Renaissance incompatible avec le bouddhisme?

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Dharmadhatu
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jap_8 Merci sister Gigi, je trouve que cet exposé est très clair.

On pourrait illustrer ces manifestations comme la source d'un fleuve: on attribue le nom d'un fleuve dès qu'il nous est manifeste à sa source (comme le Loiret dans le département du... Loiret, en plein coeur d'un parc floral), mais sa source elle-même provient de phénomènes similaires; il faut bien que cette eau provienne de quelque part. Et on pourrait tout aussi bien désigner "Loiret" l'eau souterraine qui n'est pas encore manifeste à nos yeux; mais nous accordant à la convention, nous acceptons de faire une différence de désignation entre l'eau souterraine non manifeste à nos yeux et l'eau apparente (le Loiret, depuis sa source jusqu'à sa fin).

Ce qui fait la cohésion de l'eau non apparente et de l'eau apparente c'est la similarité de nature entre les deux; de même entre les agrégats d'il y a un instant et les agrégats actuels, de même entre les agrégats de cette vie et les agrégats qui lui succèdent immédiatement.

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Amitié FleurDeLotus
Dernière modification par Dharmadhatu le 04 février 2012, 10:41, modifié 1 fois.
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
chakyam

ETRE ou NE PAS ETRE – Etre favorable à l'idée de Renaissance... et alors prendre des références qui vont la renforcer et l'établir. Etre défavorable à l'idée de Renaissance... et alors prendre des références qui vont la nier et se faisant l'établir négativement. Ce qui me permet de réécrire le grand Will de cette manière : ETRE ou/et NE PAS ETRE.

Ce préambule pour spécifier que quelque soit l'approche choisie, l'équité demande qu'à un avis soit éventuellement proposé un autre avis même et notamment s'il est contraire à l'intention de départ. C'est du moins ma conception des échanges et de la Démocratie qui permettent, à un moment donné, d'avoir accès à la totalité de l'information disponible afin que chacun d'entre nous puisse confirmer ou modifier sa propre compréhension et sa pratique.

Tel pourtant ne semble pas être la conception qui l'emporte. A la demande de notre administratrice, j'ai accepté de poursuivre nos échanges sur le post : WU-NIEN l'INCONSCIENT où fut très largement discuté notamment à partir du 22 Décembre 2011 les diverses perspectives possibles pour un/des pratiquants du 3ème millénaire, sans toutefois négliger les échanges antérieurs.

Je constate ce jour que les échanges ont repris avec l'énoncé d'une position proposée par Dharmadatu issue du Théravada et exposée par le vénérable Parawahera Chandaratana suivie de quelques autres.

N'ayant d'autres références que le petit pois qui me sert de cerveau et l'expérience que malgré tout j'en tire, alliée à la Nature de Bouddha qui, depuis des commencements sans commencement est ma propre nature, je prie mes « amis de bien » de vouloir bien relire l'ensemble des interventions faites sur le post précédemment cité et sur le post : incompatibilité....Ils s'apercevront qu'il ne va pas de soi qu'il y ait une « continuité de phénomènes psychophysiques », qu'il ne va pas de soi que « Lorsque l'enveloppe physique périt, la conscience ne meurt que pour donner immédiatement naissance à une nouvelle conscience dans une nouvelle vie. Cette conscience renouvelée hérite de toutes les expériences passées. La continuité du flux est ininterrompue dans le temps et il n'y a pas de rupture dans le courant de la conscience. » - Cette continuité est fictive et ne représente que le besoin d'éternité dont chacun d'entre nous subit les effets... dévastateurs comme chacun peut s'en apercevoir ici.

Je conçois parfaitement que cette lecture soit fastidieuse et heurte sans doute le sens commun. Cependant, en fonction des interventions qui seront adressées et malgré mon souhait exprimé de stopper là, je reprendrai mes explications pour qui voudra bien les entendre, sans pour autant laisser de côté mon sentiment sur les derniers posts adressés.

