
Un bouddhiste viole t'il un précepte en regardant un film porno ?
C’est le troisième précepte qui s’applique directement à la sexualité ; cependant, tous ces préceptes sont intimement liés et sont impliqués les uns dans les autres. La méconduite sexuelle comprend toute activité sexuelle qui, basée dans l’avidité et le désir névrotique, nuit à d’autres personnes. Elle implique en premier lieu l’adultère, le viol et d’autres actes non-consensuels, ainsi que l’exploitation sexuelle. Sur un niveau plus subtil, ce précepte nous invite à prendre conscience de tous nos désirs et à faire une distinction entre ceux qui sont sains et naturels et ceux qui sont névrotiques dans le sens où nous cherchons dans l’objet de notre désir une satisfaction qu’il ne peut par sa nature nous donner.
Pour le bouddhisme, notre souffrance vient de tels désirs ; nous cherchons continuellement le bonheur et la satisfaction profonds et durables dans des choses et des expériences qui ne peuvent pas nous les donner. Dans le sexe, nous cherchons parfois à combler des besoins d’amour ou d’intimité, parfois à nous distraire d’une insatisfaction plus profonde. Le plaisir qu’apporte le sexe, ainsi que d’autres choses comme le chocolat, l’alcool, un film etc. nous distrait pendant un moment et nous apporte une sorte de bonheur fugace. Mais dès que c’est fini, nous rentrons encore en contact avec l’insatisfaction plus profonde, et nous entrons ainsi dans un cycle addictif. Selon le bouddhisme, cette insatisfaction vient d’un manque de sens spirituel dans notre vie et ne peut être comblée que par des richesses intérieures qui ne dépendent pas d’expériences externes.
Alors, si nous regardons la pornographie dans la lumière de ces principes, il faut prendre en considération ceux qui sont impliqués dans la production d’images et de vidéos ainsi que les personnes qui les distribuent ou les vendent, et celles qui en profitent en les regardant. Il faut se demander si cette activité est une expression de l’amour ou de la haine, de la méprise, du non-respect ou d’autres états d’esprit qui ne prennent pas en compte la personne en face. Est-ce qu’elle est une expression de générosité ou de l’avidité ou d’un désir malsain ? Et est-ce que les personnes concernées agissent en pleine connaissance des conséquences que cette activité peut avoir pour elles-mêmes et pour les autres ?
Pour le bouddhisme, la qualité d’esprit est primordiale, et on peut évaluer la pornographie en termes de l’effet qu’elle a sur l’état d’esprit de tous ceux qu’y sont impliqués. Est-ce qu’elle génère le bonheur, l’amour, le contentement, la satisfaction et la liberté ; est-ce qu’elle est bénéfique pour ceux qui l’utilisent et pour ceux qui la créent ?
Source
Peut-on dire que regarder un film X nuit à d'autres personnes ?
Raisonnement qu'on peut appliquer a à peu près n'importe quoi :tirru... a écrit : ↑13 décembre 2017, 12:13Pour le bouddhisme, la qualité d’esprit est primordiale, et on peut évaluer la pornographie en termes de l’effet qu’elle a sur l’état d’esprit de tous ceux qu’y sont impliqués. Est-ce qu’elle génère le bonheur, l’amour, le contentement, la satisfaction et la liberté ; est-ce qu’elle est bénéfique pour ceux qui l’utilisent et pour ceux qui la créent ?