Karma: action et intention

passager

michel a écrit :Je sais pas si cela est plus claire ainsi ??
salut Michel,

Pour moi pas vraiment, et peut-être que DDT, pourra m'aider.
J'ai l'impression que l'on retombe dans le débat( passé) " un bouddha produit-il encore du karma ?"

Pour moi , oui. Mais que des vertueux.On dit bien que l'activité du bouddha continue , il serait surprenant de ne pas concevoir que cette activité ne laisse pas "d'empreintes" sur le continum mental de celui qui la produit...
Lorsque tu dit : il y a karma parce que il y a les 3 poisons (essentiellement...), oui, mais karma souillés.
Donc 3 poisons erradiqués, karmas souillés erradiqués...

P.S:
Karmas souillés comprend aussi les résultats de karmas à sensation agréables , mais qui sont des petits bonheurs du samsara, donc aussi souillés...

Mais personnellement , je ne re-participerai pas à ce débat....
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michel_paix
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Dharmadhatu écrit:
Cet exemple est très bon pour illustrer l'expérience des Aryas Bodhisattvas qui sont dans les bhumis de 1 à 7: lorsqu'ils ont perçu directement la vérité ultime, dans leur retour à la vérité relative en post-méditation, ils n'ont plus cette saisie de la causalité et peuvent malgré tout éprouver des fruits karmiques, sauf qu'ils ne les saisissent plus.

Les Aryas qui sont dans les bhumis purs (8, 9 et 10) ont éradiqué l'ignorance afflictive: le voile des kleshas (kleshavarana), ce qui fait qu'ils n'adhèrent plus jamais à l'apparence d'existence en soi, même si celle-ci continue de se manifester (ce qui constitue l'un des aspects du voile à l'omniscience, jñeyavarana).
Ils sont donc au-delà des karmas contaminés, ils n'ont plus que des karmas non contaminés.
Merci Dharmadhatu pour tes précisions. :)

Nous pourions dire "poétiquement" que les dix terres sont en quelques sortes "une évolution intérieur" et cette "évolution intérieur" ce fait [étape par étape], l'on ne passe pas de la première terre pour se rendre à la 10eme terre comme ça par magie, il nous faut passer par la 2eme et puis par la troisième et ainsi de suite jusqu'à la 10 eme terre.

J'écrit cela puisque Iskander semblait avoir quelques problème avec l'analogie du ventilateur. Plus nous explorons l'univers du dhamma, plus le ventilateur ralenti pour finalement s'arrêter totalement rendu a la 8eme terre.

<<metta>>
:)
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Dharmadhatu
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Michel a écrit :Nous pourions dire "poétiquement" que les dix terres sont en quelques sortes "une évolution intérieur" et cette "évolution intérieur" ce fait [étape par étape], l'on ne passe pas de la première terre pour se rendre à la 10eme terre comme ça par magie, il nous faut passer par la 2eme et puis par la troisième et ainsi de suite jusqu'à la 10 eme terre.
jap_8 C'est tout à fait ça, les bhumis sont les étapes d'une évolution intérieure.

Il peut arriver que ces bhumis puissent être traversés plus rapidement, avec les pratiques tantriques, mais selon le Soutrayana, il s'agit en effet de progression étape par étape.

Chaleureusement FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
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Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
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michel_paix
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Et pour finalement revenir au sujet principale :lol:

C'est pas toutes les intentions qui sont chargé karmiquement. Par exemple celui qui a atteint la 10 eme terre [l'approche des terres n'est pas admise par toute les écoles Bouddhiste], un Buddha parfaitement accompli, a bien l'intention d'enseigné, mais cette intention n'est pas chargé karmiquement car justement un Buddha est un parfaitement éveillé, celui qui est arrivé a sont but, etc. ... Ce qui signifie en gros que l'intention n'est pas sous l'emprise du mode "plaisir/souffrance", et en plus, sont intention n'est pas dans l'objectif de justifier sa propre permanence [Qui semble être admis par toutes les écoles ??], ce qui fait que l'intention n'est pas charger karmiquement.

Cette approche sur le karma est a mon sens hyper important a comprendre au niveau pratique, car prenons la pratique du vipassana ou du samatha, l'objectif est justement d'apprendre l'équanimité en demeurant stable sur un point précis [apprendre a laisser les choses passer sans s'y attacher] et d'observer profondément la nature réel de ces phénomènes dans la grande paix naturelle de l'esprit, sans justement créer d'avantage de karma [dans un laché-prise totale]...