Amicalement

FleurDeLotus Butterfly_tenryu
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Dharmadhatu
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jap_8 Chakyam, tu es hors sujet: tu semblais d'accord sur le fait que ce que tu rappelles dans ton dernier post est un thème annexe et je crois que tu as toute la liberté sur d'autres fils pour infirmer la possibilité des renaissances. :arrow: On pourrait même en aparté (= entre parenthèses) se poser légitimement la question pourquoi tu sembles si attaché (et le terme est choisi) à vouloir à tout prix oeuvrer en ce sens, même sur ce fil (jusqu'à être prêt à faire appel à Axiste pour que je ne poste pas sur celui-ci, mais sur l'un des tiens... c'est plutôt étrange comme façon de faire...). Comme l'a rappelé Iskander, le propos de ce présent fil est tout autre:
Iskander a écrit :Je répète: ce qui m'intéresse est de savoir comment la notion de renaissance s'insère (ou pas) dans la pensée bouddhiste, et non pas de déterminer si les renaissances existent ou pas.
Alors j'ai trouvé un autre essai qui évoque la vue théravadine (et même bouddhiste en sons sens large):
La notion de renaissance

La question des renaissances figure au centre des enseignements du Bouddha ; elle en constitue même la raison d'être.
Le Bouddha explique l'origine de sa propre quête par le douloureux constat de la souffrance engendrée par le « redevenir », l'obligation de renaître sans cesse multipliant à l'infini les occasions de connaître la douleur, la vieillesse et la mort :

Lorsque j'étais encore un bodhisatta, sans avoir encore atteint l'Eveil, j'eus cette pensée : « (…) étant né, on atteint la vieillesse et la mort ; on part et l'on renaît. Cependant, on ne connaît toujours pas de moyen pour s'évader de cette souffrance, de ce vieillissement et de cette mort. Oh, quand connaîtra-t-on un moyen pour s'évader de cette souffrance, de ce vieillissement et de cette mort ? »1

Le Bouddha et ses disciples poursuivent de ce fait un objectif clair : exprimé en termes positifs, atteindre la libération (vimutti) ; exprimé en termes négatifs, échapper au saṃsāra, c'est-à-dire au cycle infini des renaissances :

Le grand océan n'a qu'un goût : le goût du sel. De même, ce Dhammavinaya n'a qu'une saveur : la saveur de la libération.2
Que je cesse d'errer de naissance en naissance, qu'il n'y ait plus jamais de renaissance !
3

La libération, but ultime de la quête bouddhiste, est résumée par la même formule à travers tous les suttā :

La connaissance se produit : « voici la libération ». Il reconnaît alors : « le fait de naître est anéanti ; la conduite pure est vécue ; ce qui devait être achevé est achevé ; plus rien ne demeure à accomplir ; il n'est plus de redevenir ».4

Et l'instrument de cette libération est bien la connaissance du Dhamma :

Le Bhagavā s'adressa ainsi aux bhikkhū : « c'est en raison de la non réalisation et de la non compréhension des quatre nobles vérités que cette longue route de naissances et de morts a été parcourue et supportée, par moi comme par vous. Quelles sont ces quatre nobles vérités ? Ce sont : la noble vérité de la souffrance, la noble vérité de l'origine de la souffrance, la noble vérité de la cessation de la souffrance et la noble vérité du chemin qui mène à la cessation de la souffrance. Mais maintenant, bhikkhū, que ces vérités ont été réalisées et comprises, le désir insatiable d'existence est coupé, ce qui mène aux re-naissances est détruit, il n'y aura plus de nouvelles naissances ». Ainsi s'exprima le Bhagavā.
Et le Bhagavā, le Maître, dit ensuite :
« Pour ne pas avoir vu les nobles vérités,
Il fut long le sentier de naissance en naissance.
Ces vérités connues,
La cause des re-naissances est supprimée,
La racine de la souffrance est arrachée ;
C'est ainsi que s'achève le cycle des naissances »
.5

Nous choisissons le terme général de « renaissances » pour rendre compte du phénomène auquel renvoie nombre de termes et notions bouddhistes.

Saṃsāra tout d'abord (littéralement « errance perpétuelle ») ou saṃsāra-cakka (« cycle de l'errance perpétuelle ») : le terme saṃsāra, issu du préfixe saṃ, « avec », « ensemble » et de la racine sār, « couler », évoque l'idée d'un flot, ou d'un flux perpétuel, celui qui emporte les êtres dans une succession de renaissances dont ils ne sont pas maîtres et où les entraîne leur soumission ignorante à des désirs qu'ils ne contrôlent pas.
Bhava (« devenir, conception, existence »), bhavā-bhava (« répétition des naissances »), bhava-cakka (« cycle des (re)naissances »), bhavogha (« flot du devenir »)
Nibbati (« renaissance après la mort »), abhi-nibbatti (« redevenir »)
Paṭi-sandhi (« ré-union »)
Upa-patti (« re-naissance ») et uppatti-bhava (« processus d'apparition, de (re)naissance »),
Vaṭṭa-cakka (« cycle des (re)naissances »)

Le terme de « renaissance » n'est pas idéal et véhicule quelques sources d'incompréhensions, mais c'est celui qui semble trahir le moins la doctrine bouddhiste.
Tous les autres termes, parce qu'ils ont en commun d'inclure l'existence de quelque chose d'essentiel et d'éternel passant d'un corps à l'autre, sont en contradiction absolue avec deux des trois caractéristiques* de la réalité selon le bouddhisme : l'absence d'âme (anattatā) et l'impermanence (aniccatā).

