Je ne peux pas discuter de ce qu'est le lâcher prise en termes bouddhistes, mais suivant l'injonction de chakyam de discuter les choses de façon plus empirique, je propose une anecdote-analogie:
Je souffre d'un vertige si intense que je suis déjà mal à l'aise simplement en montant sur une table. Comme il est évident, cela m'a amené à pratiquer de l'escalade. Je me rappelle parfaitement du premier jour d'entraînement en salle, il fallait grimper jusqu'au plafond, puis se laisser tomber pour descendre en rappel (j'étais retenu par une corde attachée à un harnais).
Cela peut sembler très simple, mais une fois arrivé en haut, il m'a été impossible de convaincre mes mains et mes pieds de lâcher les prises. J'avais l'impression que mon esprit disait "pas de souci, tu est assuré, tu ne tomberas pas", et mon corps répondait "je suis à six mètres du sol, il est hors de question que je lâche quoi que ce soit". Le dialogue de sourds s'est poursuivi pendant de longues minutes, pendant lesquelles celui qui retenait ma corde essayait de me convaincre de lâcher les prises. Mais c'était peine perdue. Même si j'étais tout à fait conscient que j'étais bien attaché, et que je ne risquais rien (sinon ne n'aurais pas monté), il m'était impossible d'avoir une compréhension "viscérale" de cette assurance. Finalement il a fallu attendre que mon corps se fatigue, et qu'il tombe comme un fruit mûr. Il n'y a pas eu de lâcher prise, juste un épuisement.
Par contre, une fois que j'étais tombé tout en étant retenu, mon corps semble s'être rappelé de l'expérience, et par la suite j'ai pu escalader les murs et lâcher les prises sans rébellion de mon corps. Sans doute que le deuxième lâcher de prises est quelque chose d'analogue à ce qu'on entend par "lâcher prise" dans le bouddhisme.
Le lâcher prise
Il n'y a pas de séparation entre le corps et l'esprit. Il me paraît donc évident que ce qui est vrai pour le corps (niveau littéral) le sera aussi pour l'esprit (niveau symbolique). Il ne s'agit pas d'être "utilitariste". Il s'agit de démontrer un mécanisme.Iskander a écrit :
Par contre, une fois que j'étais tombé tout en étant retenu, mon corps semble s'être rappelé de l'expérience, et par la suite j'ai pu escalader les murs et lâcher les prises sans rébellion de mon corps. Sans doute que le deuxième lâcher de prises est quelque chose d'analogue à ce qu'on entend par "lâcher prise" dans le bouddhisme.
La responsabilité des élèves est d'empêcher le maître de se "prendre pour un maître".
Non, bien sûr, ce n'est qu'une image pour décrire les choses telles qu'on les ressent, pas telles qu'elles sont. Il y avait un conflit intérieur, et l'une des parties avait un contrôle ferme sur les mouvements. Pour être encore plus rigoureux on pourrait dire qu'il y avait divers courants de pensée contradictoires dont la résultante était de rester accroché au mur.yudo a écrit :Il n'y a pas de séparation entre le corps et l'esprit.
Encore une fois je décrivais les choses comme je les ressentais, pas telles qu'elles sont. Inutile de nier ce ressenti, mais on peut le contextualiser.
Je trouve que le mot utilitariste n'est pas péjoratif, au contraire.
Que cela soit utile, que ce la soit un soutien pour la vie de tous les jours. Impeccable.
Puis la progression est la connaissance de plus en plus profonde des mécanismes psychologiques et ensuite cela débouche dans une dimension encore plus profonde, la dimension spirituelle.
Pendant tout le voyage la personne a gardé les pieds sur terre.
Comme toujours, ça dépend de chacun, d'autres vont commencer par la recherche spirituelle, mais il seront quand même confronté aux réalités de la vie quotidienne et à leur propre limites. Il faudra, comme les copains qu'ils apprennent à faire avec.
Certains ont pensé que les protecteurs pouvaient servir de préservatifs. Erreur fatale. Avant la folle sagesse, un peu de bon sens paysan ne fait pas de mal.
A leur arrivée en Occident, les Lamas donnaient en exemple les grands méditants qui ont passé de nombreuses années en retraite. Maintenant l'accent et plutôt mis sur la pratique dans la vie ordinaire, familiale, professionnelle. Ils se sont aperçu que rabâcher ces exemples des grands méditants légendaires avait un effet plus déstabilisant qu'autre chose. La tendance des enseignements maintenant est plutôt utiliser les circonstances ordinaires de sa vie pour approfondir sa pratique spirituelle et cela passe par un bon équilibre psychologique.
