Il est difficile je trouve de faire coexister d'un coté une certaine satisfaction, un certain contentement, voir de la joie ou de l'autosatisfaction dans la pratique, et la nécessité de ne pas laisser cet état d'esprit renforcer le Moi et créer une discrimination entre "soi" et ceux qui ne pratiquent pas.
D'un coté on peut tirer une satisfaction en sentant que, grâce aux effort, on sent en soi la paix intérieure progresser, la stabilité face aux aléas de la vie, voir un sentiment de bonheur qui se développe malgré les chagrin de la vie, de l'autre il est important de ne pas en tirer trop de "fierté" ou de ne pas tombé dans un regard de "pitié" et non de compassion pour ceux qui ne pratiquent pas.
En progressant et en sentant les effets bénéfiques au quotidien en soi n'a t'on pas tendance à "renforcer" le "moi" sournoisement alors qu'il est aussi important de cultiver le non-soi ?
D'un coté par exemple on peut, selon les pratiques, accumuler des "mérites" pour soi et aussi les transférer, les dédier aux autres, mais en même on peut se dire qu'il n'y a aucun mérite a pratiquer, puisque l'on ne fait que réaliser notre vrai nature de bouddha.
Vous comprenez le hiatus ?
Un équilibre difficile
Je pense que le constat de la présence de cette tendance est éveil. Il n'y-a pas à mon avis outre ce genre de constats qui sont en fait spontanés, c'est à dire externes à notre volonté de les produire, d'autre job à faire. C'est de la sorte qu'il me semble que le non-soi se cultive de lui-même, à savoir que c'est la sagesse qui travail dans le sens de se faire connaître de l'individu.Compagnon : En progressant et en sentant les effets bénéfiques au quotidien en soi n'a t'on pas tendance à "renforcer" le "moi" sournoisement alors qu'il est aussi important de cultiver le non-soi ?
Dans les textes bouddhiques on rencontre un mot Saddhâ (Skt. sraddhâ) qui est généralement traduit par "foi" ou "croyance".
Mais Saddhâ, à vrai dire, n'est pas la foi comme telle, mais plutôt une sorte de "confiance" née de la conviction.
Selon Asanga, le grand philosophe bouddhiste du IVe siècle après J.-C., Saddhâ comporte trois aspects :
1. conviction entière et ferme qu'une chose est,
2. joie sereine pour les bonnes qualités,
3. aspiration ou souhait d'avoir la capacité d'accomplir un objet en vue .
source : Walpola Rahula : L'enseignement du Bouddha, d'après les textes les plus anciens.
Saddhâ comporte une saine joie issue de notre expérience et de la confiance grandissante dans les enseignements.
Paññā est la <<sagesse transcendante>> qui éclaire le monde phénoménal et dévoile les aspects composés et interdépendants.
Saddhâ & Paññā ne sont pas antagonistes, au contraire, ils se développent mutuellement.
Grâce à Paññā on parvient à déjouer les pièges de l'ego et à réaliser la condition misérable de notre existence qui n'est pas dissociée de celle des autres.
