Savons-nous vraiment ce que nous faisons ?

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jules a écrit :
02 juin 2017, 14:39
Je peux avoir confiance en l'efficacité des freins de ma voiture au cas où j'aurais à effectuer un gros freinage, mais je ne peux pas pour autant dire que j'ai foi en mes freins.
Pourtant c'est la confiance qui te fait monter dans la voiture ;-)
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jules
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Je crois saisir un peu. Mais obéir à quoi exactement ?
A cette force. Je dis obéir, dans le sens qu'on ne la comprends pas.
Après j'ai l'impression que l'on peut avoir ta démarche quand on doit faire des grands choix ( dois-je oui ou non accepter tel job par exemple ) mais qu'en est-il de la plupart des petits actes routiniers ? Je crois que pour l'action juste au quotidien il faut une forte dose d'attention, sati. Quand je vois les choses pas belles que j'ai pu faire, je crois que ce qui me manquait le plus était cette attention, cette vigilance de chaque instant.
Je comprends, j'ajouterais qu'avec la foi, aucun acte n'est routinier.
Pourtant c'est la confiance qui te fait monter dans la voiture. ;-)
Oui, il faut avoir confiance pour monter dans une voiture. Mais il faut la foi pour que cet acte ne soit pas routinier.
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chercheur
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Il y a un tres bel article sur la foi dans le bouddhisme sur wikipedia : https://en.wikipedia.org/wiki/Faith_in_Buddhism

On peut y lire notamment que :
It is not just a mental commitment to a set of principles, but rather an inward attitude of joy and confidence
(J'aime beaucoup cette notion de joie :) )

et aussi ce magnifique extrait de l'avatamsaka sutra :
Faith is the basis of the Path, the mother of virtues,
Nourishing and growing all good ways,
Cutting away the net of doubt, freeing from the torrent of passion,
Revealing the unsurpassed road of ultimate peace.

When faith is undefiled, the mind is pure;
Obliterating pride, it is the root of reverence,
And the foremost wealth in the treasury of religion ...
Pour les non-anglophones ( traduction approximative ):

La foi est la base du Chemin, la mère des vertues,
Nourrissant et faisant grandir tous les bons chemins ( ou methodes ),
Tranchant la toile du doute, libèrant du torrent de la passion,
Révélant la route insurpassée de la paix ultime.

Quand la foi est pure, l'esprit est pur;
Effaçant la vanité, c'est la racine de la révérence,
Et la plus grande richesse dans le trésor de la religion.

jap_8
Compagnon

si dans la question on doit comprendre : sommes nous conscient des conséquences de nos actes, quand nous agissons, le faisons nous en étant pleinement conscient de tous les facteurs présents et de toutes les conséquences futures, je crois que la réponse ne peut être que : bien évidement que non. Non nous ne mesurons pas du tout ce que nous faisons car nous ne disposons pas des connaissances suffisantes pour connaître tous les facteurs présents d'une situations et les implications future. Le fameux "effet papillon" de la théorie du chaos propre à la science moderne illustre bien le principe.

On peut également citer la maxime de L'Almanach du Bonhomme Richard (Poor Richard's Almanack [archive]) de Benjamin Franklin :

« À cause du clou, le fer fut perdu.
À cause du fer, le cheval fut perdu.
À cause du cheval, le cavalier fut perdu.
À cause du cavalier, le message fut perdu.
À cause du message, la bataille fut perdue.
À cause de la bataille, la guerre fut perdue.
À cause de la guerre, la liberté fut perdue.
Tout cela pour un simple clou. »


Simplement pour ne pas avoir remis un fer à son cheval au bon moment ou ne pas avoir remarqué qu'une clou allait être perdu, un pays s'est retrouvé vaincu.

Une cause en apparence dérisoire provoque un effet énorme.

