Et le parfait esprit, semblable au firmament,
Peut toujours se mouvoir, sans un mot, sans un geste,
A travers les reflets de son miroir céleste...
Oui, dans cet univers, tout* est impermanent;
On ne saurait hélas y mettre assez l'accent !
Tout* ce qui est l'effet d'au moins une vraie cause
Ne peut jamais marquer même la moindre pause.
Si l'on veut s'assurer que changent les kalpas,
On peut ici se fier aux propos des Bouddhas;
Mais par inférence, la logique devine
Quant à l'impermanence à moitié sibylline.
Enfin, pour ce qui est d'évidence mouvant,
Il n'est pas un seul jour, il n'est pas un instant
Qui ne soient le théâtre d'un nouvel outrage
Perpétré par le temps qui poursuit son ouvrage...
Et le vent porte au loin l'écho sempiternel
Des clameurs qu'un mourant, se voulant éternel,
Adresse à la volée de ses regrettés proches
Qui ne pensent déjà qu'à lui faire les poches !
Ce qui est élevé, est un jour rabaissé;
Ce qui est réuni, est un jour séparé;
Tout ce qui s'amplifie, lentement s'amenuise;
Tout ce qui s'accumule, dispersé, s'épuise...
Suivons l'exemple de Guéshé Bèn du Kongpo
- Fidèle ami kadampa du Précieux Jowo -
Qui faisait preuve d'admirable diligence
Et n'avait pour la paresse aucune indulgence.
En effet, bienheureux ceux qui, après l'expir,
Sont absolument sûrs d'avoir un autre inspir !
Demain peut être une autre journée bien remplie,
Demain peut être la venue d'une autre vie.
Le corps est si chétif qu'à défaut ou excès,
Même les remèdes sont causes de décès !
Allons, le temps défile à un rythme critique !,
Fi des atermoiements, l'heure est à la pratique !