La renaissance dont parle le bouddhisme doit par conséquent être soigneusement distinguée des théories auxquelles renvoient les termes suivants.

La réincarnation
(...)

La métempsycose
(...)

La métemsomatose
(...)

La transmigration
Ce terme, désignant la migration d'une âme d'un corps dans l'autre, parce qu'il est très général, est aujourd'hui employé par certains auteurs qui souhaitent éviter les confusions et réductions véhiculées par les notions de « réincarnation » et de « métempsycose », en particulier l'idée de l'évolution continue d'une âme.
Cette notion est présente dans les textes bouddhistes sous la forme du verbe saṅkamati, mais pour être opposée à la renaissance, qui prend, elle, la forme du verbe paṭi-sandahati, « se réunir », « se re-joindre » : ce qui se produit dans la renaissance, ce n'est pas le déplacement d'une âme, échappée d'un corps, vers un autre réceptacle corporel, mais la constitution d'un nouvel ensemble psycho-physique influencé par les actes intentionnels passés d'un autre ensemble psycho-physique :
- Vénérable re-naît-on sans pour autant qu'il y ait transmigration ?
- Oui, ô Roi.
- Comment cela ? Donne-moi une comparaison.
- Imagine qu'un homme allume une lampe à l'aide d'une autre lampe : est-ce que l'une a transmigré dans l'autre ?
- Non, Vénérable.
- De même renaît-on sans pour autant transmigrer.
7

La palingénésie
(...)

La résurrection
(...)



1Nagara-sutta (S/SAṂ II/1/7/5/n°65)
2Uposatha-sutta (S/KHU III/5/5/n°45)
3Aḍḍhakāsitherī-gāthā (S/KHU IX/2/4/n°26)
4La formule est reprise sous cette même forme 8 fois dans le Dīgha-nikāya, 44 fois dans le Majjhima-nikāya, 108 fois dans le Saṃyutta-nikāya, 35 fois dans l'Aṅguttara-nikāya et 6 fois dans le Khuddaka-nikāya.
5Mahāparinibbāna-sutta (S/DĪG II/3/n°155)Helena Petrovna Blavatsky
6Milindapañha II/5/5/n°5
7Saint Grégoire de Nazianze (329-389)
http://bouddhisme-thailande.com/bouddhi ... sance.html

Concernant les sources selon lesquelles la renaissance s'inscrit dans le corpus bouddhique, le site précédent donne quelques indications canoniques et on peut ajouter quelques Suttas comme les Kammavibhaga (Cula- et Maha-) par exemple.

Pour ce qui est du mécanisme de cohésion, Wiki (qui n'est pas parole d'Evangile, comme nous le savons), dit:
Le "lien de renaissance" ou réunion

voir Viññāṇa-kicca (fonctions de la conscience).
Selon l'étude analytique theravadin proposée dans le large volume qu'est le Paṭṭhāna, au décès se produit une réunion (paṭisandi), pouvant être appelée « lien de re-naissance ». Il s'agit d'une conscience qui a pour objet le dernier karma, qui en résulte, et qui se prolonge par la suite en courant "subconscient" - une suite de "consciences" portant les mêmes caractéristiques - , jusqu'à ce qu'une perception "heurte" ce courant.
Selon cette analyse, la conscience au moment du décès conditionne donc totalement la naissance. Cette vue possède au moins le mérite de proposer une réponse claire à la question de ce qui renaît : parmi les constituants de ce qui est perçu comme une personne, c'est l'état d'esprit au moment de la mort qui conditionne totalement la future naissance.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Punarbhava ... C3.A9union

Au cours des discussions que j'ai pu avoir avec des amis théravadins, un faisceau d'indices montre que la conscience nommée bhavanga chitta peut aussi expliquer la succession des renaissances. Mais on peut facilement comprendre ce flux d'énergie qu'évoque le Vénérable Parawahera Chandaratana dans la citation donnée précédemment: Quant aux mécanismes de la renaissance, fruit du kamma, le bouddhisme enseigne, que tout être est un agrégat d’énergies matérielles et mentales.

