de nouveau l'Anattalakkha Sutta, parole du Bouddha, puisque Zopa ne l'a pas relu apparemment :
http://www.buddha-vacana.org/fr/sutta/s ... 2-059.html
— C'est pourquoi, bhikkhous, toute Forme, qu'elle soit passée, future ou présente, interne ou externe, grossière ou subtile, inférieure ou superbe, éloignée ou proche, devrait être vue telle qu'elle est dans les faits, avec un discernement correct: 'Ceci n'est pas mien, je ne suis pas cela, ceci n'est pas mon ego'
Tout Ressenti, qu'il soit passé, futur ou présent, interne ou externe, grossier ou subtil, inférieur ou superbe, éloigné ou proche, devrait être vu tel qu'il est dans les faits, avec un discernement correct: 'Ceci n'est pas mien, je ne suis pas cela, ceci n'est pas mon ego'.
Toute Perception, qu'elle soit passée, future ou présente, interne ou externe, grossière ou subtile, inférieure ou superbe, éloignée ou proche, devrait être vue telle qu'elle est dans les faits, avec un discernement correct: 'Ceci n'est pas mien, je ne suis pas cela, ceci n'est pas mon ego'.
Toutes Fabrications, qu'elles soient passées, futures ou présentes, internes ou externes, grossières ou subtiles, inférieures ou superbes, éloignées ou proches, devraient être vues telles qu'elles sont dans les faits, avec un discernement correct: 'Ceci n'est pas mien, je ne suis pas cela, ceci n'est pas mon ego'.
Toute Conscience, qu'elle soit passée, future ou présente, interne ou externe, grossière ou subtile, inférieure ou superbe, éloignée ou proche, devrait être vue telle qu'elle est dans les faits, avec un discernement correct: 'Ceci n'est pas mien, je ne suis pas cela, ceci n'est pas mon ego'
L'ego auquel se réfère le Bouddha dans ce sutra est le soi qui existerait de manière inhérente. L'expression " qui existerait de manière inhérente" est implicite ou sous-entendue.
Tu aurais pu me citer aussi le Alagaddupama-Sutta, dans la deuxième partie duquel, le Bouddha parle de la doctrine du
non-soi. Mais dans ce Sutra, il ajoute bien : " Je dis, o Bhikkus, que le Tathagata n'est pas trouvable dans cette vie même. Lorsque je dis cela, certains religieux et brahmanes m'accusent d'une façon incorrecte, vaine et fausse , en disant : Le Samana Gotama est un nihiliste. Il enseigne l'annihilation, la non-existence de l'être qui existe." Pourtant, c'est là, vraiment, o bhikhus, ce que je n'enseigne pas." (cf. Mohan Wijararatna, la philosophie du Bouddha, p.154)
Ou encore : " C'est un point crucial, sur lequel il vaut la peine de revenir encore et encore. La vacuité n'implique pas la non-existence. La vacuité implique la vacuité de l'existence intrinsèque, ce qui implique nécessairement la production dépendante. La dépendance et l' interdépendance sont dans la nature de toutes choses." (cf. Sa Saintenté le Dalai Lama, Leçons de sagesse, le soutra du coeur, p. 143).
Ou encore : " Nous avons toujours cru, jusqu'à maintenant, qu'il existait à l'intérieur de nous un je concret, indépendant, qui fonctionnait comme un homme important et comme le propriétaire de tout cela. Puis, par la méditation et l'analyse, nous arrivons à la conclusion qu'il n'est pas possible de trouver cette identité. Cette compréhension de la vérité ultime de la personne nous donne un choc qui est nécessaire. Cela ne veut pas dire que nous n'existons pas en réalité. (...) En réalité, les personnes et les autres objets existent réellement, mais pas de la manière dont nous l'avons toujours cru. Ils existent d'une manière interdépendante, en dépendance de parties constitutives, de causes ou d'un nom."
(cf. Gonsar Rinpoche, Les Quatre Nobles Vérités, éd.Rabten, p.84).
Ou bien encore : " Puisque ceux qui recherchent la libération doivent réfuter entièrement l'objet de référence de la vue de la collection transitoire comme étant un Je réel et doivent établir un simple Je ou une simple personne, il est nécessaire qu'ils deviennent habiles dans les manières de réfuter et de prouver, grâce à l'analyse. Sinon, tombant soit dans l'extrême consistant à établir qu'il n'y a pas du tout de Je, soit dans l'extrême affirmant l'existence d'un Je existant substantiellement, tous leurs efforts seraient vains."
(Ngawang Palden, Annotations. Cite par Jeffrey Hopkins dans Meditation on Emptiness.p. 308.)