Comment trouver son chemin entre angoisse et indifférence ?

ted

Posséder quelque chose, débouche tôt ou tard sur l'angoisse. L'angoisse de le perdre.
C'est horrible l'angoisse ! C'est insupportable ! On a la gorge serrée... On est inquiet... On ne vit plus...

Se dire que rien, absolument rien, ne nous appartient, libère de l'angoisse.
Mais le risque, alors, est de tomber dans l'indifférence. De se désintéresser de tout.

Comment se détacher des choses sans s'en désintéresser ?
Lupka

ted a écrit :
Comment se détacher des choses sans s'en désintéresser ?
En réalisant qu'elles n'ont pas de nature propre et que tout est impermanent (rhooooo facile celle la ! ) anatta anicca quand tu nous tiens Butterfly_tenryu
Florent

Lupka a écrit :
ted a écrit :
Comment se détacher des choses sans s'en désintéresser ?
En réalisant qu'elles n'ont pas de nature propre et que tout est impermanent (rhooooo facile celle la ! ) anatta anicca quand tu nous tiens Butterfly_tenryu
mais justement c'est ça qui pourrait susciter désintéressement de la part du pratiquant, quand on ne s'approprie plus les choses elles n'ont plus beaucoup d'intérêt, l'intérêt étant toujours susciter par le désir, c'est du moins comme ça que la plupart des être humains fonctionne il me semble.
Lupka

Florent a écrit : l'intérêt étant toujours suscité par le désir
La tu touches un poitn sensible: le désir/soif (tanhā) et s'en suit l'attachement (upādāna) bref on bascule dans la coproduction conditionnée ...

J'abdique d'avance :mrgreen: trop balaise pour moi !
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Longchen
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Il me semble que cela renvoie au refuge, prendre refuge dans ce qui est véritable et revenir constamment à ce refuge intérieur.

Sinon on s’ancre dans des choses illusoires, impermanentes, et à un moment où à un autre c’est source d’angoisse -quand il faut lâcher-, au moment de la mort il faudra lâcher de toute façon.
FleurDeLotus
L’instant présent 🙏
Lupka

Longchen a écrit :Il me semble que cela renvoie au refuge, prendre refuge dans ce qui est véritable et revenir constamment à ce refuge intérieur.
J’interprète ta phrase de la manière suivante (dis moi si je me trompe): je fuis ce qui est impermanent et je me "réfugie" dans ce qui est essentiel.

Right :?:
chancalm

ted a écrit :Posséder quelque chose, débouche tôt ou tard sur l'angoisse. L'angoisse de le perdre.
C'est horrible l'angoisse ! C'est insupportable ! On a la gorge serrée... On est inquiet... On ne vit plus...

Se dire que rien, absolument rien, ne nous appartient, libère de l'angoisse.
Mais le risque, alors, est de tomber dans l'indifférence. De se désintéresser de tout.

Comment se détacher des choses sans s'en désintéresser ?
Coucou Ted et tous les autres Butterfly_tenryu

J'ai déjà cité cet exemple, me semble-t-il mais je le trouve tellement parlant :
A la naissance de ses jumeaux, une collègue a commencé à s'angoisser : elle imaginait sans cesse des situations où elle ne pourrait sauver ses deux enfants mais n'en sauver qu'un. Cette situation l'angoissa jusqu'à... la naissance de sa fille. A ce moment, elle réalisa qu'elle ne pouvait tout contrôler et son angoisse cessa. D'après vous, est-elle devenue indifférente au sort de ses enfants ? ;-)


Savoir que rien ne dure, c'est s'impliquer complètement dans la relation, faire tout ce qui est en son pouvoir pour la conserver mais accepter qu'un jour cela s'arrête. Je trouve que cela donne plus de saveur à ce que l'on vit. Croire que les choses nous appartiennent, c'est un peu se reposer sur ses lauriers et crier à l'injustice quand tout s'arrête. Il n'y a pas de dû auquel se référer et réclamer réparation, juste l'acceptation de ce qui est et le remerciement pour ce qui a été.

Quelqu'un a-t-il vu le film sur alzheimer avant hier? Cet homme prêt à laisser sa femme souffrant d'alzheimer vivre un dernier amour avec un autre homme. Il a abandonné l'amour "elle m'appartient" pour un amour plus vaste acceptant la réalité de la situation.
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Longchen
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Lupka a écrit :
Longchen a écrit :Il me semble que cela renvoie au refuge, prendre refuge dans ce qui est véritable et revenir constamment à ce refuge intérieur.
J’interprète ta phrase de la manière suivante (dis moi si je me trompe): je fuis ce qui est impermanent et je me "réfugie" dans ce qui est essentiel.

Right :?:
Je ne développe pas toujours suffisamment ma pensée ce qui est certainement un tort.
Pour la façon dont tu interprètes ma phrase, oui, pourquoi pas, mais ce n’est pas exactement ce que je voulais dire.

Fuir...je pensais plutôt à « laisser tomber » ce qui de toute façon tombera tôt ou tard, ou disons plutôt desserrer les nœuds qui nous relient à ceci ou à cela parce que cela me paraît plus faisable. Couper définitivement les chaînes, oui, évidemment, mais pour nous autres c’est davantage encore un idéal que quelque chose que l’on peut vraiment toucher du doigt, ou bien pour certain(e)s peut être, je ne sais pas.

Se réfugier...oui en un certain sens, mais je pensais plus à ne pas se perdre sur des chemins illusoires qui nous éloignent de notre vraie nature.
Après cela peut prendre des formes un peu différentes -mais qui reviennent au même- selon les courants/écoles.
Tenzin Wangyal Rinpoché dit de prendre refuge dans l’immobilité calme, le silence, et l’espace ouvert, les trois portes qui permettent d’accéder à notre vraie nature.
Il y a aussi les formules de la prise de refuge qui ne sont pas que des formules, la prise de refuge en elle-même avait une grande importance dans l’enseignement de Patrul Rinpoché.
Donc voilà, j’ai un peu développé, mais je pense que l’on peut s’y prendre de plus d’une façon, c’est plus l’idée qui est derrière que la façon de faire en elle-même.
L'esprit avant la lettre en quelque sorte.
FleurDeLotus
L’instant présent 🙏
ted

chancalm a écrit :Coucou Ted et tous les autres Butterfly_tenryu

J'ai déjà cité cet exemple, me semble-t-il mais je le trouve tellement parlant :
A la naissance de ses jumeaux, une collègue a commencé à s'angoisser : elle imaginait sans cesse des situations où elle ne pourrait sauver ses deux enfants mais n'en sauver qu'un. Cette situation l'angoissa jusqu'à... la naissance de sa fille. A ce moment, elle réalisa qu'elle ne pouvait tout contrôler et son angoisse cessa. D'après vous, est-elle devenue indifférente au sort de ses enfants ? ;-)
Non, bien sur. Je ne crois pas....
Mais ça existe, des mères indifférentes. Et c'est une forme de protection de leur univers, de leurs acquis.
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