Indiquer la voie du raisonnement

Avatar de l’utilisateur
Dharmadhatu
Messages : 3690
Inscription : 02 juillet 2008, 18:07

jap_8

Ci-dessous se trouve un modèle utilisé pour identifier les différentes parties d’une assertion logique. Puisque des références seront faites quant à ce modèle, quand il sera donné plus tard des exemples illustrant divers points de dialectique, il nous sera utile d’en être familier dès le début.

སྒྲ་ཆོས་ཅན། མི་རྟག་སྟེ། བྱས་པའི་ཕྱིར་ཞེས་བཀོད་པའི་ཚེ་སྒྲ་རྩོད་གཞི། མི་རྟག་པ་བསྒྲུབ་བྱའི་ཆོས།
སྒྲ་མི་རྟག་པ་བསྒྲུབ་བྱ། བྱས་པ་རྟགས་ཡང་དག རྟག་པ་དགག་བྱའི་ཆོས། སྒྲ་རྟག་པ་དགག་བྱར་
འཇོག་སྟེ། གཞན་ལ་སྦྱོར་ཚུལ་རིགས་འགྲེ །


Dra tcheutchèn, mitak té, djépé tchir, shé goeupé tsé dra tseu shi, mitakpa droupdjé tcheu,
dra mitakpa droupdja, djépa ta’ yangdak, takpa gagdjé tcheu, dra takpa gagdjar
djok té, shèn la djortsul rikdré


Considérez le son1, il est impermanent, car il est produit. En faisant cette assertion, le son est la base du débat. Impermanence est la qualité à prouver2. Le son est impermanent est la thèse3. (Le fait qu’il soit) produit est une raison parfaite. La permanence (du son) est l’objet de réfutation4. Le son permanent est la thèse à réfuter. (Les éléments) de ce syllogisme peuvent être appliqués de façon similaire à d’autres cas.

Dra, le son, est tseu shi, la base du débat. Mitakpa, impermanence, est droupdjé tcheu, la qualité à prouver. Qu’est-ce que cette affirmation essaie de nous démontrer ? Dra mitakpa droup dja, la thèse selon laquelle le son est impermanent. C’est la thèse principale que nous tentons de prouver. Comment allons-nous faire pour la prouver ? En utilisant djépa, produit (substantif ou adjectif5), comme raison. Comment et par quoi le son est-il produit ? Gyou dang kyèn gyi djépa, Il est produit par des causes et des conditions. Dans ce cas, djé pa, produit, est ta’ yangdak, signifiant raison parfaite6. Tak7, en général, signifie raison, comme un indice, un indice raisonnable. Yang dak signifie parfait ou correct. Par exemple, quand un meurtre est commis, la police commence par observer les indices pour découvrir qui est le meurtrier. Tant qu’ils n’ont pas trouvé la parfaite preuve qui les mènera au criminel, ils doivent récolter de nombreux indices. Pourtant, quand un crime est commis, les policiers savent que tous les indices ne sont pas de bonnes preuves et que certains peuvent même leur brouiller les pistes, donc ils essaient d’éviter les indices erronés. Une fois qu’ils trouvent l’indice correct, ta’ yangdak, un signe parfait ou une raison valide, cet indice parfait prouve la thèse. « Au vu des preuves données par ces indices véraces, il semble que le crime en question se soit passé ainsi et ainsi… Nous avons la preuve parfaite pour démontrer que cette personne est de fait celle qui a tué ! » Dans le modèle indiqué plus haut, djépa, produit, est une raison parfaite pour prouver que dra, le son, est mitakpa, impermanent.

Sermey Khensur Lobsang Thartchin Rinpoché (Pointing the Way to Reasoning).

__________________________________
1 Le texte choisit d’employer verbe « considérer le son/etc. », mais littéralement, on dit « le sujet (tcheutchèn), le son/etc.… » (note perso).
2 … ou le probandum (idem).
3 … ou le prédicat (id.).
4 … ou l’objet de négation (id.).
5 product or produced (id.).
6 … ou raison valide (id.).
7 Prononcé ta’, les suffixe et post-suffixe « ga « et « sa » étant souvent muets (id.).

Amitié FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
Répondre