En plus au niveau pratique, nous pouvons avoir l'intention de nous lever de notre assise, sans pour autant créer du karma, par exemple suivre un programme [ce fixer un but après 30 minutes je fait la méditation marcher], l'intention de ce lever n'est pas karmique, car l'on ne se lève pas parce que nous aimerions bien qu'une douleur cesse, mais uniquement parce que nous suivons les instruction d'un maître, ou d'une discipline personnelle, ce qui est correct, car le mode n'est pas "plaisir/souffrance" ni pour justifier sa propre individualité.

Contrairement a une pratique karmique serait: Ah je respire trop vite, ah maintenant pas assez vite, mes yeux sont-il assez ouvert ou pas assez ouvert, où dois regarder, le coussin n'est pas comme j'aimerais qu'il soit, le chien du voisin est fatiguant, c'est cool j'ai des réalisation extra, ah comme je me sens bien, rrrrrr... qu'est-ce que je fait là, c'est plate, c'est amusant, qu'est-ce qui est écrit dans telle livre, mon maitre ma dis que la pratique juste est ceci ou cela, il reste encore 5 minute avant de commencer a marcher, a cool je vais enfin marcher un peu, suis-je assez droit ??, etc. ... j'imagine que vous voyez la différence...

<<metta>>
Dernière modification par michel_paix le 20 novembre 2011, 17:49, modifié 1 fois.
:)
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Dharmadhatu
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Michel a écrit :Par exemple celui qui a atteint la 10 eme terre [l'approche des terres n'est pas admise par toute les écoles Bouddhiste], un Buddha parfaitement accompli, a bien l'intention d'enseigné, mais cette intention n'est pas chargé karmiquement car justement un Buddha est un parfaitement éveillé, celui qui est arrivé a sont but, etc. ...
jap_8 En fait, selon le Mahayana, tout est spontané chez le Bouddha, il n'a plus d'intention, comme le soleil n'a pas l'intention de rayonner mais le fait spontanément.

Amitié FleurDeLotus
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michel_paix
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Dharmadhatu a écrit :
Michel a écrit :Par exemple celui qui a atteint la 10 eme terre [l'approche des terres n'est pas admise par toute les écoles Bouddhiste], un Buddha parfaitement accompli, a bien l'intention d'enseigné, mais cette intention n'est pas chargé karmiquement car justement un Buddha est un parfaitement éveillé, celui qui est arrivé a sont but, etc. ...
jap_8 En fait, selon le Mahayana, tout est spontané chez le Bouddha, il n'a plus d'intention, comme le soleil n'a pas l'intention de rayonner mais le fait spontanément.

Amitié FleurDeLotus
Il n'y a que l'ordre naturelle des choses, le karma a cessé suivant l'ordre naturel des choses, merci Dharmadhatu pour cette affinement, qui est une vue non-dualiste !!

<<metta>>
Dernière modification par michel_paix le 20 novembre 2011, 18:15, modifié 2 fois.
:)
chakyam

Michel !

« Le tier exclus et le Tétralemme sont contradictoire totalement. Le tiers exclu est contradictoire avec "sunyata" est contradictoire avec "anatta", car pour qu'il est tier exclus, il doit avoir quelque chose qui soit "solide", quelque chose qui est une existence propre, ce qui n'est pas compatible avec le Dhamma.


Excuse-moi beaucoup ! Mais c'est exactement ce que je dis et j'ai du mal à comprendre ton exacerbation. Peut être m'expliqueras-tu ?

Quant au tétralemme auquel il manque un élément... qu'est-ce que ça change ? Sous réserve de vérification de ce point de détail il ressort qu'il est une formulation du « tiers inclu » et de la philosophie dite apophatique. Autrement dit, formulation négative d'une positivité absolue.

Iskander !

Mon accord total avec ce que tu écris ne surprendra personne tant ta compréhension de ce que j'ai voulu expliciter est parfaite. Dans la mesure où il est admis qu'une intention/aversion/envie... est cause de karma ; qu'il est possible qu'une action altruiste, c'est à dire non-chargée d'attentes, de projections, d'identification aux résultats se déploie, qu'en conséquence il est possible que «  quelqu'un de paranoïaque » ne vive plus entouré de parano, que celui «  qui vit par l'épée » ne périsse plus par l'épée etc etc..., je considère que la causalité est coupée

Une petite incompréhension cependant. « Mais tous demeurent soumis au filtre karmique qui les enchaîne au cercle du samsara, le maelström de l’existence. » Comment est-ce possible ? Certes ils restent dans le Samsara mais n'en subissent plus les effets. Est-ce que tu a voulu dire ?

