C'est si difficile de renoncer à ses rêves...

[ted]

Pourquoi tant de personnes répugnent-elles à aller se coucher le soir ?

Cette impression d'inachevé.
Cette impression que le "je-ne-sais-quoi" qu'on attendait de la journée, ne s'est pas produit.

Résultat : elles traînent devant la télé, dans les bars, aux terrasses des cafés, dans les boites de nuit, ou sur Facebook... désabusées, déçues, amères ou pleines d'espoir... Attendant, elles ne savent pas vraiment quoi... Le grand amour ? Une grande amitié ? Des sensations fortes ? Un remède à leur ennui ? Un truc qui changerait leur vie...

On croit combler ce vide en se mettant en couple, mais au bout de quelques temps, cette sensation de vide revient. Sauf qu'il faut faire semblant d'être heureux en couple.

Ces personnes là savent qu'il y a une forme de bonheur dans la méditation. Mais elles n'ont pas encore renoncé à trouver le bonheur dans le monde. Et elles temporisent... Car aller s'asseoir sur un coussin, pour elles, c'est reconnaître leur échec. De même qu'aller se coucher le soir, c'est admettre que la journée a été perdue.

Nous avons toujours l'impossible espoir de trouver le bonheur dans la forme. J'ai l'impression que seul, l'âge, nous guérit de cette obsession.

[Katly]

Il y en a qui n'ose même pas y rêver, et dans certaines situations, c'est même "perdu d'avance", parfois depuis la naissance.
Le calvaire, le cauchemar.
Autrement, tout au long de la vie, on voit bien, si on est un peu lucide, "éveillé" que ce n'est pas ce qui met fin à la souffrance existentielle. Et dans la plupart des cas, cela l'augmente même.
Paradoxalement certains(es) "trainent" à cause de cette souffrance, alourdi de leur fardeau. Poussés par une société qui sur-valorise cela comme "une réussite" pour être honorable et respectable avec même des apparences religieuses, pour l'alimenter d'encore plus de souffrances qui aggraveront des blessures psychiques et la solitude.
Mais l'amour, c'est aussi un besoin naturel humain, une expérience à vivre, une part de connaissance de soi, d'épanouissement intérieur de l'être.

Avec l'âge, on s'assagit ou on devient aigri, cynique, odieux.
Pour ceux, celles qui se sont assagis, ils/elles n'en font plus le rêve de leur vie. Ayant d'ailleurs plusieurs vies dans une même vie, et selon l'impermanence "l'amour de sa vie", n'a guère de sens.
Pour les autres c'est encore la course à une jeunesse, beauté, pouvoir perdus... solitude, échecs, qu'ils/elles croient combler avec un(e) jeune amour ou de multiples aventures, ou les deux pour la chair fraîche. Beaucoup cherche l'amour, le bonheur mais confonde avec le plaisir ( même s'il n'en est pas exclu, mais secondaire en ce domaine ), comblant le vide ou fuyant l'engagement, ou se prenne dans le jeu de la séduction du "miroir aux alouettes", prisonnier.

L'amour véritable ne se cherche pas, ne se trouve pas dans les rues, les bars, ou discothèques ou dans un "coin de paradis".
L'amour véritable ne se rêve pas, il est ici et maintenant, il s'accueille et se donne.
Il n'est pas nécessaire de renoncer à un rêve, il s'évanouit de lui-même.

[ted]

Je crois bien que c'est ce qu'on appelle "le vide existentiel"

En logothérapie, la recherche du sens à donner à sa vie l’emporte sur nos pulsions, fondamentales dans la psychanalyse traditionnelle. Chaque sujet doit trouver et se donner une raison d’exister, une raison unique et singulière. Elle seule comble l’exigence existentielle et spirituelle de l’âme humaine. Lorsque l’individu n’est pas capable de trouver en lui-même des motivations suffisamment profondes pour vivre, la logothérapie parle de frustration (ou de vide) existentielle.