<<metta>> Conclusion: bien que d'aucuns soient prêts à pervertir le Buddhadharma pour qu'il "colle" à leurs opinions, chacun reste libre de constater que le principe général des renaissances évoqué ici relève du Bouddhisme dit "ancien" et se retrouve pareillement dans beaucoup d'autres formes de Bouddhisme... peut-être toutes, car si toutes sont sensées s'appuyer sur le Véhicule fondamental, alors il y a de bonnes raisons de penser que toute forme de Bouddhisme authentique envisage ce principe.

Nos amis auront sans doute d'autres sources évoquant les renaissances au sein de la pensée bouddhique et sans doute plus de détails concernant le mode de cohésion dans la succession d'agrégats.

Amitié FleurDeLotus
Dernière modification par Dharmadhatu le 04 février 2012, 10:46, modifié 1 fois.
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chakyam

Très très cher Dharmadatu,

Quelque soit nos opinions et les divergences qu'elles génèrent, une obligation nous est faite : Rester courtois – secondairement apprendre à lire et comprendre le sens de ce qu'on lit.

Il n'est pas courtois, au vu et au sus de tous, de poser la question suivante: « On pourrait même en aparté se poser légitimement la question pourquoi tu sembles si attaché (et le terme est choisi) à vouloir à tout prix oeuvrer en ce sens... » en oubliant bien évidemment de se la poser à soi-même si fermement attacher à la notion de renaissance et en public puisque tu ne sembles pas faire la différence avec aparté. Comme je te comprends. La réponse te renverrait au libre choix que par ailleurs tu me refuses. Soit !

Par ailleurs, comprendre ce qu'on lit est indispensable, surtout si l'on est traducteur me semble t-il... Que nous dit Iskander ?

Je répète: ce qui m'intéresse est de savoir comment la notion de renaissance s'insère (ou pas) dans la pensée bouddhiste, et non pas de déterminer si les renaissances existent ou pas.

L'important dans cette phrase me semble être : ...s'insère (ou pas)... dans la pensée...

Pour bien nous faire comprendre je précise que ta pensée... s'insère... et que la mienne se situe dans le (ou pas). Nous sommes donc parfaitement, tous les deux, DANS LE SUJET et même si ta remarque :" Chakyam, tu es hors sujet" est totalement hors sujet et totalement disgracieuse, je ne te demande pas d'aller voir ailleurs.

Il est vrai qu'Iskander ajoute : « ...et non pas de déterminer si les renaissances existent ou pas.. » en complète contradiction avec le (ou pas) qui implique et suppose que l'on puisse dire son désaccord et l'expliciter, ce que je fais.

Avant ton départ aux Indes j'avais eu l'occasion de souhaiter la limitation des citations qui ne font que conforter les dires de celui qui les emploie sans convaincre celui à qui on les envoie. Tel est bien le cas avec ton dernier envoi qui pullule de citations plus intéressantes les unes que les autres. Ainsi j'avais souhaité que chacun fasse plutôt état de ses expérimentations plutôt que de ses connaissances livresques.

Puisque tel n'est pas le cas, je préciserai tout de même que la Renaissance n'est pas la raison d'être du Bouddhisme et qu'en parler est à chaque fois une adaptation aux populations locales afin de petit à petit les amener à la doctrine. C'était il y a longtemps. En outre tu précises toi-même « que le principe général des renaissances évoqué ici relève du Bouddhisme dit "ancien" » Il n'est donc pas interdit, à l'aube du 3ème Millénaire, de se questionner sur le bien fondé d'une telle notion dont aucune personne n'a pu fournir jusqu'à ce jour la moindre démonstration. (si tu me réponds, ne me fais pas le coup du gamin qui reconnaît le bol ou le moulin à prière de son prédécesseur – merci)

Amicalement

FleurDeLotus Butterfly_tenryu
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Dharmadhatu
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jap_8 Cher Chakyam, sache que je suis très courtois, les questions que je me pose sur ta façon de faire sont légitimes, et le reste m'importe peu, car il y a beaucoup d'affirmations gratuites dans tes propos (c'est mon sentiment et je n'en dirai pas plus si cela t'offense) et celles-ci ne font que noyer le poisson.