Dharmadhatu

ch - La vérité ultime, même si elle est asymptotique – car atteinte, elle était se détruirait elle-même – n'est-elle pas le lieu de la réduction des contraires en complémentarité ?

Dh - Dans la vérité ultime, il n'y a ni contraires, ni complémentarité.

Je constate avec grand plaisir que pour parler ainsi tu as du expérimenter et réaliser la Vérité Ultime, sinon ce ne serait qu'une connaissance livresque. Je remarque également, et t'en remercie vivement, que tu as décidé de renoncer à garder pour toi même et tes enseignants le fruit de ta pratique tel qu'affirmée en tête de ton message.

ch - La vérité conventionnelle n'est-elle pas celle du compromis, de l'envie, de l'appropriation, de l'aversion bref de la souffrance ?


Dh - Si c'était le cas, le Bouddha continuerait d'être emporté par l'envie, l'appropriation, l'aversion et la souffrance lorsqu'il appréhende la vérité conventionnelle. Ou bien il cesserait d'appréhender la vérité conventionnelle et serait donc aveugle, sourd etc. Ce qui n'est pas le cas.

Absolument pas. S'il est bouddha c'est parce qu'il vit dans l'Ultime, ce qui lui permet de qualifier le vérité conventionnelle et de la vivre à son propre niveau de la loi... sans être sourd, aveugle etc etc … au sein de sa nature originelle.

D'ailleurs, tu sembles en convenir : « ...réaliser la vérité ultime annihile la véracité du karma (dans la vérité ultime) et en annule les conséquences au niveau relatif... » Or la réalisation ultime peut intervenir quand l'action ne nait pas d'une attente, d'une intention...

Par ailleurs, bien que j'apprécie, les développements liés aux Bhumis, je pense qu'il se déploient dans le cadre d'une progressivité que le zen appelle réalisation progressive précisément du type « ablation de la poussière » - Quant à moi, la réalisation abrupte, soudaine, spontanée convient mieux à l'expression de ma Nature Propre car non-issue d'un processus.

Je suis sur que nous en reparlerons. FleurDeLotus
chakyam

Michel !

Cette état "production non karmique" ne me semble pas propre a un Buddha, n'avons nous pas tous des moments ou des instants qui sont sans production karmique [La longivité de cette état est relative, mais t'en que l'on est pas totalement éveillé ces instant de non-production karmique "non-saisi" est impermanent], quand nous arrivons a lacher-prise completement [laisser l'ordre naturel des choses suivre sont cour] ???

ÇÀ ! C'est une réalisation abrupte. Ne sommes-nous bouddhas depuis des temps sans commencement ?....... FleurDeLotus
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michel_paix
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chakyam a écrit :Michel !

Cette état "production non karmique" ne me semble pas propre a un Buddha, n'avons nous pas tous des moments ou des instants qui sont sans production karmique [La longivité de cette état est relative, mais t'en que l'on est pas totalement éveillé ces instant de non-production karmique "non-saisi" est impermanent], quand nous arrivons a lacher-prise completement [laisser l'ordre naturel des choses suivre sont cour] ???

ÇÀ ! C'est une réalisation abrupte. Ne sommes-nous bouddhas depuis des temps sans commencement ?....... FleurDeLotus
J'avais effacé la moitié de mon message, car j'avais peur de créer des "hors-sujet" qui est une de mes spécialités... :lol:

Qu'entend-tu par "une réalisation abrupte" ??

<<metta>>
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michel_paix
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Bonjour Chakyam,
Michel !
« Le tier exclus et le Tétralemme sont contradictoire totalement. Le tiers exclu est contradictoire avec "sunyata" est contradictoire avec "anatta", car pour qu'il est tier exclus, il doit avoir quelque chose qui soit "solide", quelque chose qui est une existence propre, ce qui n'est pas compatible avec le Dhamma.
Excuse-moi beaucoup ! Mais c'est exactement ce que je dis et j'ai du mal à comprendre ton exacerbation. Peut être m'expliqueras-tu ?

Mp...

Quant au tétralemme auquel il manque un élément... qu'est-ce que ça change ? Sous réserve de vérification de ce point de détail il ressort qu'il est une formulation du « tiers inclu » et de la philosophie dite apophatique. Autrement dit, formulation négative d'une positivité absolue.

Pour postuler l'approche du tier inclus, elle doit être supporter en la croyance d'une absence et pour postuler l'approche du tier exclus, elle doit être supporter en la croyance d'une essence propre. Cela me semble deux extremes, non ?? Tandis que le Tétralemme n'affirme rien du tout, il n'est que la négation pure et simple, où rien reste a croire. Du moins c'est ce qui me semble ??
<<metta>>
:)
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