Préceptes du bouddhisme laïc et leur incidences en milieu hospitalier
Cinq prescriptions de la morale bouddhiste concernent tout le peuple :
Respect de la vie, respect de la propriété, refus de la sexualité désordonnée, respect de la vérité, abstinence de boissons enivrantes.
Le bouddhiste pratiquant se rend au temple apporter ses offrandes et vénérer le Bouddha.
Le détachement de toute passion et la méditation mènent à une juste perception de la réalité.
Naissance
Il n'y a pas de rite bouddhiste particulier entourant la naissance. Il y a par contre des rites culturels selon les pays d'origine.
La famille pourra faire venir les bonzes à la maison pour une instruction et une bénédiction.
Incidences en milieu hospitalier :
•Contraception et procréation médicalement assistée :
Pas de règle particulière.
•Interruption volontaire de grossesse (IVG):
La règle d'abstention de meurtre devrait être appliquée, mais le principe de compassion assouplit cette règle en particulier lorsque la vie de la mère est en danger.
Alimentation
En principe un bouddhiste engagé s'abstient de boire de l'alcool.
Le principe de ne pas tuer devrait entraîner un régime alimentaire végétarien.
Il y a une grande liberté à s'engager ou non à suivre ces préceptes.
Il n'y a pas de jeûne particulier dans le bouddhisme.
Corps et son intégrité
La pudeur et le respect dû au corps existe bien sûr, avec un peu plus de souplesse qu'en Occident (ex.: bains mixtes).
Incidences en milieu hospitalier :
•Transfusion, don d'organe ou transplantation d'organe : Il n'y a pas de raison, sinon personnelles, de les refuser.
•C'est aussi une forme de don de soi pour le bien d'autrui.
Souffrance
Elle occupe une place centrale dans la quête spirituelle bouddhiste, non pour lui donner une valeur expiatoire ou rédemptrice (ces notions sont tout à fait absentes du bouddhisme), mais pour la combattre et la faire disparaître. Partant des notions indiennes de Karma, rétribution des actes et de Samsâra, cycle des renaissances ou réincarnations, l'enseignement du Bouddha porte sur l'absence de Soi, l'impermanence de toute chose et la souffrance.
Incidences en milieu hospitalier :
•Le soulagement des souffrances s'inscrit dans cette lutte contre celle-ci comme principe d'amour et de compassion.
Accompagnement des mourants
Il n'y a pas de rite requérant la présence d'un moine pour entourer une personne mourante.
La dernière pensée avant la mort est primordiale dans l'optique de la renaissance.
Il est donc recommandé d'aider le mourant à rompre toutes attaches terrestres et de fixer ses pensées sur les valeurs essentielles du bouddhisme.
Au Tibet, il existe des méthodes pour transférer et libérer la conscience dans "l'état intermédiaire" selon le Livre des Morts Tibétain.
Incidences en milieu hospitalier :
•Toute personne est habilitée à accompagner et assister un mourant.
•Euthanasie et suicide :
Le précepte de ne pas tuer s'applique.
Mais le principe de compassion, ici encore, atténue la règle.
Face à la mort
Les rites funéraires sont importants dans les pays bouddhistes mais varient d'un pays à l'autre et selon les cultures. Il peut y avoir plusieurs services, le plus important est celui des funérailles. Au Japon, en Inde, au Népal et au Srî Lanka, l'incinération est pratiquée. En Chine et au Vietnam, c'est la sépulture qui prédomine.
Incidences en milieu hospitalier :
•Autopsie :
Il n'y a pas de raison à s'y opposer.
Au-Delà
Le but du bouddhisme est de donner aux humains les moyens d'atteindre le Nirvâna complet où les principes des renaissances n'existe plus puisque les racines de renaissances sont définitivement coupées, le Nirvâna étant l'extinction de tout attachement.
