ted a écrit :Passer ses journées à cultiver la terre pour produire ses propres repas ?
Et le jour où on est vieux et malade, on fait comment ?
Chacun son rôle, non ?
- Les paysans cultivent "proprement" la terre
Les professeurs enseignent aux enfants
Les maçons bâtissent les maisons
Les fonctionnaires fournissent un "service public" pour tous.
Bien sur, on pourrait avoir des lopins de terre qu'on irait cultiver quand on a le temps. Des sortes de jardins potagers.

Mais il faudrait en mettre un peu partout. Pour ça, je suis d'accord. ba11
Mais chaque personne avec sa maison, (sa piscine

), son verger, son poulailler et ses ruminants, ça va être difficile à mon avis... Même si c'est le rêve de beaucoup...
En fait, dans les campagnes d'autrefois, les paysans s'entraidaient d'une maison à l'autre, alors qu'aujourd'hui, ce ne sont plus des paysans, mais des entreprises agricoles qui ne produisent plus du tout pour une écononomie de proximité. P.Rabhi décrit très bien le processus qu'il a vu dans son village, où il est passé d'une forme d'autonomie, à la dépendance à un système économique.
Avant de faire du jardin, et bien je n'en avais jamais fait.
Une collègue de dojo m'a dit un jour où je disais que je voulais cultiver des pommes de terre : "c'est du boulot".
Et ça, je le sais que c'est du boulot, mais tout est du boulot : faire manger c'est du boulot, élever un enfant c'est du boulot, meme travaillser sur soi est du boulot.
Mais n'est on pas capable de passer une énergie monstrueuse à avoir des activités dont l'utilité nous est accessoire, mais qui nous paraissent plus importantes que tout le reste parce que c'est de l'ordre du désir plus que du besoin, et qu'on ne remet pas en cause tant qu'une crise majeure ne nous y pousse pas? IL me semble que pourtant on en est là.
Perso, je pense qu'on devrai retrouver sa dimension de jardinier, de travailleur manuel, de professeur pour ses enfants, de fonctionnaire de sa propre vie, car toutes ces dimensions font partie de la vie de tous. Mais le monde évolue vers l'hyperspécialisation, et on perd des compétences qui sont pourtant nécessaires pour tous aspects de l'existence, et ce n'est pas pour autant ne pas etre compétent. Notre monde est devenu trop mental et gouverné par des écrans. Pour ma part, une connexion internet ne conditionne pas le fait que je sois en vie, pas plus que le téléphone portable qui passe très mal ici. Je vois des tas de jeunes qui maintenant marchent dans la rue avec le nez rivé leur portable,qui en fait ne voient meme plus ce qui les entoure, perdu dans un monde d'hypercommunication, hyperconnecté. Des adultes aussi, d'ailleurs.
Monportable passe mal ici, j'ai fait un bon sevrage d'internet cet hiver, je n'ai pas la télé, je n'ai pas de gps, et je pense etre normal voire plus.
mAIS je sais par contre que si on veut des patates, faut les replanter chaque printemps, refaire les memes gestes.
Mon résultat n'est pas encore extra, mais ça avance, car il me faudrait plus de temps.
Mais c'est le zen qui m'a rendu cette conscience envie d'une vie où l'on retrouve ce contact avec la terre. Je pense que ça manque trop de gens, on peut dire ce qu'on veut, mais en un siècle une société majoritairement rurale est devenue majoritairement urbaine, et on voudrait vivre à la campagne sur un modèle urbain. est-ce normal? Je ne crois pas vraiment.
Je vois disparaitre un peu plus chaque jour la dernière génération de vrais paysans, ceux capables de faire de la polyculture, d'élever quelques animaux, de cultiver de la céréale, de faire leur potager et leur verger, de faire leurs fromages. Ils arrivaient vivre de cela. Je pense que si l'on doit évoluer avec son temps, il faut retrouver les qualités qui ont été laissées pour compte de cette façon de vivre sous prétexte du progrès.
Le progrès sera de retrouver la capacité à devenir autonome. C'est le bouddhisme qui m'a donné cette conscience là, c'est pour ça que je souhaiterais créer une ferme zen, en tous cas un lieu où méditer et aller dans le jardin, pas que pour la contemplation esthétique (meme si ce n'est pas antinomique). Je trouve d'ailleurs qu'il y a peu de motivation dans ce sens dans le milieu bouddhiste, exceptés quelques uns.
D'ailleurs Pierre Rabhi a aidé des nonnes orthodoxes à gèrer un domaine fermier, c'est le monastère de Solan. Tout en biodynamique. Allez voir leur site internet.
IL y a aussi la démarche de la communauté de l'Arche, vers Alès.
C'est là que j'ai découvert pour la première fois les toilettes sèches, la soirée éclairée à la bougie, la toilette à l'eau chauffée au feu de bois, qui fait réfléchir à sa consommation d'eau.
Je pense que si on passait ne serait-ce qu'un tiers du temps qu'on passe devant les écrans, à remettre les mains dans la terre, ce serait déjà pas mal, il y aurait du résultat.
et puis des gens font du potager sur terrasses, en pots, il existe plein de solutions possibles pour tenter quel soit son milieu de vie.
Pour que les choses changent, il faut agir, et faire de choix et parfois des renoncements. Qui je crois seront un jour nécessaires.