a) la solution acceptée par le Theravada : les « formations karmiques » samskara
25§ Les samskara désignent, dans l’analyse bouddhiste, le 4° agrégat, les constructions psychiques, les volitions, les formations mentales [11]
26§ Si l’on en croit Renou [12], les samskara tirent leur énergie de l’acte (enrobé de passion) ; cette énergie peut permettre à certains samskara de se maintenir après la mort de l’individu conventionnel.
27§ Si l’on décline cette énergie en terme de potentiel, le samskara dispose d’un potentiel qui attend de pouvoir se réaliser. Selon l’énergie dont il dispose, il disparaît s’il ne se réalise pas en cette vie ; s’il est suffisamment puissant, il attend une éventuelle réalisation dans la vie suivante, ou même dans des vies suivantes [13].
28§ Un samskara peut aussi contrarier un autre samskara et l’empêcher de se réaliser.
Les samskara déterminent les vies ultérieures [14].
29§ La situation se complique du fait que dans les vies suivantes, d’autres samskara peuvent être produits, qui interfèreront à leur tour avec les anciens. [15] On comprend que laLoi de production conditionnée fasse partie des quatre Inconcevables.
30§ Il nous semble que cette solution permet de tenir à la fois la continuité (une graine de sésame donne un germe de sésame) et l’impermanence généralisée propre au « phénoménisme » bouddhiste.
Le maintien sur une ou plusieurs existences de certains samskara s’explique en termes de « bilan énergétique », si l’on peut dire ; tant que la formation karmique n’a pas trouvé les conditions pour se réaliser, et tant que son bilan énergétique n’est pas nul, elle reste potentiellement active, en attente de « fructification ».
31§ A plus ample informé, cette solution a été retenue dans le Theravada, du moins dans son expression doctrinale savante.
source
esperer-isshoni.info