La permanence dans le bouddhisme: Attention à la confusion !

ted

Tu as quand même écrit ceci :
antodume a écrit : Alors, pour être clair, je vous le dit : tout ce que vous dites est juste, mais ce n'est pas votre vérité. C'est la vérité de Çakyamuni et ceux qui ont fait la même expérience. Alors, faites cette expérience et cessez de vous fixer sur les mots en les apprenant par coeur.
Comment peux tu savoir qu'une personne qui dit des mots justes, n'a pas fait l'expérience dont elle parle ?
D'où ma remarque... Mais c'était juste une boutade, sans plus... loveeeee
antodume

Alors, disons que je sais que ce n'est pas une expérience directe. Mais ça ne veut pas dire que je suis un éveillé !
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Dharmadhatu
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jap_8 Bonjour les amis,
Antodume a écrit : dire que le Dharmakaya est vide n'est pas tout à fait correct. Il est la vacuité.
En fait, la vacuité n'est pas consciente, or le Dharmakaya est conscient (c'est l'esprit omniscient du Bouddha). Donc les deux ne peuvent pas être identique, sinon la vacuité d'une tasse serait consciente ou alors aucun Bouddha ne serait conscient.
La vacuité dont parle Dharmadhatu et toi-même est déjà réifiée par le simple fait que vous la supposez vide d'existence propre
C'est bien sûr tout le contraire, si on ne comprend pas que la vacuité est vide, on en fait un absolu et on la réifie (= on l'absolutise). A ce moment-là, elle ne peut plus avoir aucun lien avec les phénomènes (dont elle est pourtant la véritable nature) et les phénomènes ne sont plus eux-mêmes vides.

Il faut surtout les réaliser,
Réaliser qu'il n'y a rien à réaliser est la véritable réalisation.... tiens je parle comme un zéniste aujourd'hui !! :lol:

Amitié FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
antodume

Dharmadhatu a écrit :En fait, la vacuité n'est pas consciente, or le Dharmakaya est conscient (c'est l'esprit omniscient du Bouddha). Donc les deux ne peuvent pas être identique, sinon la vacuité d'une tasse serait consciente ou alors aucun Bouddha ne serait conscient.
Encore la preuve que la notion de vacuité n'est absolument pas comprise. La vacuité du Dharmakaya n'est pas assimilable à celle d'une tasse de thé. L'esprit omniscient du Bouddha et la vacuité sont exactement la même chose. Mais cela ne peut, encore une fois, être compris que dans l'expérience. Tant qu'on assimile la vacuité à quelque chose, on est à côté de la plaque. Evidemment, tout le reste de la démonstration reposant sur la même base erronée ne peut qu'être erroné. Désolé.
ted

HS
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En ce moment même, en direct de PARIS, un enseignement dzogchen de Namkhaï Norbu Rinpoché ! Passionnant !
Image
http://www.shangshunginstitute.net/webcast/video.php
Pour écouter en français aller sur translation et cliquer sur french (en dessous) !
http://www.shangshunginstitute.net/webc ... lation.php


Lancez la vidéo, coupez le son dans la fenêtre de la vidéo (la petite icone haut-parleur).
Puis, lancez la traduction audio dans un deuxième onglet.

Si on n'a pas la synchro, il suffit de recharger la page de la vidéo.

Fin HS
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antodume

Eh oui, autre variation sur le thème "le karma pour les nuls" : les mêmes causes engendrent les mêmes effets. :mrgreen:

Mais pour argumenter la dernière réponse que j'ai faite à Dharmadhatu, je dirai que pour comprendre l'égalité "omniscience de Bouddha" et "vacuité", il faut revenir sur la même égalité qui lie Dhyana à Prajna dans le Zen ou encore la flamme (d'une lampe) et sa lumière. Tout le Zen est construit sur cette égalité. Mais concernant l'égalité dans le Dharmakaya de l'omniscience de Bouddha et de la vacuité, le raisonnement n'y est absolument pas accessible et c'est la raison pour laquelle je dis qu'il faut expérimenter.

