Il est d'ailleurs intéressant de remarquer que la référence ici donnée se réfère aux suttas pali, textes les plus anciens compilés par les disciples du Bouddha quelques années après sa mort au cours des trois conciles reconnus par la tradition.
Bien que les citations ne convainquent personne puisqu'elles sont toujours données à l'appui de la thèse que défend celui qui les présente, je vais en proposer une, ne serait-ce que pour démontrer que notre recherche ne s'oriente pas dans le sens d'une meilleure compréhension. La voici :
….Ce n'est rien qu'un artifice de l'esprit
…......Cette naissance dans un illusoire devenir
…............Dans un monde de bonnes et mauvaises actions
…...................Avec une bonne ou mauvaise renaissance future.
NAGARJUNA – Hommage à Manjusrikumarabhuta – verset 18
J'en déduis donc, dans la mesure où le karma est lié au concept de renaissance que, pour le moins, les avis divergent et qu'il n'est pas d'une grande utilité de faire état de nos connaissances livresques respectives.
A cet effet, il est nécessaire de revenir au lien qui est fait entre Action et Intention. Que tout acte soit lié à une intentionnalité me semble évident, avec ou pas création de karma – c'est ce qu'il nous faudrait découvrir par nous mêmes – mais il est également vrai que toute action n'est pas nécessairement liée à une intention. C'est précisément la NON-ACTION.
Qu'est-elle en effet cette non-action ? Ce n'est certes l'absence d'action. En prônant la non-action il ne s'agit pas de ne rien faire mais au contraire d'agir sans identification, ni projection de soi-même dans les conditions de réalisation ni dans un quelconque résultat. En aucun cas celui qui « non-agit » n'attend pas une quelconque satisfaction ou insatisfaction dans le fruit de son action... et pourtant il agit au-delà et en deçà de toute caractérisation négative ou positive caractéristique de la « maladie de l'esprit »... sans aucun karma, ni constitution de karma tout comme le nuage qui ne se préoccupe ni ne se soucie de l'eau qu'il déverse sur les prés, que pourtant il aide à entretenir.
Ainsi se trouvent réalisées les 4 certitudes du bouddha telles que mentionnées par Iskander que je remercie.
« ‘Supposons qu'il y ait, après la mort, des conséquences pour les actes bons et mauvais (accomplis avant la mort). En ce cas, il est possible, après la dissolution du corps, après la mort, que je renaisse dans un monde céleste.’ Telle est la première certitude.
« ‘Supposons qu'il n'y ait pas, après la mort, de conséquences pour les actes bons et mauvais (accomplis avant la mort). Dans ce cas, dans la vie présente, je demeure, en tout état de cause, détendu, libre de toute haine et de toute malveillance.’ Telle est la deuxième certitude.
« ‘Supposons que des conséquences négatives retombent sur l'individu qui a commis des mauvaises actions. Quant à moi, je n’ai souhaité aucun mal à personne. Alors comment se pourrait-il qu'une conséquence négative retombe sur moi qui n’ai commis aucune action mauvaise ?’ Telle est la troisième certitude.
« ‘Supposons qu’aucune conséquence négative ne retombe sur l'individu qui commet des actions mauvaises. Alors dans les deux cas, je peux considérer que je suis pur.’ Telle est la quatrième certitude.
