Aldous a écrit :je n'ai pas besoin de répondre ou relever un quelconque défi.

Un exemple:
1) la vacuité de soi (svabhava-shunyata; rang tong) est déclarée comme étant la vérité ultime au regard du Madhyamaka (dans le cadre des Sutras car selon les Maha Anuttarayoga Tantras, et systèmes du même rang tantrique, l'acception de vérité ultime est différente, voire mutuellement exclusive).
2) la vacuité est déclarée comme étant une absence d'identité.
=> comment alors peux-tu trouver une identité dans ce qui en est la négation pure et simple (exclusive ou non-affirmative) ?
Non seulement ton propos ne tient pas la route au regard de la tradition (car le Madhyamakashastra fait autorité dans ce domaine et affirme l'ultime comme absence d'identité et d'altérité [entre autres]), mais ne tient pas non plus au regard de l'analyse logique. Trouver quoi que ce soit ultimement est réifier ce qui n'a jamais eu besoin de l'être. Les Sutras du second Tour rappellent que ne rien trouver [ultimement] est la vraie vue.
Si si, tu les confonds bien puisqu'il n'y a pas subsomption entre les deux. Pour dire simple: la dualité implique la multiplicité, mais pas l'inverse. Les deux vérités sont multiples, ou différentes, mais pas duelles (c'est justement le voile cognitif qui est regardé dans le Prasangika comme étant aussi constitué d'une apparente dualité entre les deux vérités).Mais non je ne confond pas dualité ou multiplicité, dualité ou multiplicité c'est le monde du samsara où sont la dualité (bien mal, haut bas, etc) et la multiplicité des phénomènes.
La dualité implique l'opposition, comme l'opposition conventionnelle entre samsara et nirvana. L'opposition est encore plus forte que l'exclusion mutuelle.
Mais la différence n'implique pas l'opposition ou la dualité. Par exemple, "table" et "impermanence" ne sont pas mutuellement exclusives, mais seulement différentes: la table est impermanente.
L'exclusion mutuelle est comme un vase et une table: ce qui est l'un ne peut être l'autre. Il n'y a aucune base commune (shi t'un mi sipa) entre les deux, comme il y en a une entre "produit" et "impermanent" ou comme "forme" ou encore "phénomène" et "vacuité".
ben si ultimement il y a une unité c'est le non né non devenu. Si ultimement il n'y a avait pas d'unité, comment le deux (la dualité) pourrait-il se manifester?
Si dans le Madhyamaka nous sommes d'accord que selon la voie médiane , il n'y a, au milieu, ni unité ni dualité et si tu affirmes qu'ultimement il y a unité, tu te trouves dans une voie extrêmes, bien loin de la voie médiane selon laquelle il n'y a ultimement ni unité ni altérité.(je le répète c'est dans le madhyamika, le milieu entre les deux vérités, qu'il n'y a ni unité ni dualité, là où se tiennent les bouddhas)
CQFD.
Sauf qu'ultimement, il ne peut y avoir ni unité ni non-unité (ni dualité) puisqu'il ne saurait y avoir ni unité ni altérité (anekartham ananartham).Ben la non-différence c'est l'un et la non-unité c'est le duel...
A plus tard.
