Dans ce lien que tu proposes Dharmadhatu, je vois effectivement cette phrase de Ted :
"Penser à quelque chose qui n'existe pas, même pour nier son existence, c'est déjà lui donner un certain accès à la réalité, ne serait-ce qu'en tant que concept..."
J'aurais envie de dire également que : penser à quelque chose qui n'existe pas, même pour nier son existence, concluant que cette pensée est déjà une manière de donner un certain accès à la réalité, ne serait-ce qu'en tant que concept, c'est ;
penser à une pensée qui, dans une tentative de nier l'existence d'une chose, serait déjà une pensée soumise à la tentation de donner à ce qui serait sensé ne pas exister, un certain accès à la réalité, ne serait-ce qu'en tant que concept.
En théorie, on peut remonter à l'infini en procédant tel que je viens de le faire, c'est à dire, en remontant à la pensée d'une pensée d'une pensée, etc...Sauf qu'à un moment donné on finit forcément par s'emmêler les pinceaux : Procéder à ce petit jeu, serait comparable à l'expérience de se regarder dans un miroir en ayant un autre miroir derrière son dos, l'image des deux miroirs se renvoyant l'un l'autre leur propre reflet. En théorie, on devrait pouvoir se voir à l'infini dans le miroir, mais en réalité, ce n'est pas possible : A un moment donné cela échappe à nos sens. On n'en conclura pas nécessairement que nos sens nous trompent, ni forcément que la théorie est inexacte, mais peut-être qu'il pourrait y avoir, en tous les cas dans ce cas particulier, dissension entre l'expérience théorique et l'expérience que nous offrent nos sens ; mais cette conclusion n'est pas l'essentiel de mon propos.
J'ai usé de l'assertion de Ted, (j'espère que tu ne m'en voudras pas Ted

) pour étayer ce que je cherche à dire, mais on pourrait user de toute forme de pensée assertive pour ce faire, y compris celle que je présente ici, étant donné que toute pensée assertive peut être pensée elle même en tant que pensée, c'est à dire en tant que prise de conscience au travers d'une expression langagière, d'une cohérence radicale au regard de l'instantanéité de la sensation provisoire qu'elle cherche à formuler plus ou moins adroitement. En d'autres termes, on pourrait appeler cela, une tentative de mettre des mots sur notre vécu, sur la sensation primordiale comme la désignait un ami, sur cet "il y'a", le Dharma, Dieu, le Tao, Allah. Par le même procédé, c'est à dire, en faisant toujours un pas supplémentaire en arrière pour contempler la manière dont le "il y'a" s'est déployé au travers de nos conceptions aussi bien qu'au travers de celles des autres dans le "
Cela qu'il y'a", ce vécu conscient pourra à son tour être le sujet d'une nouvelle prise de conscience, d'une nouvelle contemplation, et au travers de cette prise de conscience, il pourra être, dans l'échange avec nos semblables, le sujet d'une entente, d'une discorde, d'un développement, d'un nuancement ; la source d'un plaisir, d'une souffrance d'une complète neutralité etc...
<<metta>>