KU - La Vacuité

Shakhyam

CONCLUSIONS et considérations intempestives et inactuelles.

Nécessairement inactuelles puisque déjà dépassées à leur lecture. C'est dire combien il va être difficile à ceux qui accepteront de me lire jusqu'au bout de se raccrocher à quoi que ce soit d'existant, et partant, de substanciel.

J'avais commencé cette étude et ces commentaires à partir des constatations multiples réalisées sur ce site et d'autres selon lesquelles pour atteindre, ou réaliser l'Eveil, il était nécessaire de respecter un certain nombre de notions (karma, renaissance) de pratiques (causalité, respect scrupuleux des textes) qui m'ont paru très rapidement des obstacles plutôt que des moyens de réalisation.

Et pourtant les références glorieuses ne manquaient aucunement pas plus d'ailleurs que les intervenants talentueux; cependant nos échanges se soldaient très souvent par un renforcement croissant de nos désaccords

Après mures réflexions, j'ai relu les Madhyamaka-karikas ainsi d'ailleurs que le Shobogenzo afin de conforter ce qui, au fil du temps, m'apparaissait évident à savoir l'absence de toute réalité factuelle, ponctuelle, conjoncturelle, métaphysique susceptible de transmettre une information et/ou de garantir une quelconque libération.

Il n'y a là d'ailleurs aucune révélation dans la mesure où cette constatation était la simple conséquence du principe d'impermanence qui par lui-même nie toute possibilité d'incarnation dans un continuum perpétuellement changeant, dans une conscience éternelle cependant simple phénomène soumis à extinction, ou une série causale constituée d'éléments instables.

Le langage devenait responsable de la fixité conceptuelle par réification de significations mortes totalement déconnectées de la réalité mouvante qu'il essayait pourtant de désigner. Il importait donc de se dégager de son emprise et de le considérer en tant que "moyens habiles" permettant la désignation et seulement la désignation de telle ou telle chose à l'intérieur d'un discours lui aussi également et seulement "monstratif"

C'est ainsi que la stance 25, 24 concrétisa cette conclusion. Dans la mesure où toute parole est "geste de prise", "l'apaisement de la prolifération des mots et des choses" me semblent être de mise et j'ai pris la décision de me conformer à cette constatation... et de m'abstenir de tout commentaire désormais ...

... jusqu'à ce que le changement et l'impermanence qui président toutes choses m'incitent à reprendre la parole.




FleurDeLotus Butterfly_tenryu
Avatar de l’utilisateur
jules
Messages : 3228
Inscription : 15 février 2009, 19:14

Je suis bien content d'avoir appris que Boudiiii n'était pas à l'article de la mort.

Biensûr, Boudiiii n'existe pas tout en existant et son contraire ainsi que le contraire du contraire et vice et versa...Mais bon, c'est quand même cool. ;-)

<<metta>>
ted

Shakhyam a écrit :...
C'est dire combien il va être difficile à ceux qui accepteront de me lire jusqu'au bout de se raccrocher à quoi que ce soit d'existant, et partant, de substanciel.
...
Après mures réflexions, j'ai relu les Madhyamaka-karikas ainsi d'ailleurs que le Shobogenzo afin de conforter ce qui, au fil du temps, m'apparaissait évident à savoir l'absence de toute réalité factuelle, ponctuelle, conjoncturelle, métaphysique susceptible de transmettre une information et/ou de garantir une quelconque libération.


Le Bouddhisme est la Voie du Milieu.
Ce n'est pas celle du nihilisme.

Les choses ne sont pas vides et inexistantes. Elles sont "vides d'existence intrinsèque" : ce n'est pas du tout la même chose. Ca veut dire que, tout phénomène, quelqu'il soit, apparait en dépendance d'un autre phénomène.

Donc, opposer la vacuité, à tout bout de champ, à ceux qui essaient de construire un chemin de progrès, c'est au mieux n'avoir pas compris ce qu'est la vacuité, au pire, être nihiliste.

La vacuité n'est pas un argument à opposer aux efforts des gens. Parce que l'effort, tout comme l'absence d'effort, sont vacuité.
ted

Et si tu veux "une information permettant de garantir une quelconque libération" (comme tu dis), ce sont les enseignements du Bouddha Gautama.
Ca s'appelle l'Octuple sentier. :)

Cela étant dit sans aucune espèce d'ironie de ma part. Juste un rappel.

A force de philosopher et de spéculer, on oublie parfois l'essentiel.
jap_8
Apsara

Ted,

Est-il nécessaire, à chaque intervention, de réciter en totalité le "crédo" bouddhiste ?

Je ne le pense pas d'autant qu'il me semble que l’ami de bien à qui vous adressez vos remarques ne cesse depuis des mois de rappeler, la complémentarité des opposés, le tiers inclus éminemment combattu, le non-dualisme, l'identité du samsara et du nirvana et du conventionnel et de l'ultime des choses.

De ce point de vue, vos critiques n'amènent rien que chaque bouddhiste ne sache déjà, notamment concernant l'existence intrinsèque. Je me demande même pourquoi, lorsque Dharmadathu signale en réponse à Shakhyam que "tout est vide, tout sans exception" le 10 Janvier, cette déclaration ne suscite chez vous aucune remarque.

Quant aux efforts que font les gens, je me permets de leur conseiller de s'exprimer eux-mêmes sans intermédiaire auto-proclamé et, s’ils en souffrent, de cesser de s’efforcer ; la fleur à 5 pétales (les samskaras) s'ouvrira à leur insu et chaque effort volontaire ne fera qu'en retarder l'éclosion.