Avant non, mais maintenant oui, tu es dans le sujet, avec cette nouveauté:
Puisque tel n'est pas le cas, je préciserai tout de même que la Renaissance n'est pas la raison d'être du Bouddhisme et qu'en parler est à chaque fois une adaptation aux populations locales afin de petit à petit les amener à la doctrine. C'était il y a longtemps.
Je ne tiens généralement pas compte des affirmations gratuites, mais si la notion de renaissance n'est pas la raison d'être du Bouddhisme, quelle raison d'être peut-il bien avoir ?

:arrow: Ceux qui pensent ne pas renaître n'ont même pas à se masturber le cerveau comme certains pratiquants bouddhistes semblent le faire et n'ont qu'à attendre de mourir pour être définitivement délivrés des souffrances.... et en attendant, les oublier dans le vin ou les drogues. Pourquoi d'ailleurs attendre ? Pourquoi ne pas s'ôter la vie tout de suite et celles des êtres qui souffrent pour que toute souffrance disparaisse ? :roll:

Quel est l'intérêt de méditer, d'embrasser le chemin des Bodhisattvas, de pratiquer une voie vers la cessation de la souffrance autre que le suicide collectif :?:
Il n'est donc pas interdit, à l'aube du 3ème Millénaire, de se questionner sur le bien fondé d'une telle notion dont aucune personne n'a pu fournir jusqu'à ce jour la moindre démonstration.
Soit tu te laisses à nouveau emporter par ton attachement à l'opinion selon laquelle il n'y aurait pas de renaissances, ce qui est de nouveau hors sujet (de plus, ce fil contient pas mal d'arguments démonstratifs hors sujet eux aussi en leur temps... qui n'ont pas trouvé de répondant, soit dit en passant...), soit tu nies le fait qu'aucune démonstration ait pu prouver que la notion des renaissances soit centrale dans le Bouddhisme, ce qui ne tient pas, au vu des exposés théravadins (je te fais grâce des autres exposés, si nombreux) et des sources canoniques.

A moins que pour toi, cette affirmation: je préciserai tout de même que la Renaissance n'est pas la raison d'être du Bouddhisme et qu'en parler est à chaque fois une adaptation aux populations locales afin de petit à petit les amener à la doctrine. C'était il y a longtemps. soit une démonstration, ce qui prêterait bien sûr à rire, sauf si ton âge t'a permis d'assister à ces éventuels changements historiques dans la pensée bouddhiste, ce dont il nous est largement permis de douter.

Peut-être aura-t-on des arguments fondés et s'appuyant sur des preuves canoniques, au lieu d'affirmations gratuites, mais si ce n'est pas le cas, inutile d'attendre d'autres réponses de ma part sur ce fil.

Bien amicalement FleurDeLotus
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Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
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Très très cher chakyam, je te demande de rester dans le sujet et cesser de t'en prendre à tout le monde parce qu'il ne pensent pas ou ne disent comme toi, ici c'est un forum et non un ring de boxe mental, les textes et arguments qu'amène Dharmadhatu, pour ma part, je les trouve très justes et très intéressants, alors reste juste dans le sujet en respectant l'ensemble des idées et des personnes qui s'y véhiculent
merci pour tes efforts de compréhension s'ils en ait :)
avec metta
gigi
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michel_paix
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Assis le dos droit, le regard attentif et équanime au devant. Quand la sensasion ce produit, c'est là que tout ce joue, car si nous réagissons soit avec avidité ou aversion, alors la (re) naissance ce produit, s'il n'y a pas de réaction (samskara) c'est qu'il y a la pleine conscience qui est a l'oeuvre, donc il n'y a ni avidité, ni d'aversion qui se produit alors la saisi ne se produit pas et la (re) naissance ce produit pas...

Tout cela est bien observable !!

<<metta>>
:)
chakyam

Dharmadatu

Puisque tel n'est pas le cas, je préciserai tout de même que la Renaissance n'est pas la raison d'être du Bouddhisme et qu'en parler est à chaque fois une adaptation aux populations locales afin de petit à petit les amener à la doctrine. C'était il y a longtemps.

Je ne tiens généralement pas compte des affirmations gratuites, mais si la notion de renaissance n'est pas la raison d'être du Bouddhisme, quelle raison d'être peut-il bien avoir ?

Ceux qui pensent ne pas renaître n'ont même pas à se masturber le cerveau comme certains pratiquants bouddhistes semblent le faire et n'ont qu'à attendre de mourir pour être définitivement délivrés des souffrances.... et en attendant, les oublier dans le vin ou les drogues. Pourquoi d'ailleurs attendre ? Pourquoi ne pas s'ôter la vie tout de suite et celles des êtres qui souffrent pour que toute souffrance disparaisse ?

