Ecoute

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chercheur
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J'ai remarqué à mon arrivée, que le Salon de thé est dans la section Parler et écouter. Mais ne serait-ce pas plutôt Ecouter et parler ?

Parler est une production, une création, mais l'écoute elle n'est qu'écoute, c'est le mental après qui surimpose les paroles dessus, qui créé le bruit. Et puis on s'écoute avant de parler d'une certaine manière, l'écoute semble préceder le verbe...

L'attention n'est-elle pas écoute aussi ? Quand je marche, et que j'en suis conscient, j'écoute mon corps marcher, et en étant dans cette pure écoute, mon esprit s'ouvre et se calme. Par l'écoute un mouvement d'expansion de la conscience se produit. Généralement quand on n'écoute pas c'est le contraire, on se referme, on s'isole, on se trompe...Quelque part l'écoute ne produit pas l'erreur.

Bref, quelques pensées lancées en l'air et j'espère que vous étiez bien.... à leur écoute ! :D
ted

chercheur a écrit :
27 juin 2017, 12:06
J'ai remarqué à mon arrivée, que le Salon de thé est dans la section Parler et écouter. Mais ne serait-ce pas plutôt Ecouter et parler ?
Baaaahhh... pour écouter, il faut bien que quelqu'un parle en premier, non ?

D'ailleurs, "Au commencement était le Verbe" affirment certains. :)
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chercheur
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Et le silence ? Ne doit-on pas l'écouter aussi.

Et quand je pense ou je parle, tout cela ne sort-il pas de ce silence :)

(c'est l'éternel débat de l'oeuf ou de la poule :P )
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chercheur
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ma pensée, c'est aussi qu'on est dans des sociétés où on privilégie le parler à l'écoute (ta référence le confirme)
ted

Mais ceux qui parlent se sont peut-être écoutés intensément avant de s'exprimer ? :)
On n'en sait rien après tout. :oops:

Qu'est ce qui pousse quelqu'un à parler ?
1) Soit le désir de partager, d'aider
2) Soit le désir d'apprendre (question)
3) Soit une recherche de reconnaissance, d'existence, de lien social. Le besoin d'être aimé quoi.

J'exclus la recherche de distraction (bavardage futile) qui, à mon avis, entre dans le cas n° 3.

J'ai rien oublié ?

Les trolls ou les perturbateurs qui contredisent sans cesse sont aussi dans le cas n° 3 , à mon avis.
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jules
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Bouddha devait probablement avoir une écoute très profonde pour pouvoir connaître exactement ce dont avaient besoin ses auditeurs et le leur transmettre. :)
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Mais ceux qui parlent se sont peut-être écoutés intensément avant de s'exprimer ? :)
Oui c'est tout à fait ce que je pense. Je l'ai écris dans mon premier message.

La parole est fonctionnelle d'un certain côté. Elle a ses fonctions, et je crois que tu les a bien détaillés Ted. La parole est dans l'agir et elle semble nécessaire au quotidien.

L'écoute elle est moins fonctionnelle, ou en tout cas, la pure écoute doit être non-fonctionnelle. L'écoute est fonctionnelle elle a son intérêt dans la survie par exemple pour détecter un danger. Mais Je crois que l'écoute est là depuis notre début, avant la pensée(après je n'en sais rien du tout, c'est mon intuition). L'enfant dans le ventre de sa mère commence déjà à enregistrer des choses : des sons, des sensations, et sans doute qu'avec l'apparition de la pensée il développe déjà une interprétation de son monde de ressentis.

Ce que j'appelle pure écoute, c'est ce qui se passe pendant la méditation par exemple. Quand on doit se concentrer sur la respiration, en fait il n'est question que d'écoute. Et de manière ultime cette écoute se place dans le non-agir. Si on devient acteur, si on veut agir en quelque sorte, la méditation ne peut être appelée méditation. A force de revenir à l'objet de méditation, l'écoute nous fait glisser dans la paix du non-agir, et du non-être. L'acteur et le spectateur disparait au profit de cette seule écoute.
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Bouddha devait probablement avoir une écoute très profonde pour pouvoir connaître exactement ce dont avaient besoin ses auditeurs et le leur transmettre. :)
Bouddha avait découvert la voie du milieu. Après sa grande ascèse, il s'est écouté et a rectifié sa pratique, ce qui l'a amené à découvrir la vérité.

Sans doute qu'une autre dimension de l'écoute, c'est aussi la parole juste. La justesse d'une parole commence aussi par la bonne écoute de son interlocuteur.
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Extrait d'une session de question/réponse avec Eric Baret :

Question:Au travail, je suis entouré de personnes qui, comme beaucoup de gens, pensent que le bonheur se trouve dans un compte en banque important, de belles voitures, ce genre de chose. Ce genre de conversation les intéresse naturellement. Je n’ai aucune compétence particulière ni en matière de voitures ni en matière de Bourse, mais en même temps j’ai envie de continuer de discuter avec eux. Comme je ne crois plus à tout ça, je n’arrive plus à communiquer.

Réponse :
Il faut en profiter pour apprendre ! [Rires.]

Jean Klein était intarissable sur les placements boursiers. Il s’est d’ailleurs ruiné plusieurs fois à cause de cela. Il a aussi ruiné quelques élèves et en a enrichi d’autres. Quand quelqu’un parle de voitures, il faut écouter. C’est fascinant, quelqu’un qui a la connaissance de ces étranges machines. Si on écoute vraiment, on trouve là de très belles choses, comme dans tout le reste. Ce n’est rien en soi, mais c’est extraordinaire aussi.