Lutter contre le vide existentiel
En être atteint, c’est perdre toute motivation de vivre : le vide remplace le plein de la vie. Il donne l’impression de subir une fatalité incontournable. « Le vide existentiel peut prendre plusieurs aspects, explique Frankl. La recherche d’un sens à la vie est parfois remplacée par la recherche du pouvoir, incluant sa forme la plus primitive, soit le désir de gagner toujours plus d’argent. Dans d’autres cas, c’est la recherche du plaisir qui y est substituée. C’est pourquoi la personne qui souffre de frustration existentielle essaie parfois de compenser le vide qu’elle éprouve en recherchant les plaisirs sexuels. » (Découvrir un sens à sa vie).

Aimer et rire
Plusieurs portes de sortie sont offertes à celui qui lutte contre le vide existentiel. L’amour, en premier lieu. En lecteur de saint Thomas, il estime que c’est là le lien véritable qui nous unit aux autres. Le facteur d’amour est déterminant dans le maintien en vie d’un sujet. L’art également. Mais surtout, l’humour. S’il nous est impossible de modifier une situation qui ne dépend pas de nous, il nous reste la possibilité de modifier notre regard pour l’accepter. L’humour devient alors une formidable parade contre le désespoir.

http://www.psychologies.com/Culture/Phi ... tor-Frankl

[Katly]

Aimer est un art.

[Longchen]

Grand sujet ! Certainement il faudrait faire la part de ce qui est réaliste et de ce qui appartient aux utopies.
Si une personne poursuit une chimère, dans n’importe quelle domaine, elle sera déçue.

[Jean]

Je me demande s'il est absolument nécessaire pour avoir une vie équilibrée, d'avoir une raison de vivre. Si je me le demande, c'est que je n'ai pas trouvé de réponse. Peut être y en a t-il une. On peut vivre avec plein de questions. En attendant la réponse, il faut répondre aux situations les plus urgentes et le questionement, c'est juste une activité mentale. Il faut, il faut, façon de parler...

je ne connais pas l'existentialisme. L'existentialisme ne parle t-il pas de cela?

Vivre pour la patrie, pour la famille, pour ses chiens, pour ses chats (qui le méritent bien), pour des idées, pour le paradis, pour une prochaine renaissance...

[Longchen]

Ne pas se poser de questions peut engendrer de la satisfaction je suppose, mais aussi de la sottise.
Se poser trop de questions peut augmenter l'érudition parfois, mais pas forcément la sagesse ou la tranquillité de l'esprit (toujours en mouvement).

Pour ce qui est de la distinction entre les rêves et la réalité et là où les deux peuvent se rejoindre, ce n'est pas nécessairement toujours si évident, car la réalité des uns (les possibilités de mettre en œuvre ceci ou cela, sur un plan ou sur un autre) n'est pas la réalité des autres (par rapport aux capacités et moyens je veux dire).
En plus du point de vue du bouddhisme, on peut se poser la question de ce qui est réel.
Bien sûr il s'agit de garder aussi un certain bon sens pratique.

Compliqué, compliqué...un guide spirituel sage & expérimenté peut s'avérer utile...

[Longchen]

La recherche de l'équilibre et une certaine simplification de sa vie ne peut pas nuire.

[Cathrine]

Tu as un coup de blues, Ted???????
Lis le message de Jean ( le nôtre, pas l'évangéliste)
La raison de vivre c'est vivre.
Les raisons de vivre_ plurielles_ ce sont l'odeur du gâteau au chocolat, les oiseaux qui viennent manger sur la terrasse, les feuilles d'automne, la première dent de ton petit fils,le bruit de la pluie sur le toit, un inconnu qui te sourit, une après midi de liberté, rentrer des courses et enlever tes chaussures, la douche chaude , le chocolat qui reste dans la boite quand tu croyais les avoir tous mangés, les chiens, les chats, les rats, Bob Marley, une paire de chaussettes neuves,des amis qui viennent passer le weekend, ranger la maison après un weekend réussi quand tes invités sont partis,regarder des niaiseries à la télé alors que tu as des piles de choses à faire, l'odeur de l'herbe coupée,la plante "morte" qui te refait un petit bourgeon...........tu en veux encore????

Je ne sais plus d'où vient la formule " quand on n'a pas ce qu'on aime, il faut aimer ce qu'on a ."

[jules]

Bonjour,

Comme me l’a dit une fois un copain qui habite Arcachon ; c’est à marée basse, quand il se retire, que l’océan nous dévoile tous ses trésors.