L'il-y-a
L'existant
Le manifesté
JI
Le temps
L'opportunité
Le temps : chronologie du passé et du venir (futur)
Le temps : du surgir et du disparaître.
Moyens explicatifs de compréhension -
BOUDDHISME - Vérités conventionnelles/Vérités ultimes
Edmund HUSSERL - Pensée naturelle/Pensée philosophique
Emmanuel KANT - Monde objectif sensible/Monde subjectif supra-sensible
à partir de cette stance de DOGEN
"Quand je montais cette montagne et traversais ce fleuve, il y avait moi. Il doit donc y avoir le temps en moi qui ne doit pas s'en aller. Si le temps n'est pas sous l'aspect du passé et du venir, le temps où je montais la montagne n'est autre que ce Présent du temps qu'il-y-a"
- La nature des choses (c'est ainsi, c'est celà) l'ainséité
- La conscience de soi, l'aperception.
Cependant, le temps semble passer (passé, présent, futur) et génère les quatre souffrances :
- Naissance
- Maladie
- Vieillesse
- Mort
Cause : Ignorance de l'insubstancialité du monde et du soi-même
L'ignorance/aveuglement (1ère cause de la chaine de co-production interdépendante) développe l'apprentissage du monde, des objets, des consciences, des concepts etc etc... et dans la mesure où le temps et les choses ne font que passer, on recherche des certitudes dans le passé et l'avenir, d'où les concepts de "création" et de "fin des temps".
Cette recherche de certitudes n'est que la projection extériorisante d'une insatisfaction essentielle qui habite la conscience égocentrée. Le désir/soif se projette vers un avenir fantasmé qui revient hanté le présent sous de multiples formes fantomatiques entérinant la séparation sujet désirant/objet désiré.
L'insubstancialité des choses, d'autres philosophes en font état mais pour eux la cause est extérieure (ex. Dieu créateur, l'usure du temps, la dégradation liée aux modifications environnementales etc ...) tandis que l'insubstancialité bouddhique est intrinsèque aux évènements, aux circonstances et résulte de notre réalisation intérieure.
REALISATION INTERIEURE ? COMMENT ?
"Apprendre la voie de l'Eveillé, c'est s'apprendre soi-même. S'apprendre soi-même, c'est s'oublier soi-même. S'oublier soi-même, c'est se laisser attester par les dix mille existants. Se laisser attester par les dix mille existants, c'est se laisser dépouiller de son corps et de son coeur ainsi que du corps et du coeur de l'autre"
A partir de ce dépouillement, le temps qui parait "s'écouler", "s'élargit" et devient identique au Temps qu'il-y-a (l'existence) qui se métamorphose en une multitude de figures à l'intérieur du temps physique mesurable (12 heures), chaque existant étant ainsi relié à l'ensemble des temps qu'il-y-a. Chaque partie porte en elle la totalité des "il-y-a" et est elle-même le "temps qu'il-y-a" -
En conséquence, le sujet qui observe le temps est lui-même le temps, temps "qu'il-y-a" qui s'actualise en lui . Vu comme paysage le temps se modifie spatialement (hauteur, profondeur, largeur et longueur) et devient reversible. Il acquiert la vertu du "parcourir en soi-même"
Le temps est "l'il-y-a" et l'ensemble des "il-y-a" sont les temps à condition que je m'y place moi-même au moment favorable où je pénètre tout droit au sein de la montagne en faisant le parcourir de soi en soi.
LE MOUVEMENT HORIZONTAL SE CONVERTIT EN IMMOBILITE APPARENTE PENETRANT LE TREFONDS DE NOTRE ETRE.
L'Univers à droite ou à gauche, les 5 Mouvements, le royaume des ombres et des lumières SE REALISENT COMME PRESENCE grâce à toutes mes forces qui les pénètrent jusqu'au fond.
C'est la pratique de Shikantaza (être assis là, tout simplement). C'est dans le temps (sous la forme de l'avant et de l'après) que le temps sous l'aspect du surgir et du disparaître peut se manifester à partir de chaque moment doté d'autonomie propre. C'est le temps de la médiation/méditation appelé "13ème heure", temps hors temps "Méta Espace", temps de la réflexion qui libère l'homme de l'emprise du sens et de la finalité.
Le parcourir en soi-même devient ainsi "TRANSPARENCE DE SOI" (Japonais : Todatsu - tô : transparaître, transparence - datsu : sortir, se dépouiller, se libérer.) Shikantaza devient ce point nul où le mouvement horizontal du temps linéaire se convertit en immobilité apparente pénétrant le tréfonds de notre être où le corps et le coeur se dépouillent pour que se déploie la Nature de l'Eveillé, soit l'impermanence et la vacuité.

