Un choix difficile

Katly

Bien, moi, à la base, j'ai la mémoire immédiate un peu endommagée, alors :roll: ... Mais je me suis aperçu que ce n'était pas désagréable des fois, d'oublier l'instant d'avant, quand c'est pas trop gênant au quotidien.
Alors je me suis dit que cela pouvait être pareil avec la mémoire longue et des souvenirs stressant, ou tristes ou lourds.
Comparé à bien avant, ma mémoire est nettement plus légère.

Dans une ordination, on a un nouveau nom, une nouvelle vie.
Dans la vie laïque c'est plutôt différent.
Et cela n'empêche pas de porter avec nous notre mémoire.
Mais il n'est pas utile de se souvenir de tout. Si on se souvient trop, on ne vit pas la vie, l'instant, totalement présent, mais dans un vieux grenier encombré, une maison surchargée.
Les souvenirs se nourrissent ou pas.
Il y a à peu près trois façons de se servir de sa mémoire. Soit on occulte, et c'est des flash utiles thérapie. Soit c'est sélectif. TNH prend l'image de semences dans la mémoire, il ne faut pas tout arroser ou laisser tout arroser n'importe où.
La mémoire, ce n'est pas je crois, un contenair qu'on bourre et qu'on destoque comme ça, c'est relié à l'inconscient, à la conscience, à notre coeur, notre corps. Il y a le temps de l'oubli, le temps du souvenir...
Juste se souvenir assez des choses pour ne pas re-commettre les mêmes erreurs.
Pas utile de déterrer de vieilles boîtes ou valises si ce n'est pas nécessaire ou d'en rajouter ou de raviver inutilement, quand ça va pas fort, par exemple.
Garder des jolies choses à transmettre.
Et les choses déjà vécues deviennent aussi des premières fois à nouveau.
Je crois que lorsqu'on comprend mieux sa mémoire, on est plus à même de s'en servir mieux, de choisir et faire le tri et de ne pas trimballer des regrets, culpabilité, énergies d'habitudes, afflictions, souffrance dans ses vies successives, dans l'ici et le maintenant.
Notre mémoire nous appartient.
Dhammadanam

tirru... a écrit :Le choix est facile, j'accepte à condition que le mec en question me dise qui il est, dans quel but il fait cela et comment va t'il s'y prendre. :cool: Il faudrait également qu'il me prouve qu'il s'agit de ma mémoire et non celle de quelqu'un d'autre. Une fois que j'aurais eu assez de Saddha en ce Bouddha, je lui demanderais de me faire un package full memory 1500 Terabyte dans lequel il inclut toutes les mémoires de mes vies passées. A suivre... crysmiley
That's right ! jap_8

A vrai dire je crois bien que je l'attends ce foutu Bouddha (Metteya) et son stock de pilule rouge parce ::mr yellow::
Erratum

En quoi le fait de recouvrer la mémoire changerait nécessairement le présent ? Les souvenirs ne sont rien, seuls nos actes font la différence... Au fond, sur quel constat part on pour y voir un danger ? Celui qu'aujourd'hui, heureux, nous sommes ignorants et malléables ?
Avoir accès aux souvenirs, pourtant, ce ne serait qu'avoir toute la donne pour pouvoir agir au plus juste, non ?
freestyle

Si je n'ai plus aucune souffrance, je ne voudrais sûrement pas retrouver la mémoire, ça me semblerait inutile. Dans cette hypothèse, je serais éveillé, logique.
Sinon, j'espère en baver assez pour vouloir la retrouver, ce qui me permettra de me rappeler que cette souffrance n'est que le résultat des projections de mon esprit, issues du conditionnement et donc de la mémoire,esprit qui navigue entre "hier" et "demain", ce qui est une fuite de "maintenant", et m'empêche donc de le vivre en conscience...

