Merci Jules.
Vu la précision de tes explications, j'ai l'impression que ça fait longtemps que tu as réfléchi au sujet du non-soi et compris un certain nombre de choses.
Je comprends maintenant pourquoi tu fais des fils énigmatiques : tu essaies de transmettre, en tout cas d'évoquer, ce que tu as réalisé.
C'est difficile n'est ce pas...
Il me semble en tous les cas qu’une véritable réalisation ne devrait pas engager la personne qui en serait investie à essayer de l’évoquer, ce qui serait peine perdue. Il m'apparaît que ses efforts reposeraient d'avantage sur l'exercice propre à transmettre cette réalisation comme tu le dis, ceci dans le sens que sa volonté consisterait dans le fait de s’appliquer par des moyens didactiques, à conduire ses auditeurs à en faire l’expérience. Je pense que c’est ainsi que le Bouddha envisageait ses enseignements.
Je voulais ajouter également pour préciser ce que j'ai dit plus haut, que dans le bouddhisme, le karma peut concerner aussi bien les actions du corps, de la parole et de l'esprit. Lorsque ces trois facteurs sont entachés d'ignorance, le soi est produit.
Par contre il est dit sur wiki que "dans le bouddhisme ancien, pour produire un karma, il faut réunir l'intention d'agir, l'acte lui-même et la satisfaction d'avoir agi. En dehors de ces conditions, l'acte ne produit pas de karma."
Personnellement, je ne suis pas de cet avis, car cela signifierait à mon sens que le soi ne dépendrait quant à son apparition que du karma produit par le corps et la parole.
Il n'y a pas de soi. Le soi ne peut pas se produire puisque par définition c'est quelque chose qui est sans cause.
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
Non je ne pense pas. Le soi n'a pas de cause puisque c'est un non existant. C'est la vue d'un soi qui engendre le karma et non le karma qui engendre un soi.
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
La vue d'un soi, oui, mais pas le soi en lui-même. Relis mon dernier post. Je fais bien la distinction entre "vue d'un soi" et "soi". On éradique une vue, mais pas l'objet de la vue. Dit autrement le soi apparaît exister en dehors de toute vue, comme s'il existait de son propre côté. Mais aucun soi n'existe de son propre côté. C'est la vue qui voit un tel soi, et bien sûr cette vue est erronée. Puisqu'un tel soi n'a jamais existé, il ne peut être éradiqué. Compagnon a rapporté un propos de Tnh qui le confirme. On ne peut éradiquer le soi (ou l'ego). Quand on éradique la vue d'un soi, il n'y a plus de soi. Comme le dit Mathieu Ricard, quand on fait le tour de la maison, et qu'on constate l'absence d'un voleur, on est soulagé.
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.