Comme il est difficile à atteindre, la plupart des humains sont pris dans le cycle des naissances et des morts, (Samsâra) où prédomine la loi des Actes (Karma). On renaît alors selon ses actes dans cinq ou six formes fondamentales.
http://www.chuv.ch/religions/aum_home/a ... dhisme.htm
Préceptes du bouddhisme laïc et leur incidence .....
Pas mal de "drôles de choses" là dedans... J'ai la nette impression d'une certaine imprécision générale, au mieux, de certaines erreurs grosses comme des camions, au pire...
crysmiley
crysmiley
Bonsoir à tous...
ce texte ne s'éloigne pas trop de ce que j'ai pu lire dans bien des ouvrages : de sa sté le Dalai Lama ou autre : sur l'IVG, le don d'organe ou autrefois je m'étais sensiblement posé la question si cela était compatible ou non avec le bouddhisme... Par contre,si d'autres personnes du forum ont la gentillesse de partager leur point de vue ou connaissances sur le reste afin de nous éclairer .... merci à tous love3

ce texte ne s'éloigne pas trop de ce que j'ai pu lire dans bien des ouvrages : de sa sté le Dalai Lama ou autre : sur l'IVG, le don d'organe ou autrefois je m'étais sensiblement posé la question si cela était compatible ou non avec le bouddhisme... Par contre,si d'autres personnes du forum ont la gentillesse de partager leur point de vue ou connaissances sur le reste afin de nous éclairer .... merci à tous love3


Olà,
..pensée grossière.Celle qui va entrainer une pensée subtile, ce qui soulève une seconde
incidences Hospitalières :
"La mort clinique" n'est pas la même.
à réfléchir ce que cela peut induire ,ai-je entendu...

La dernière pensée avant la mort est primordiale dans l'optique de la renaissance.
..pensée grossière.Celle qui va entrainer une pensée subtile, ce qui soulève une seconde
incidences Hospitalières :
"La mort clinique" n'est pas la même.
à réfléchir ce que cela peut induire ,ai-je entendu...

Bon,si d'autres personnes du forum ont la gentillesse de partager leur point de vue
1) "Cinq prescriptions de la morale bouddhiste concernent tout le peuple" Les préceptes moraux sont très mal formulés. Respect de la vie ne signifie pas la même chose que "ne pas tuer". Pourquoi compliquer les choses par des formulations moins claires? Aucun de ces préceptes tels qu'ils sont formulés ne sont compréhensibles. Le dernier précepte tel qu'il est indiqué ici omet, à desseins (on le verra plus bas) de parler des intoxicants...
2) "Interruption volontaire de grossesse (IVG): La règle d'abstention de meurtre devrait être appliquée, mais le principe de compassion assouplit cette règle en particulier lorsque la vie de la mère est en danger." C'est la première fois que je lis que "tuer" est permis dans le bouddhisme... Tuer par compassion...
3) "Le principe de ne pas tuer devrait entraîner un régime alimentaire végétarien. " Ce n'est pas le cas. Si de la viande est disponible et offerte, un méditant et même un moine peut en manger.
4) "Il n'y a pas de jeûne particulier dans le bouddhisme." Faux. Les moines et les participants à une retraite s'abstiennent de manger de la nourriture solide après midi. Il est également "méritoire" de suivre ce précepte occasionnellement dans la vie de laïc.
5) "Souffrance. Elle occupe une place centrale dans la quête spirituelle bouddhiste [...] pour la combattre et la faire disparaître". Faux. Vouloir combattre la souffrance, c'est un processus mental conditionnée par le désir ou l'aversion. C'est une mauvaise attitude qui a pour effet de repropulser la souffrance. Si la souffrance est centrale dans le Bouddhisme, c'est parce qu'elle doit être COMPRISE, pas combattue.