Mais si je kiffe ma new life, sans percevoir la souffrance tapie derrière la recherche du plaisir, là ça peut être une malédiction qui m'est tombée dessus : pas forcément motivé pour vouloir retrouver la mémoire (donc fermant la porte à ce que j'ai déjà compris), mais me préparant une rebelote assurée concernant le chemin à effectuer, et donc les mêmes souffrances à traverser de nouveau ! Arf...
tongra

Salut Freestyle,

Tu parles de belles choses comme de laisser en place futur et passé. Mais ce présent ou "l'instant" dont tu fais l'éloge, comment penses-tu pouvoir le vivre autrement que tu le vis ? Ce que j'entends ou plutôt lis dans tes propos c'est qu'il y aurait un autre présent (comme meilleur) que celui que nous sommes en train de vivre, ce qui pour moi n'est juste que de la manipulation, de l'interventionisme mental.

Même si tu vis le passé ou le futur c'est au présent, dans ton présent ephémère, que ça se passe, non ? Y a-t-il pour autant à changer l'instant pour un présent que l'on voudrait empreint de "pleine conscience" ? Voir ce qui se déroule n'est-ce pas suffisant ?

Et une dernière pour la route : en fait qui évalue être ou pas au présent ?

:?: :?: :?:

En toute cordialité ;-)
freestyle

Bonjour Tongra !

Je n'avais pas tout ça en tête, ou alors je me suis mal exprimé. J'ai essayé de faire court, en fait, et je ne dois pas être doué pour résumer...

Ici, on part d'une situation hypothétique, imaginaire, si j'ai bien compris le sujet. Il me semblait donc aller de soi que si j'étais amnésique, les souffrances psychologiques dues à des souvenirs plus ou moins traumatiques auraient disparu. Dans mon esprit, ne serait sûrement accessible que la mémoire qui commence après la perte de la précédente. Mais j'aurais peut-être perdu ce que j'avais compris, et donc je risquerais d'avoir à refaire le chemin qui m'a amené à les comprendre.

Mais je n'ai pas TOUT compris, hein, je n'ai pas cette prétention.
tongra a écrit :Tu parles de belles choses comme de laisser en place futur et passé. Mais ce présent ou "l'instant" dont tu fais l'éloge, comment penses-tu pouvoir le vivre autrement que tu le vis ? Ce que j'entends ou plutôt lis dans tes propos c'est qu'il y aurait un autre présent (comme meilleur) que celui que nous sommes en train de vivre
Disons que je pense qu'il est possible de vivre le présent sans que la mémoire soit un poids, dont le résultat est souvent d'entretenir la volonté de construire un avenir meilleur, sans pouvoir arrêter de souffrir pour autant. Bref, en comprenant le mécanisme du conditionnement.
Si je peux me permettre, j'ai pas mal avancé en ce sens, et sans faire l'éloge de quoi que ce soit, ni prétendre qu'il y ait plusieurs présents, sans non plus oublier que "le présent que nous sommes en train de vivre" n'est souvent le même pour personne, je crois pouvoir dire qu'il est possible d'être plus "présent" à ce qui se passe, étant moins "pris" (piégé?) par des représentations personnelles (qui visent le contrôle mais entretiennent la souffrance).
Argh, un peu long comme phrase, j'espère être clair quand même. :???:

Je vis aujourd'hui l'instant en bien meilleure conscience et paix, que j'ai pu le vivre plus jeune, c'est certain. C'est le résultat d'un travail intérieur, d'une meilleure connaissance de moi-même, voire de l'esprit humain. Ma recherche n'a pas été de tout repos, j'ai eu des passages assez infernaux. Mais bien sûr, maintenant, le but c'est le chemin, en quelque sorte, et je ne prétends pas être "éveillé" comme un Bouddha. Dans le présent que nous vivons, on peut être plus ou moins libre, ou tributaire d'émotions et de représentations irrationnelles, ça peut même changer d'un instant à l'autre, selon les sollicitations du monde qui nous entoure.