Regardez dans la rue, vous marchez, vous avez le choix entre 2 passages cloutés pour traverser, cela ne fait aucune différence dans votre trajet, mais si vous prenez l'un plutôt que l'autre vous n'allez pas altérer la trajectoire de certains piétons qui eux même n’altérerons pas la trajectoire d'autre etc... comme des dominos. Donc si cela se trouve, parce que vous avez décider de prendre le passage clouté n°1 plutôt que le deux, 30 minutes plus tard à l'autre bout de la ville un peintre en bâtiment est tombé de son échelle et s'est cassé une jambe.

Maintenant si l'on se pénètre de ce constat, de toutes ses implications, je vois 3 options :

- rester paralyser, ne plus rien faire. Et encore l'inaction totale va quand même générer des effets.
- devenir fou.
- préférer ignorer la chose et continuer à agir sans se soucier d'être conscient de ce que l'on fait.


Avez vous bien pesé tous les risques ?

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Donc si cela se trouve, parce que vous avez décider de prendre le passage clouté n°1 plutôt que le deux, 30 minutes plus tard à l'autre bout de la ville un peintre en bâtiment est tombé de son échelle et s'est cassé une jambe.
Est-ce que j'en suis responsable pour autant ?
Compagnon

Ah, alors là c'est une autre question. Sur laquelle je ne peux me prononcer dans le cadre de se fil. Le fil posait simplement la question de savoir si justement ... nous savons ou nous ne savons pas.
ted

chercheur a écrit :
02 juin 2017, 20:37
Donc si cela se trouve, parce que vous avez décider de prendre le passage clouté n°1 plutôt que le deux, 30 minutes plus tard à l'autre bout de la ville un peintre en bâtiment est tombé de son échelle et s'est cassé une jambe.
Est-ce que j'en suis responsable pour autant ?
Non...
Dans l'approche bouddhique, un phénomène a toujours au moins deux causes. Donc, ces histoires de papillon ne tiennent plus. :oops:
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Dans l'approche bouddhique, un phénomène a toujours au moins deux causes.
Pourrais-tu développer s'il te plait ?
ted

chercheur a écrit :
03 juin 2017, 06:31
ted a écrit :Dans l'approche bouddhique, un phénomène a toujours au moins deux causes.
Pourrais-tu développer s'il te plait ?
Le bouddhisme réfute le principe d'une cause unique à un phénomène. C'est comme ça d'ailleurs qu'il évacue le concept d'un Dieu Créateur (sans évacuer le concept divin).

Tout phénomène, ne pouvant avoir une cause unique, en a donc au moins deux. En réalité, les causes de chaque phénomène sont infinies. C'est l'interdépendance des phénomènes.
L'interdépendance

Cet enseignement montre l'interdépendance de toutes les choses (phénomènes) de ce monde. Chaque phénomène est le résultat de causes infinies et provoque des conséquences qui seront les causes d'autres phénomènes et ainsi de suite. On ne peut trouver de cause "pure" ou unique à un phénomène, chaque phénomène est le résultat de multiples causes et ne se produit que lorsque toutes ces causes sont réunies. L'interdépendance montre que toutes les choses ou phénomènes de ce monde sont liés entre eux et donc interdépendants. Il n'existe rien en ce monde qui soit indépendant de tout le reste, qui n'ai aucune cause, ou qui ne provoque aucune conséquence. Ce qui exclu par ailleurs tout principe créateur.

Source : http://www.jutier.net/contenu/clefbou.htm

Remarque quand même que, si le Dieu Créateur n'est pas une personne unique, mais une entité multiple à l'infini et présente en toutes choses, ya peut-être moyen, philosophiquement, de le réintégrer ? :mrgreen:

C'est pourquoi, sans doute, ya des bouddhistes athées et d'autres, non.
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Merci jap_8
En réalité, les causes de chaque phénomène sont infinies. C'est anicca l'interdépendance des phénomènes.
Je crois que c'est paticasamupadda pour désigner l'interdépendance et anicca pour l'impermanence ( ça me rappelle S.N. Goenka répétant avec sa voix grave : "anicca... anicca... anicca..." :)
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