Si l’on écoute vraiment, sans préjugé, la magie de la Bourse, la magie des placements est une chose extraordinaire. On ne peut pas comprendre les événements économiques, politiques, militaires, si l’on ne comprend pas cela. Donc, si on le regarde avec une vision claire, rencontrer un homme d’affaires de haut niveau, parler avec lui de placements et d’économie est très intéressant. Cela dévoile des tas de choses sur les problèmes politiques et sociaux de notre temps. C’est une forme d’œuvre d’art.

Dans l’écoute, rien n’est inintéressant. Pas un métier, pas une activité, pas une passion n’est absurde ; c’est notre regard qui l’est parfois. Tout est fascinant. Quand nous croyons être avec des gens qui vivent de manière superficielle, c’est nous qui sommes superficiels. Quand on écoute leur fonctionnement, on trouve l’essentiel en cela aussi. À leur manière, ces gens ne font que parler de la tranquillité.

On s’aperçoit que ce que l’on écoute ne parle que de la tranquillité, même si cela s’exprime à travers des propos politiques ou économiques. Un autre dialogue peut alors s’engager.

Faire un, faire corps avec ce qui se présente. Rien n’est étranger. Les gens que je rencontre, c’est mon milieu ; j’écoute. Quand je ne connais pas, j’interroge, non pour savoir quelque chose, mais parce qu’il y a une forme de résonance. Il n’y a rien qui soit étranger. Sinon, je suis dans un projet. Si je pense qu’il vaut mieux méditer, faire du yoga, je suis coupé de la société. C’est normal que je me sente isolé ! Non… Quand je fais du yoga, je fais du yoga. Quand je suis dans une salle de casino, j’écoute, je regarde.

C’est extraordinaire, ce que l’on découvre sur l’être humain, sur la beauté dans n’importe quel endroit, quand on écoute. Que ce soit en prison, dans la salle d’attente d’une clinique, dans un restaurant de gare, il faut écouter, regarder. Regarder la joie, la souffrance, l’agitation, les préoccupations, l’anxiété, les besoins, comment les gens fonctionnent… Déjà, une résonance se fait.

Quand une chose m’est étrangère, quelle qu’elle soit, c’est que je vis dans ma prétention. Je regarde alors en moi-même et je remarque que je suis encore en train de prétendre qu’il y a des choses supérieures à d’autres. Cette prétention est une histoire. La beauté est partout. C’est à moi d’écouter et de la découvrir dans toutes les situations.

Certaines sympathies sont plus évidentes que d’autres, bien sûr ! Il y a des gens pour qui la porcelaine chinoise bleu et blanc est ennuyeuse. Il y a des gens pour qui la musique orientale est ennuyeuse. Mais, à un moment donné, la période qui vous passionne est celle qui est devant vous. Avec un policier, je suis passionné par la police. Avec un banquier, je suis passionné par la banque. Pour rien, pour la joie, parce que c’est passionnant de voir comment quelqu’un voit le monde, comment il fonctionne. Je me vois exactement comme lui : les mêmes peurs, les mêmes attentes, le même fonctionnement. Une forme de sympathie est présente. Quand je trouve quelque chose d’antipathique, je tourne la tête et je vois que c’est moi qui n’écoute pas.

Ce n’est pas au monde de m’écouter, c’est à moi d’écouter le monde. Quand j’écoute le monde, il y a une résonance. Mais si je demande au monde de m’écouter, de voir les choses comme moi, si je demande au banquier de mâcher du riz entier, il y a séparation. Le banquier suit sa route, exactement comme tout le monde, l’homme d’affaires aussi, le prêtre aussi ; il n’y a aucune différence. Il faut profiter du milieu où l’on est ; pas pour apprendre quelque chose, pas pour devenir banquier ou quoi que ce soit d’autre, mais pour la simple joie d’apprendre.

C’est un peu comme quand on joue avec un enfant. On n’apprend pas les règles du jeu dans le but de gagner ou de perdre, mais pour jouer. De la même manière, quand on se trouve mêlé à tel ou tel milieu social, on écoute, on apprend les règles par résonance, par affection pour l’environnement. Il n’y a plus de sentiment de séparation. Bien sûr, je fonctionne d’une certaine manière. Je ne vais peut-être pas dans les mêmes restaurants que certains hommes d’affaires, j’ai peut-être une voiture différente, mais ça, c’est la vie qui le décide pour moi. Ce n’est pas mieux, ce n’est pas moins bien. Les grosses voitures ne sont pas moins que les petites voitures. C’est la même chose.

J’écoute ce qui m’entoure. Si demain je me trouve dans un milieu de produits diététiques, j’apprendrai également là ! Mais ce n’est pas mieux. Il n’y a pas de différence. Écouter, découvrir, aimer. C’est ce qui est là quand je ne prétends pas que cela devrait être autre chose, quand je ne prétends pas savoir ce qui est juste. Ce qui est intéressant, c’est ce qui est sous mes yeux. À moi de m’en rendre compte.

vu sur : http://revolution-lente.coerrance.org/e ... e-rien.php
ted

Et faut-il écouter de la même façon le violeur qui parle de son vice ? Le psychopathe qui explique comment il a découpé sa victime ?

Je ne sais pas, je demande... :)
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