En passant, je ne vise pas de "belles" paroles, ni ne sous-entend détenir un moyen (que je garderais secret, donc) de vivre un "autre" présent.
Je ne suis pas un gourou en mal d'adeptes, j'aurais plutôt tendance à ventiler les pompes à énergie qui "m'aiment", ces temps.
tongra a écrit :Même si tu vis le passé ou le futur c'est au présent, dans ton présent ephémère, que ça se passe, non ? Y a-t-il pour autant à changer l'instant pour un présent que l'on voudrait empreint de "pleine conscience" ? Voir ce qui se déroule n'est-ce pas suffisant ?
Voir est suffisant, tout dépend de la profondeur de ce qu'on voit. Je voyais bien que je souffrais, avant, mais tant que je n'avais pas vu les mécanismes en jeu, ben j'en étais esclave, et à vrai dire cela m'occultait une bonne part de ce que j'aurais pu percevoir autour de moi. Bref, je n'ai jamais vu plus clair à l'extérieur qu'à l'intérieur. Et c'est là, que me semble utile d'élargir la conscience. Sans vouloir un présent empreint de "pleine conscience", seulement en essayant de vivre une vie moins tourmentée. J'ai fait comme j'ai pu avec ce qui se présentait, en termes de difficultés comme de moyens pour en sortir. C'est quand même la souffrance qui a été le moteur, et la voir se dérouler n'était certainement pas suffisant pour la faire cesser... enfin, dans mon cas seulement, je n'en tire pas de règles. C'est justement le désir de connaître des règles (dans le but évident de contrôler), qui entretenait la souffrance, chez moi.
tongra a écrit :en fait qui évalue être ou pas au présent ?
En ce qui me concerne, c'est la souffrance psychique.
Mais "évaluer" n'est pas le bon terme, du moins pour moi, car il s'agirait plutôt alors d'un jugement relatif à un idéal : être présent.
En d'autres termes, je ne vise pas un but dont j'aurais déjà une idée, mais simplement la libération des chaînes intérieures qui entretiennent la souffrance.
Tout ce que je peux dire, c'est que je me sens bien plus présent/conscient maintenant, que je n'ai pu l'être quand j'étais torturé de l'intérieur, esclave de croyances issues des douleurs du passé.
tongra a écrit :ce qui pour moi n'est juste que de la manipulation, de l'interventionisme mental.
Si mes mots ont ce sens pour toi, mille excuses, mais cela parle peut-être essentiellement du regard que tu leur portes.
Et à ce sujet, je n'ai rien à dire, toi seul sais pourquoi tu les interprètes ainsi. J'espère juste que tu peux être présent à ce qui se déroule en toi quand tu me réponds, de manière à distinguer ce qui est le fruit de la pure observation, de ce qui est le résultat d'une interprétation personnelle. Et s'il y a lieu, j'espère aussi que tu perçois ce qui peut motiver cette interprétation.

:) color_3
tongra

Bonjour Freestyle,

En ce qui me concerne, tu n'as absolument pas à t'excuser dans nos échanges. Un forum est une interface assez délicate pour la qualité d'un échange, les phrases sont (plus ou moins) directes et paraissent parfois rêches du fait que tout le contexte d'un échange "en live" manque. Les traits d'humour ne passent pas d'emblée, sans avoir auparavant fréquenté ou échangé un tant soit peu son interlocuteur. Bref un style "complicité" est difficile à faire valoir sans un minimum d'accoutumance réciproque.

Pour le reste je n'ai plus de commentaires particuliers, si ce n'est que tu pointes bien que la souffrance est ton moteur. C'est très respectable.
Quant à moi, si tant est que ce sujet soit d'un quelconque intérêt, j'ai une certaine habitude de l'auto-observation et sais évaluer ce qui relève du débordement, de la critique ou de la mauvaise foi. Là, ce n'est pas le cas ! Juste se repporter au préambule ci-dessus ...

Et il m'a semblé lire que tu conseillais à qqun :
J'ai lu un jour un bouquin qui m'a bien aidé, à ce sujet, "Cessez d'être gentil, soyez vrai !"
lausm

ted a écrit :Supposons que vous meniez une petite vie tranquille, pèpère.
En effet, après avoir pris un coup sur la tête, vous êtes devenu amnésique. Mais vous êtes heureux.
Vous avez été recueilli par un groupe de personnes adorables. Vous êtes content de votre vie.
Ca dure depuis des années. C'est cool ! Vous kiffez ! :)

Un beau jour, un mec se pointe et vous propose de vous rendre la mémoire.
Vous faites quoi ? Vous acceptez ou non ?
De me rendre la mémoire de quoi, en fait??
Parce que moi, je ne me rappelle pas qu'il y ait un problème a la base... :mrgreen:
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