Que cela soit utile, que ce la soit un soutien pour la vie de tous les jours. Impeccable.
Puis la progression est la connaissance de plus en plus profonde des mécanismes psychologiques et ensuite cela débouche dans une dimension encore plus profonde, la dimension spirituelle.
Pendant tout le voyage la personne a gardé les pieds sur terre.
Comme toujours, ça dépend de chacun, d'autres vont commencer par la recherche spirituelle, mais il seront quand même confronté aux réalités de la vie quotidienne et à leur propre limites. Il faudra, comme les copains qu'ils apprennent à faire avec.
Certains ont pensé que les protecteurs pouvaient servir de préservatifs. Erreur fatale. Avant la folle sagesse, un peu de bon sens paysan ne fait pas de mal.
A leur arrivée en Occident, les Lamas donnaient en exemple les grands méditants qui ont passé de nombreuses années en retraite. Maintenant l'accent et plutôt mis sur la pratique dans la vie ordinaire, familiale, professionnelle. Ils se sont aperçu que rabâcher ces exemples des grands méditants légendaires avait un effet plus déstabilisant qu'autre chose. La tendance des enseignements maintenant est plutôt utiliser les circonstances ordinaires de sa vie pour approfondir sa pratique spirituelle et cela passe par un bon équilibre psychologique.
Le vertige semble être un conflit entre les informations reçues par l'organe visuel et celles traitées par l'oreille interne...du coup ça nous tournerait la tête coucou_3333
(Mais en fait, les trucs de l'âge style presbytie viendraient aussi mettre un beau désordre dans cet équilibre...mais ce n'est pas le cas d'Iskander pour le coup )
Il y a ce texte sur le lâcher prise (Ajahn Jayasaro) qui peut être intéressant à lire aussi :
http://btr2010.wordpress.com/2011/05/22 ... n-jayasaro
(Mais en fait, les trucs de l'âge style presbytie viendraient aussi mettre un beau désordre dans cet équilibre...mais ce n'est pas le cas d'Iskander pour le coup )
Il y a ce texte sur le lâcher prise (Ajahn Jayasaro) qui peut être intéressant à lire aussi :
http://btr2010.wordpress.com/2011/05/22 ... n-jayasaro
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
Ajahn Chah dit:
gigi

avec metta# « Nous pratiquons pour apprendre à lâcher prise, pas pour accroître notre maîtrise des choses. L'illumination apparait quand vous ne voulez plus rien. »
# « Si vous lâchez prise un peu, vous aurez un peu de paix. Si vous lâchez prise beaucoup, vous aurez beaucoup de paix. Si vous lâchez prise complètement, vous aurez la paix complète. »
gigi

Ici et Maintenant pleine attention à la pleine conscience
Il me semble qu'il y ai une distinction à effectuer entre « l'utile » et « l'utilitarisme » -
Quand j'ai faim, je mange. Quand j'ai sommeil, je dors. ÇÀ c'est utile.
Quand je m'ennuie, je grignote. Quand je glandouille, je feuillette des magazines sportifs ou de mode. ÇÀ c'est de l'utilitarisme généré par une industrie de l'inutile et du futile. Çà ne correspond à aucun besoin vital, entretient l'indifférence, la négligence et l'égoïsme.
Chacun peut se rendre compte de la distinction puisque chacun a été soumis à l'un ou à l'autre... ou y sera.
« Lâcher-Prise » c'est manger quand on a faim et dormir quand on a sommeil. C'est grignoter quand on s'ennuie et feuilleter les magazines quand on glandouille...
Mais en pleine conscience... de l'utilité des deux.
Quand j'ai faim, je mange. Quand j'ai sommeil, je dors. ÇÀ c'est utile.
Quand je m'ennuie, je grignote. Quand je glandouille, je feuillette des magazines sportifs ou de mode. ÇÀ c'est de l'utilitarisme généré par une industrie de l'inutile et du futile. Çà ne correspond à aucun besoin vital, entretient l'indifférence, la négligence et l'égoïsme.
Chacun peut se rendre compte de la distinction puisque chacun a été soumis à l'un ou à l'autre... ou y sera.
« Lâcher-Prise » c'est manger quand on a faim et dormir quand on a sommeil. C'est grignoter quand on s'ennuie et feuilleter les magazines quand on glandouille...
Mais en pleine conscience... de l'utilité des deux.
