et Dieu dans tout ça ?

Compagnon

@Lotus Bleu : comme tu as un bibliothèque apparemment, que tu lis, que lire ne te fais pas peur, mais que la peur et la mort reviennent dans ce que tu expliques, il y a un petit livre que j'ai presque finit de lire qui pourrait peut être t'apporter un certain soulagement, ou disons, une façon différente de voir les choses :

"Il n'y a ni mort ni peur" de Tich Nhat Hanh.

C'est tout à fait compréhensible et justement cela se veut rassurant, réconfortant.

A partir du moment ou l'on commence à comprendre et accepter qu'il n'y a aucun "moi" durable, immuable, il n'y a alors plus rien à perdre, on peut comprendre aussi que la mort dans le sens d'une cessation définitive, n'existe pas, et donc que la peur de la mort n'a donc aucune raison d'être. La peur de mourir vient de l'illusion qu'il y a un "moi" durable en nous et que la mort est quelque chose de réel. Que la mort menace ce moi.

Prenons la peur de la mort, ou du moins la peur du fait que notre corps va cesser de fonctionner un jour.
Objectivement on constate que l'on vieillit, que le corps fonctionne de moins en moins bien. On peut mener une vie seine pour le faire durer dans le meilleures conditions possible. Mais la mort est inévitable.

Toutefois, à chaque seconde, dans notre corps, des cellules meurent et d'autres naissent. D'une seconde à l'autre notre corps change, notre corps d'il y a une seconde n'est déjà plus tout à fait le même que maintenant et n'est pas encore celui de dans une seconde, donc en un certain sens, notre corps meurt en partie et renaît en partie à chaque seconde, nous sommes donc déjà sans en être conscience en présence de la mort dans notre corps, nous la connaissons, il n'y a donc rien a redouter d'elle, elle nous est familière ce n'est pas une inconnue, elle a toujours fait partie de nous.

De plus, notre esprit ou conscience, lui aussi a chaque seconde il change, nous oublions certaines choses et nous faisons l'acquisition d'autres souvenirs et expériences à chaque seconde. Aussi bien notre cerveau que notre conscience ne sont jamais les même d'une seconde à l'autre, notre cerveau et conscience d'il y a une seconde est "morte" et celle de dans une seconde n'est pas encore née. Nous faisons donc avec notre conscience à chaque seconde l'expérience de la mort et de la naissance. Une mort partielle et une naissance partielle, certaines choses sont conservées plus longtemps d'autre non.
Donc au cours de notre vis nous côtoyons mort et renaissance à chaque seconde, et nous n'en avons pas peur, il n'y a donc aucune raison d'avoir peur quand ce corps cessera de fonctionner et que notre conscience actuelle se délitera. Les 2 n'ont fait que cela en partie durant toute notre vie ! Aucune nouveauté, c'est simplement à une échelle plus vaste puisque c'est tout le corps et la conscience qui se délitent plutôt qu'une partie.

La science le dit aussi au travers de la célèbre formule de Lavoisier : rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme. Donc au sens strice la mort n'existe pas en tant que fin définitive, ce n'est qu'une transformation, et comme la mort n'existe pas, la naissance non plus, rien ne surgit du néant.

Tous les composant actuels de notre corps au niveau atomique et même sub-atomique sont là depuis "des temps dans commencement" comme l'on dit.

Regarde te main, plonge ton regard plus en profondeur au delà de l'apparence et tu peux prendre conscience que les atomes, molécules et particules subatomiques qui composent ta main sont là depuis un temps immémorable, qu'ils on servit à une époque à composé des soleil, des nébuleuses, des comètes, des arbres, des nuages, des animaux etc... Dans ta main il y a les constituant de tous le cosmos depuis très très longtemps a l'échelle réduite.
Comme le dit le livre "l'infini dans la paume de la main".

Hors la science affirme qui rien ne peut se néantiser.

