C'est très parlant les images,merci. Un jour il y a une dizaine d'années je me suis sentie aspirée par un tunnel de ce genre, un moment étrange et qui n'avait pas de fond, c'était en "image-ressenti", et j'ai fait demi tour dans un tunnel qui m'aspirait à l'infini, c'était un choix d'ouverture et ce truc était si vivant...je m'en rappellerai toujours...comme si j'avais touché un truc au plus profond de mes peurs, vraiment étrange.
La souffrance ne se partage pas car elle est vécue par un individu, et quand on devient moins renfermé, plus spacieux, moins égotique, elle se déconstruit...
Je ne crois pas que la souffrance soit mesurable ou quantifiable, que l'on puisse dire que c'est la même pour tous. Parce que l'égo est plus ou moins fort, que les résistances sont plus ou moins solides, les choses résonnent comme des notes de musique sur une partition, certaines sont graves d'autres plus aigues, et même cela ne calcule rien...parce qu'il y a des notes que l'on entend bien et d'autres qu'on ne peut pas entendre...et quand on entend pas, c'est une souffrance que l'on ne ressent pas, latente, mais elle est là, prête à exploser...un jour, peut-être...
Humilité me dis-je
Et pour les excréments, la pauvreté, la maladie, etc. on vit ces choses comme des reflets de ce que l'on est. Quelque part, si l'on vit le dégoût, il est en nous. Les excréments c'est fonctionnel, il n'y a qu'un jugement que l'on porte dessus...la pauvreté si elle nous fait peur, on va éviter de la rencontrer et peut -être même la refuser et refuser jusqu'aux personnes qui la traversent, mais c'est avant tout matériel, physique, et en refusant de la regarder on ne peut la combattre...la maladie, idem, je me rappelle quand mon père a débuté son diabète, j'étais ado, et je ne pouvais accepter: un long chemin avant de voir ce qui était véritablement et de comprendre que tout au fond des choses, la lumière brille toujours. Elle n'est qu'un regard qui se meut et qui s'ouvre...et parfois lentement...