Car l’effort et le non-effort sont également vacuité n’est-ce pas ?
Avatar de l’utilisateur
jules
Messages : 3228
Inscription : 15 février 2009, 19:14

Apsara :
la fleur à 5 pétales (les samskaras) s'ouvrira à leur insu et chaque effort volontaire ne fera qu'en retarder l'éclosion.
Bonjour Apsara,

Là-dessus, il semblerait que tu ne sois pas d’accord avec Shakhyam qui dit :
Ce qui importe donc est notre attitude dans l'acceptation du "tel quel", même si cette acceptation elle aussi reste soumise à l'apparition/disparition. C'est seulement en elle que la Sagesse rencontrera la Sagesse "tel quelle"
Ici on comprend que la Sagesse rencontrera la Sagesse « tel quelle » sous condition de ce qu’il importe d’avoir comme attitude, attitude définie ici comme : "acceptation du « tel quel », même si cette acceptation elle aussi reste soumise à l'apparition/disparition".
Donc selon Shakhyam, il existe une condition pour que la Sagesse rencontre la Sagesse, ce n’est donc pas quelque chose qui se fait automatiquement, il faut pour cela selon lui avoir réalisé l’importance de notre attitude dans l’acceptation du « tel quel ». Perso, je n'ai pas réalisé cela...J'aurais envie de lui demander : Il me manque quelque chose docteur ?

Mais si au fond, il ne me manque rien, (façon de dire que j'ai abandonné tout effort comme tu dis) je peux me permettre d'ignorer cette attitude dont parle Shakhyam et de tout simplement ne pas y prêter attention, je me sens bien plus libre ainsi. Je laisserai notre ami de bien faire ce qu'il faut pour que la Sagesse rencontre la Sagesse. Si pour lui le fait de devoir adopter une attitude s'avère nécessaire pour que la Sagesse rencontre la Sagesse, on ne peut que lui souhaiter d'y parvenir.

<<metta>>
Apsara

jules a écrit :
Apsara :
la fleur à 5 pétales (les samskaras) s'ouvrira à leur insu et chaque effort volontaire ne fera qu'en retarder l'éclosion.
Bonjour Apsara,

Là-dessus, il semblerait que tu ne sois pas d’accord avec Shakhyam qui dit :
Ce qui importe donc est notre attitude dans l'acceptation du "tel quel", même si cette acceptation elle aussi reste soumise à l'apparition/disparition. C'est seulement en elle que la Sagesse rencontrera la Sagesse "tel quelle"
Bonjour,

Je ne comprends pas le désaccord que tu "pointes" entre ces deux expressions. Peux-tu me l'expliquer ? - merci.
ted

ted a écrit :
Shakhyam a écrit :Après mures réflexions, j'ai relu les Madhyamaka-karikas ainsi d'ailleurs que le Shobogenzo afin de conforter ce qui, au fil du temps, m'apparaissait évident à savoir l'absence de toute réalité factuelle, ponctuelle, conjoncturelle, métaphysique susceptible de transmettre une information et/ou de garantir une quelconque libération.
une information permettant de garantir une quelconque libération" (comme tu dis), ce sont les enseignements du Bouddha Gautama.
Ca s'appelle l'Octuple sentier. :)
Avatar de l’utilisateur
jules
Messages : 3228
Inscription : 15 février 2009, 19:14

Apsara :

Bonjour,

Je ne comprends pas le désaccord que tu "pointes" entre ces deux expressions. Peux-tu me l'expliquer ? - merci.
Bonjour Apsara,
Il est inutile de s'encombrer de ce désaccord, ce serait comme se poser un problème supplémentaire, c'est ce qui importe dans ce que j'ai voulu dire.

<<metta>>
Apsara

jules a écrit :
Apsara :

Bonjour,

Je ne comprends pas le désaccord que tu "pointes" entre ces deux expressions. Peux-tu me l'expliquer ? - merci.
Bonjour Apsara,
Il est inutile de s'encombrer de ce désaccord, ce serait comme se poser un problème supplémentaire, c'est ce qui importe dans ce que j'ai voulu dire.

<<metta>>

Jules,

Peut être pourras-tu m'expliquer pourquoi j'ai la vague impression que tu me prends pour une imbécile - et après coup - ceux que nous lisent ? Il me semble que, sur un tel forum, si on lance un argument on doit avoir de bonnes raisons de le faire et qu'il est courtois de le justifier.

Tel n'étant pas le cas, j'en conclus à l'inexistence du désaccord mentionné et en prends acte.

Quant au fond, la seconde partie de ton intervention soulève quelques points intéressants sur lesquels je souhaite donner mon opinion.

Ce matin, il neige. L’acceptation du réel c’est accepter qu’il neige, que le sol se couvre de blanc et que bientôt les routes deviennent dangereuses (ce n’est déjà plus réel puisque seulement une extrapolation qui peut être jamais ne deviendra un fait « réel »)

Pour la Sagesse, c’est pareil à ceci prêt qu’il s’agit d’une disposition intime et même notre Nature Propre qui ne pourra être connue qu’à partir de l’instant où notre esprit se décrispera de son attachement à l’Ego. Cette condition n’est cependant pas prémisse de causalité (seulement une modalité de son être) et le détachement de l’Ego n’entrainera pas ipso facto l’expression de la Sagesse.

Il n'y a donc rien d'automatique et notre ami ne s'exprime pas non plus en termes de "conditions" - Il convient donc de "lâcher-prise" et de méditer la stance 23, 7 -" Les formes visibles, les sons, les saveurs, le tangible, les odeurs et les objets mentaux, en tant qu'ils seraient la sextuple base de la concupiscence, de la faute et de l'aveuglement, c'est vous qui les érigez en concepts !"... et d'en faire son profit.
Verrouillé