Nécessairement inactuelles puisque déjà dépassées à leur lecture. C'est dire combien il va être difficile à ceux qui accepteront de me lire jusqu'au bout de se raccrocher à quoi que ce soit d'existant, et partant, de substanciel.
J'avais commencé cette étude et ces commentaires à partir des constatations multiples réalisées sur ce site et d'autres selon lesquelles pour atteindre, ou réaliser l'Eveil, il était nécessaire de respecter un certain nombre de notions (karma, renaissance) de pratiques (causalité, respect scrupuleux des textes) qui m'ont paru très rapidement des obstacles plutôt que des moyens de réalisation.
Et pourtant les références glorieuses ne manquaient aucunement pas plus d'ailleurs que les intervenants talentueux; cependant nos échanges se soldaient très souvent par un renforcement croissant de nos désaccords
Après mures réflexions, j'ai relu les Madhyamaka-karikas ainsi d'ailleurs que le Shobogenzo afin de conforter ce qui, au fil du temps, m'apparaissait évident à savoir l'absence de toute réalité factuelle, ponctuelle, conjoncturelle, métaphysique susceptible de transmettre une information et/ou de garantir une quelconque libération.
Il n'y a là d'ailleurs aucune révélation dans la mesure où cette constatation était la simple conséquence du principe d'impermanence qui par lui-même nie toute possibilité d'incarnation dans un continuum perpétuellement changeant, dans une conscience éternelle cependant simple phénomène soumis à extinction, ou une série causale constituée d'éléments instables.
Le langage devenait responsable de la fixité conceptuelle par réification de significations mortes totalement déconnectées de la réalité mouvante qu'il essayait pourtant de désigner. Il importait donc de se dégager de son emprise et de le considérer en tant que "moyens habiles" permettant la désignation et seulement la désignation de telle ou telle chose à l'intérieur d'un discours lui aussi également et seulement "monstratif"
C'est ainsi que la stance 25, 24 concrétisa cette conclusion. Dans la mesure où toute parole est "geste de prise", "l'apaisement de la prolifération des mots et des choses" me semblent être de mise et j'ai pris la décision de me conformer à cette constatation... et de m'abstenir de tout commentaire désormais ...
... jusqu'à ce que le changement et l'impermanence qui président toutes choses m'incitent à reprendre la parole.

