C'est vrai Ted,
Sans vouloir excusez la colère éruptive et visible, des fois elle plus stupide que méchante, retombe aussitôt qu'elle a commencé à monter, laissant celui ou celle en colère, tout confus(e) et déjà épuisé. Elle a l'avantage d'être plus facilement reconnaissable en soi, et d'être désamorcée.
Mais la colère sourde, comme un orage qui s'annonce, avec une chaleur intense et lourde depuis des jours, qui n'en finit pas et finissant par s'abattre sur tout et tout le monde...
Cette colère causant tant de souffrances insidieuses, vient de l'incompréhension, de la frustration...
Cette colère trouve n'importe quel objet pour son regard haineux, ses provocations gratuites, ses violences, ses pulsions...
Elle fait de l'autre son bouc-émissaire qui va porter ses rancoeurs, ses insatisfactions quotidiennes...
Parfois les gens ont un problème personnel à régler qu'il ne veulent pas voir, et le porte sur autrui comme leur cause à tout.
Ils se déchirent, se vengent, se culpabilisent, s'arrachent des biens, des enfants. Leurs font porter leur propre enfance...
Tout ça de façon souterraine, parfois longtemps, toute une vie...
Un jour mon fils a vu des élèves tenter de lapider un chat qui passait dans la cour du collège, il s'est mis en colère lui aussi, en criant, en les en empêchant.

J'ai essayé de lui expliquer, la souffrance de chacun...
J'ai aussi souffert parfois longuement, ou de façon éphémère de la colère, pensé que tout mon malheur venait de mon pays, mes parents, de la société, de tel homme ou femme, de mon nom, de cet employé administratif, des petits échecs ou refus, de ceci ou cela... "Un coupable vertical"...
Parfois un emportement idiot, une erreur, qui assombrit inutilement toute une journée.
Oui, quel gâchis, de passer des journées à être maussade, grommeler, ronger son frein, ou pire cracher son venin sournoisement, des gens font ça quotidiennement sans plus s'en rendre compte, au travail, en famille, partout.
La colère nous quitte un jour, s'en va, la laisser partir simplement.
Quelle souffrance ! Heureusement, je ressens une profonde gratitude, lorsque que ce poison est extirpé, ou ne me pénètre pas.
Serait-ce déplacé ?... si je disais que nous portons tous ce Christ en nous, blessé comme un enfant et ses bourreaux.
Mais que nous pouvons marcher aux côté du Bouddha...