
Hello Ted,
ལེ་ལན་ཐམས་ཅད་གཅིག་ལ་བདའ།།
3. Retourne tous les blâmes vers une seule personne.
Pourtant, dans le conventionnel, il y a bien un agresseur et une victime. Comment concilier la vie quotidienne avec l'instruction précédente ?
Le vénérable Yéshé Lodoe Rinpoché a commenté cette phrase aujourd'hui ça tombe bien !
Il a dit que lorsqu'une personne nous est hostile, elle nous permet de cultiver la patience; si nous nous emportons en pensant "ce n'est pas juste ! pourquoi me fait-il ça à MOI ??" On perd sa paix intérieure et on n'a aucune chance de progresser spirituellement.
Par contre, si on envisage la causalité karmique, avec les différents fruits karmiques, on peut se dire que finalement c'est de notre faute car on a pu dans le passé blesser cette personne. C'est le fruit égal à sa cause (tib.
gyou thun gi drébou).
Arya Shantideva, dans son
Bodhicharyavatara explique que nous n'avons aucune raison de nous emporter contre les autres, nous avons seulement besoin d'éradiquer cet ego qui nous a toujours causé du tort. C'est contre l'ego que tous les blâmes doivent être retournés finalement.
ད་ནི་ཤི་ཡང་མི་འགྱོད་དོ།།
Si je dois mourir maintenant, je n'ai aucun regret.
Si on tombe dans un lac et qu'on se noie, n'y a t'il pas un risque de baisser les bras, de ne pas lutter pour survivre ?
Comment concilier cette instruction avec l'instinct de conservation nécessaire à notre survie ?
Le texte évoque plutôt une situation inexorable: par exemple, si quelqu'un a un accident de voiture et que les secours arrivent trop tard, il doit mourir maintenant.
On pourrait dire: puisque je vais mourir un jour (le plus tard possible), je n'aurai aucun regret. Ce fait est inéluctable en l'état.
Pour les Tibétains qui s'immolent, ça a commencé il y a quelques mois, le chiffre grimpe et il est rare qu'on en parle. Leur motivation doit être tenue en compte, mais en même temps si les médias ne s'en mêlent pas beaucoup plus, même cet acte est vain, hélas.
Amitié