Voici ce que dit Tao-sin, le quatrième patriarche du Zen, c'est à dire le maître de Hung jen, lequel fut, à son tour, le maître de Huineng, le sixième patriarche, père du Zen actuel :
Tao-sin a écrit :L'esprit qui considère le Bouddha n'a rien à considérer. Il n'y a pas d'autre Bouddha que l'esprit, pas d'autre esprit que le Bouddha... La conscience n'a pas de forme et le Bouddha pas d'apparence. Quand vous comprenez cette vérité, votre esprit se détend dans l'évocation perpétuelle du Bouddha, plus rien ne vous distrait et tout se dissout dans le sans apparence, la non duelle égalité. En entrant dans cet état, votre esprit qui évoquait le Bouddha disparait, et il n'est plus besoin de rien prouver. C'est cet état débordant de conscience qu'on appelle "Corps Réel du Tathâgata", "Saint Dharma", "Eveil", "Nirvana".... Cet événement essentiel et unique porte une infinité de noms qui ne désigne nullement une contemplation et son objet. Il faut affirmer cet état de conscience jusqu'à ce qu'il demeure toujours présent et qu'il n'y ait plus une seule situation susceptible d'y jeter le trouble.
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Dharmadhatu
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jap_8 Problème de cohérence entre ces affirmations:
l'égalité "omniscience de Bouddha" et "vacuité"
La vacuité du Dharmakaya
Si vacuité = Dharmakaya et puisque tu n'acceptes pas la vacuité de la vacuité, alors on ne saurait parler de la vacuité du Dharmakaya.

Selon le Bouddhisme indo-tibétain, il y a 18 qualités spécifiques du Dharmakaya et parmi celles-ci il y a la connaissance des vies passées des êtres par exemple, on parle aussi des 5 sagesses non-duelles. Donc le Dharmakaya est conscient. La vacuité ne l'est pas.

Mais je comprends que d'autres traditions aient des conceptions différentes.

Chaleureusement FleurDeLotus
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antodume

Ce n'est pas une autre conception, Dharmadhatu. C'est la même expérience et la même compréhension. Le problème de cohérence que tu évoques est celui de la limite des mots et de l'attachement à ceux-ci. Si tu fais l'expérience de la disparition de l'esprit, tout devient clair et cohérent. Que l'on parle de vacuité du Dharmakaya ou bien de l'égalité de l'omnsicience du Bouddha et de la vacuité, ça veut dire la même chose. Mais, encore une fois, seule l'expérience (de la disparition de l'esprit) permet de le comprendre.

Par ailleurs, la question n'est pas que j'accepte ou non la vacuité de la vacuité. Je dis simplement qu'il s'agit là d'un emboitement de vacuités qui n'est que la conséquence d'une compréhension raisonnée. Elle s'impose par le fait que la vacuité des phénomènes est associée aux phénomènes et entre donc en interdépendance avec eux. Ce qui signifie que, comme tout phénomène, elle est vide de nature propre. Et donc on introduit logiquement la vacuité de la vacuité. Mais on n'aboutit à rien avec cette notion car elle est artificielle et on ne passe pas le seuil du Dharmakaya avec une donnée artificielle même si elle est logique.

Amicalement jap_8
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jules
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"Faire l'expérience de la disparition de l'esprit", ce serait la manière positive de formuler ce qui autrement dit serait
absence de volonté de saisie de l'esprit sous une quelconque forme.

-La forme existant par le formé : CELA étant esprit

-Le formé existant par la forme : Esprit étant CELA

Au delà de la forme et du formé, de l'esprit et de CELA qu'est l'esprit :

naturellement, inconsciemment, automatiquement tout est résolu, pour celui qui est à la recherche de l'éveil comme pour l'éveillé.

Cette compréhension n'est ni plus ni moins que l'exacte traduction des propos que tint Bouddha après qu'il se soit éveillé lorsqu'il formula le fait indiscutable de l'éveil de tous les êtres en l'éveil d'un Bouddha.

FleurDeLotus
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jules
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Bonsoir Lausm, jap_8

Ce qui est limité à mon sens, ce peut être l'intention qui préside à notre expression et à notre écoute. C'est elle qui d'une certaine manière ordonne les mots que nous exprimons ou que nous entendons, donnant selon son degré de subtilité plus ou moins d'ouverture à ce qui est perçu au travers d'eux.

Cette plus ou moins grande ouverture, cette qualité d'écoute et d'expression, cette qualité de ce qui transparaît dans les mots peuvent naturellement être ressentis par chacun. En cela le langage est riche, car il véhicule bien plus que des concepts en lesquels précisément une intention quelque peut grossière ne pourrait trouver que matière à accord ou désaccord.

Il en revient certainement à chacun de nous donc, d'affiner son oreille et sa langue, c'est pourquoi le partage nous est si indispensable pour toucher à ce qui est le plus juste, à l'indiscutable. Trouver cette justesse mérite bien à mon sens quelque accroc de ci de là sur ce parcours ou chacun d'entre nous constitue, par sa propre individualité, l'un des points déterminants de la règle du difficile jeu de la communication.

FleurDeLotus
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