Le samsara : pour ou contre ?

passager

ted a écrit :Comment sommes-nous passés de cette recherche de la libération à une recherche du bien-être ?
C'est curieux , j'ais tendance à entendre la question à l'envers :oops: :

Pourquoi sommes nous passés d'une recherche de bien être à celle d'une liberation :?:
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Flocon
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Honnêtement, je ne sais pas. :oops:
Ce que le bouddhisme appelle la "saisie erronée du soi", telle qu'il la décrit, est une grosse structure, puissante et très profondément ancrée dans le psychisme -elle le constitue, à vrai dire. Et la voie bouddhique a toujours été présentée comme très difficile : celle des Bodhisattvas est carrément figurée comme une voie destinée aux "héros" et je ne crois pas qu'il faille galvauder le terme, il me paraît être à prendre au sens fort. Mais bon, ce n'est là qu'un point de vue personnel. Bonne journée à toi aussi loveeeee .

Passager, bonne question. Peut-être parce que le bien-être ne suffit pas à combler l'existence humaine?
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
ardjopa

ted a écrit:
Comment sommes-nous passés de cette recherche de la libération à une recherche du bien-être ?
Le bien-être est "passager" (sans jeu de mot ! ) et "terrestre" je dirais, la libération que vise le Dharma du bouddha et d'autres voies spirituelles, ce n'est pas le bien-être du genre "soyez beau/belle et zen" de certains magazines, qui bien qu'il puisse apporter des choses positives et interessantes aux gens, reste avec beaucoup de "compromis", c'est plutot un bien-être physique et mental qui est recherché, sans pour autant abandonner - se détacher réellement de tous les désirs, attachements, entraves, passions, (donc de souffrances aussi )et en restant dans le cycle naissances et morts etc;

La libération est au contraire d'aller au-delà du corps physique et du mental, au-delà des naissances et des morts, et de réaliser "l'esprit non-né"
passager

sinon, si on le prend dans ce sens là, c'est interressant ça rejoind le post : experimentation du karma dans les vies suivantes ?

Si en effet la Liberation ne vient qu'après un long travail, durement réfléchit, les actes posés menant à l'Eveil ne donnant pas leur résultats finals dans l'imédiat, on peut quand même y trouver une sorte de ré-équilibre, qui , certes n'apporterra qu'un bien-être provisoire, et n'est pas à la hauteur des aspiration héroïques des boddhissatvas....
Mais il semblerait, de ce que j'ai observé chez ceux qui s'y donnent, qu'il y ait quand même de la force , tirée de la pratique, pour la ré-investir dans la pratique...
Une dynamo dans l'bon sens cette fois-ci.... mouse(*) eveil_333

FleurDeLotus
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Flocon
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Aucun doute, et c'est vrai de toute activité : plus on s'y adonne, plus c'est facile.

Ma question portait juste sur les notions employées par Jean comme "sensation d'espace", "sensation de plénitude", etc. C'est un vocabulaire qui me pose toujours problème en contexte bouddhiste, car j'ai l'impression qu'il appartient plutôt au domaine de la simple relaxation : un pratiquant du hatha yoga pourrait l'employer par exemple (je rencontre la même difficulté avec les formulations d'un maître comme Thich Nhat Hahn, dont certains livres -pas tous- me paraissent davantage des manuels de développement personnel que des exposés bouddhistes. :oops:). Mais bon, ce n'est vraiment qu'une question en passant.
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
tobeornottobe

Flocon a écrit :Non non, je n'ai pas supposé que Jean parlait de quelque chose lié à l'acte sexuel. Ma phrase était simplement en rapport avec les posts de Ted.
Quant à l'"abandon de soi" lorsqu'on aide vraiment quelqu'un, ou la "présence" en méditation, je ne sais pas si ce ne sont pas davantage des projections narcissiques qu'autre chose (sauf pour les Bodhisattvas, OK, mais je parle de pratiquants ordinaires).
A vrai dire j'ai l'impression que tout ça est un peu trop facile. J'ai peut-être tort, ce n'est qu'un questionnement.
_____________________

Je ne sais pas ce que veut l'humain, mais pour le moment, en occident, on n'apprend pas tout jeune que le vie est faite de "longue pause" en méditation, yoga ou autre avant les actions ainsi faites avec un esprit sain dans un corps sain.

Il m'est donc prouvé qu'ici, en tout cas, c'est le contraire de "ça est un peu trop facile" et même très compliqué, d'y croire, de partager, d'améliorer la vie humaine, d'avancer dans la réalité, etc.

