jules a écrit :Voici un petit texte posté par Kaïkan ailleursDharmadhatu :
Il faut trois conditions pour qu'une perception ait lieu:
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- la condition antécédente (samanantara-pratyaya): un instant de conscience mentale précédent l'acte visuel.![]()
Toute conscience est conscience de quelque chose,
(Husserl)
Husserl va faire remarquer qu'en fait, il n'y a pas deux objets dans la perception, mais bien un seul ! Il n'y a pas d'une part l'objet dans la réalité, et d'autre part l'objet dans notre esprit. Il n'y a qu'un seul objet, ce qu'il appelle l'objet intentionnel. L'objet perçu n'est rien d'autre que l'objet vu par une conscience. L'observateur n'aperçoit pas un objet pur, nu, pour le stocker ensuite dans sa mémoire sous forme d'image. La perception est toujours empreinte d'intentionnalité. L'objet dans l'esprit n'est en aucun cas, comme la tradition voulait le croire, l'image dégradée d'un objet existant réellement, d'un objet objectif. Au contraire, l'objet est toujours et déjà appréhendé par la conscience. La conscience pour percevoir s'élance vers un objet, elle se projette vers lui, elle le vise. La conscience est active, la perception n'est pas une réception d'image ; elle est toujours emprunte d'une intention. Si elle voit l'objet perçu, c'est parce qu'elle s'élance vers lui avec une intention préalable.
Je ne suis pas d'accord avec Husserl: l'objet n'est objet que s'il est l'objet d'un sujet et pas avant. Avant que la conscience l'appréhende, il n'est pas objet, il est indifférencié, comme tu le dis, Jules.
Concernant le mode de perception, il faudrait se pencher sur ce que l'épistémologie bouddhiste souligne comme étant les aspects (skt. akara; tib. nampa). Il y a des débats sur cette question, mais leur profondeur dépasse de loin le cadre de ce fil.