La seule chose que le Dharma nous invite à redouter c'est notre actuelle absence de liberté. Nous n'avons aucun contrôle sur les "réasemblages" des constituants de notre corps et de notre conscience (karma) tant que nous n'apprenons pas à devenir maître de nous même. Alors nous devenons libre, c'est la libération car nous ne sommes plus contrains à nous re-manifester dans le samsara. Je crois que l'Eveil nous donne le choix, nous rend libre et maître de notre destin. Nous pouvons ne plus nous remanifester ou au contraire le refaire sciemment pour retourner dans le samsara aider les autres qui n'y sont pas encore arrivés (l'idéal du bodhisattva), comme un prisonnier d'un camp qui réussirait à s'évader mais reviendrait sciemment dans le camps par le tunnel qu'il a creuser pour montrer les chemin a d'autres prisonnier afin qu'ils puissent aussi s'évader.

Je crois qu'on peut légitimement craindre samsara, qui est une forme d'enfer ou de prison dans un certain sens, mais ce ne doit pas être une crainte paralysante. Ce doit être une motivation. De plus sans samsara il n'y aurait pas nirvana, donc samsara est utile. Et Nirvana est sens être une expérience de bonheur absolu car toute souffrance cesse, et cela n'est possible qu'au regard de la souffrance de samsara. Comment peut-o pleinement goûter le fait de boire un verre d'eau fraîche si l'on a jamais connu la chaleur et la soif ?

En concernant nos enfants par exemple, matériellement parlant ils sont fait d'une partie de nous même, de notre génome, il sont à la fois un peu nous et un peu différent. Ça peut paraître bizarre à dire mais quand je sert mon fils dans mes bras, je me sers aussi moi même en partie dans les bras, il y a un petit peu de moi en lui et il y a aussi de lui en moi, nous nous influençons aussl 'l'un l'autre dans la vie. Et quand je mourrais une partie de moi survivra un temps en lui. Et si il a des enfants ceux-ci auront aussi une partie de lui, de moi, de mes parents etc... ce n'est pas ce que la science appelle le patrimoine génétique ?

Si l'on y est préparé correctement, cela doit être merveilleux de pouvoir remonter le fil de tout ce que l'on a été autrefois, vie après vie sous quelque forme que ce soit, et de contempler toutes ses vies avec tendresse et compassion, qu'elles ai été heureuse ou non, douce ou violentes, louables ou condamnable, humaines, animale, plante, étoile ou caca de chien ! XD
Cela doit être une spectacle prodigieux si l'on sait comment le regarder, avec sérénité, douceur, tendresse et compassion. En acceptant toutes ses vies comme faisant partie de nous même. (Cela me fait penser à une personnage de Star Trek DS9 qui a en lui un symbiote qui connait plusieurs vies dans des hôtes différents, le symbiote vie beaucoup plus longtemps qu'une vie humaine, alors les corps meurent et le symbiote est transplanter d'un hôte à un autre, en conservant souvenir, expérience et une partie de la personnalité).

Qu'en pensez vous autres amis intervenants ici, est ce que ce que je dis vous paraît disons acceptable en tout cas avec le dharma du Bouddha selon vous ? Histoire de ne pas induire en erreur Lotus Bleu.
Lotus Bleu

Merci pour tes conseils de lecture. Je n'ai pas encore lu cet ouvrage de TNH (je l'envisageais, attiré par le titre). Le dernier lu (de cet auteur) est "prendre soi de l'enfant intérieur" (ce n'est pas celui que j'ai préféré, je l'ai trouvé un peu lénifiant). "L'infini dans la paume de la main" ? J'ai beaucoup apprécié bien que j'étais un peu inquiet par le verbiage scientifique, cela ouvre des perspectives.
Je suis actuellement sur "Paroles du Bouddha, tirées de la tradition primitive" Ed. Point > Grand classique, et "Le Bouddhisme, une philosophie du bonheur ?" de Philippe Cornu Ed. Seuil > il me fait le plus grand bien , quelle clarté !
Touchant ce que tu écrits sur ton fils... Je me demande moi même en le prenant dans mes bras ce qui est "moi" ce qui est "sa mère" ce qui est "lui" et ce qui est "d'avant lui"... troublant...
Au regard du fait que l'on "efface" à notre naissance ce qui faisait "nous" (en apparence bien sur, reste le flux de conscience karmique, mais quand même...) je me demande comment les méditants les plus avancés (et le mot est faible) peuvent "régresser" (je ne sais pas si le terme convient) et retrouver (reprendre conscience) de leurs vies antérieures... :?:
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