C'est donc un point important, pour ceux qui trouvent cela facile, c'est qu'ils en sont pas à la réincarnation "ordinaire", mais on parle bien des êtres ordinaires qui sont eux à 100% dans le samsara.

un yogi, professeur ou non, même bas niveau, genre hatha etc, n'est surement pas prêt de l'éveil mais n'est pas né "ordinaire" non plus.

Namasté
passager

...un maître comme Thich Nhat Hahn, dont certains livres -pas tous- me paraissent davantage des manuels de développement personnel que des exposés bouddhistes.
...à ce titre, il est dit de lui,qu'il est un exemple vivant d'un pratiquant du mahayana....
FleurDeLotus
lausm

@Flocon:
Bonne remarque.
Cela pose toujours la question de la capacité des mots à nommer l'ineffable, et aussi que parler d'une sensation est une chose, mais l'expérimenter une autre...et la différence entre l'expérimenter et la créer artificiellement pour se faire croire qu'on l'expérimente, la frontière est délicate!
Mais ces mots sont donnés comme indices.
En fait, Flocon, tu poses la question de la dimension ultime de la Voie.
Est-il vraiment besoin d'en séparer les dimensions relatives et absolues (bien sûr je pense que non, même si cela a à être fait de façon relative, pour pouvoir se situer dans un monde où nous n'avons pas les mêmes repères car nous sommes chacun...différents!).
Eternelle question qui revient à la controverse récurrente sur éveil graduel et éveil subit!
Mais je me garderais bien de me prononcer!
remind

...Eternelle question qui revient à la controverse récurrente sur éveil graduel et éveil subit!
Mais je me garderais bien de me prononcer! ...
Quelqu'un a consacré tout un livre à cet apparent dilemme et tout particulièrement dans les principales approches bouddhistes ... et la conclusion vaut le détour.

Peter fenner : "Le fil de la certitude: dilemmes de la voie bouddhiste".
Jean

Flocon

Désolé pour le délai de réponse. J'ai préparé la terre pour accueillir un citronnier, un mandarinier et un oranger. Ils vont être comme des coqs en pâte.

Cette histoire d'espace Bouddhiste ou non?

Les élèves de Trungpa mettaient des post it partout dans leur maison avec LE conseil de Trungpa "Être ouvert tout le temps"

Sogyal Rinpoché parle très souvent d'être détendu, de "se sentir spacieux"

Ch Namkhay Norbu parle de détente, de relaxation, de présence et ensuite de Gourou Yoga et de la respiration OM AH HUM, les centaines d'autres pratiques étant considérées comme "secondaires".

Tenzin Wangyal parle du Refuge Intérieur du corps, de la parole et de l'esprit comme étant le calme, le silence et l'espace. Il souligne que l'espace est le plus important mais qu'il est plus facile de se connecter au calme du corps pour commencer.

Shunryu Suzuki parlait d'esprit étroit et d'esprit vaste.

A part Shunryu Suzuki, tout ce qui précède se situe dans l'approche du Dzogchen.

C'est basé sur la sensation. Mais il y a d'autres approches dans le Bouddhisme. Toutes ces personnes sont des expertes en Bouddhisme.

Il me semble qu'à toute expérience méditative ou à tout mode d'être conditionné ou pas, correspondent des sensations. Un peu comme la sensation que l'on a dans le métro et la sensation que l'on a au bord de la mer à contempler l'océan.

Il y a voie de l'étude, de la dévotion, des rituels, de l'accumulation de mérite, de l'observation de l'esprit, de la connaissance du corps grossier ou subtil, de la sensation. A chacun de trouver sa voie et l'enseignant correspondant.

Pour le yoga de la déité (Tchereinzi ou Tara) il y a des enseignants Tibétains qui insistent sur le fait que chaque détail de la déité doit être clairement et précisément visualisé. D'autres enseignants non moins compétents vont dire : Laissez tomber tout cela, l'important est de ressentir la présence de la déité devant soi ou en soi (suivant le cas).

Je connais très peu les textes fondamentaux du Théravada, mais il me semble qu'il doit avoir des enseignements sur l'importance d'être conscient et de cultiver certaines sensations plutôt que d'autres.

Ch Namkhay Norbu dans son dernier enseignement à Paris avait expliqué les différentes approches du Bouddhisme suivant le Théravada, le Mahayana, les Soutras, les différents Tantras et le Dzogchen.
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