Quel est l'intérêt de méditer, d'embrasser le chemin des Bodhisattvas, de pratiquer une voie vers la cessation de la souffrance autre que le suicide collectif


La raison d'être du bouddhisme a été et est toujours, la recherche des causes de la souffrance et son éradication par diverses méthodes, analytiques, philosophiques, pratiques méditatives, observances de l'octuple sentier..
.
« Quel est l'intérêt de méditer, de pratiquer une voie etc ... » - L'éveil n'est pas à trouver... au bout d'un chemin ni d'une pratique... encore moins d'une masturbation cérébrale. Ce point de vue exposé marque notre différence fondamentale. Toi tu recherches la délivrance au bout d'un chemin, ce qui implique le temps, Moi je considère la délivrance comme l'état de nature que j'ai à expérimenter à chaque instant. Sans en attendre quoique ce soit, et notamment pas dans le vin et la drogue (bien piètre vision de l'Humanité...)

« ...tu nies le fait qu'aucune démonstration ait pu prouver que la notion des renaissances soit centrale dans le Bouddhisme, ce qui ne tient pas, au vu des exposés théravadins (je te fais grâce des autres exposés, si nombreux) et des sources canoniques... »

Exposés théravadins, sources canoniques... depuis quand des exposés ont-ils convaincus qui que ce soit ? Quand je te parle d'expérimentations, je te demande des explications actuelles et non pas des exposés datés de plusieurs siècles. As-tu toi-même expérimenté ?

Quant aux écrits et aux sources canoniques … je les manie avec circonspection. Qui croit à la naissance du bouddha par le flan de sa mère ? Qui croit qu'elle a été enfantée par une défense d'éléphant ? Qui croit à la virginité de la vierge ? Qui croit au franchissement de la mer rouge par les hébreux ?
Et pourtant ! C'est écrit... et je peux te garantir, très courtoisement, que ce n'est pas par ces vieilles lunes que tu obtiendras l'Éveil

Bonne route et bon courage
Iskander

Merci Gigi et Dharmadhatu pour les explications additionnelles. Si j'ai bien compris la vision théravadine, on pourrait comparer la relation entre la dissolution du corps et le flux kammique à la mue d'un insecte au cours de sa vie. La perte de la coquille n'affecte en rien la continuité de ce flux, que Dharmadhatu compare à une source souterraine. J'imagine que les cinq agrégats entretiennent le même type de relation envers le flux kammique que l'enveloppe corporelle.

Une question annexe me vient à l'esprit concernant ce flux kammique (comparable il me semble à la continuité de manifestations dont parlait Dharmadhatu plus tôt sur ce fil): dans la tradition théravadine, est ce que il se manifeste uniquement par des formes de vie, ou est-il aussi derrière des phénomènes non organiques? (et que disent les autres traditions, au cas ou personne ne peut répondre pour le théravada)

De plus, est-ce que le flux kammique/ou le continuum qui produit des consciences se manifeste-t-il toujours à travers les mêmes cinq agrégats? En d'autres termes, est-ce que toutes les formes de renaissance possibles comportent de la matière, sensation, volitions, conscience? Ou est-ce que les cinq agrégats sont simplement la manifestation du flux kammique lorsque la renaissance se fait sous forme humaine?
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Flocon
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Gigi et Dharmadhatu répondront mieux que moi et me corrigeront si nécessaire, mais il me semble avoir compris que le "flux karmique" est supposé pouvoir se manifester dans des êtres sans corps organiques -et ce quelles que soient les écoles : les dieux, les démons, les fantômes sont représentés comme munis de corps, dits "subtils", qui ne correspondent pas, dans l'imaginaire du bouddhisme, aux structures carbonées que sont les organismes vivants. Ils ne relèvent pas de ce que nous appelons le biologique.
Par ailleurs, pour ce qui est de la deuxième question, il existe pour le bouddhisme un domaine dit "du sans forme" où les êtres n'ont que quatre agrégats, donc carrément pas de corps (ça concerne certaines catégories de dieux, si mes souvenirs sont bons, et on peut y renaître du fait d'une grande maîtrise des jhanas). Cela dit, les cinq agrégats ne concernent pas que les humains mais aussi les animaux et tous les autres êtres du domaine dit "de la forme".
Je crois qu'il est très difficile de faire coïncider la cosmologie du bouddhisme et les représentations du monde issues de la science actuelle...
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
Verrouillé