6) "Le soulagement des souffrances s'inscrit dans cette lutte contre celle-ci comme principe d'amour et de compassion." Ah, la compassion! En son nom, on viendrait à penser que le bouddhisme s'accorde avec le fait qu'il faut droguer les patients pour anesthésier leurs douleurs. Et pourtant, selon le 5è précepte (non complet tel qu'il est présenté sur ce site), nous devons nous abstenir d'utiliser des intoxicants. Récemment, un moine a visité un hôpital avec la responsable de mon groupe de méditation. Quand il a appris comment les gens étaient "accompagnés" et mouraient en occident, il a été pris d'une grande tristesse... Je ne dis pas qu'il ne faut pas soulager les souffrances en fin de vie, je dis juste que ce texte véhicule une fausse idée de ce que permet le bouddhisme.
7) "Euthanasie et suicide : Le précepte de ne pas tuer s'applique. Mais le principe de compassion, ici encore, atténue la règle." Cfr le point 3)
Conclusion:
1) J'ai l'impression que l'individu qui a pondu ce texte a pris un bouquin de vulgarisation et l'a arrangé à sa sauce. Ces multiples "petits arrangements" légitiment des pratiques occidentales par l'intermédiaire d'un discours externe séduisant et travesti.
2) Magritte aurait terminé le texte par un "Ceci n'est pas du bouddhisme"...
crysmiley crysmiley crysmiley
Dernière modification par hoshin le 20 octobre 2011, 21:45, modifié 1 fois.
Allez, je vais pondre un avis d'infirmier.
Comme j'ai commencé ma formation en meme temps que la pratique du zen, j'ai tout de suite été confronté au réel qui tranche toute tentative idéaliste!
En fait, quand on formule, on n'est déjà) plus dans la réalité. Oui, je dis ça abruptement, mais malheureusement à chaque fois qu'on use des mots pour cerner le truc, on s'élarde!
Il faut penser à partir de faits concrets. Je pense qu'il n'y a rien d'autre : chaque situation est en elle-meme un cas de conscience.
On voudrait trancher le débat sur l'avortement, l'euthanasie, le suicide : on ne peut trancher dans un discours théorique. Sinon on pond des lois sur l'eugénisme, savoir quel etre humain on garde et on jette.
Non!
On essaie de préserver la vie telle qu'elle est, de soulager la souffrance telle qu'elle est, au mieux. On n'a pas à décider de ce qui est bon, mauvais, de s'il faut abréger la vie ou pas! Ces considérations sont écrites par des gens qui n'ont pas fréquenté assez un service hospitalier, qui n'ont pas vu mourir!
Les gens ne veulent pas mourir, ils veulent cesser de souffrir!! Il faut faire le distingo entre ce que quelqu'un dit, et ce qu'il est!
Le problème de l'euthanasie est le fait qu'en croyant décider de quand on meurt, on peut décider quand arrèter de souffrir! Mais c'est gravement manquer la cible! Et aujourd'hui, on voudrait faire comme si la technologie résolvait tout! Mais ce sont des débats d'idées! LA plupart des gens s'échauffent alors qu'ils regardent la situation de l'extérieur! Mais le problème c'est de résoudre la peur de cette réalité de la souffrance qu'on voudrait résoudre. Des recettes, fussent-elles bouddhistes, ne donneront aucune réponse.
Par contre, attitude dharmique, c'est de garder l'esprit ouvert et d'ouvrir sans cesse son coeur à ce qui est, à la possibilité d'entendre, de soi-meme et de l'Autre, ce qui fait mal et ce qui soulage, et d'agir en conséquence.
De toutes façons, la mort ne se décide en général pas, elle survient comme un non-choix et on n'a pas trop à s'en faire. Quelqu'un qui ne peut garder son enfant avortera sans trop de regrets. Si on pouvait faire autrement et qu'on ne le fait pas, là il n'est pas sur que ce soit sans regret.
Pareil pour l'euthanasie. Si on donne de l'amour à quelqu'un, a-t-il envie de quitter si vite ce monde??
S'il vous plait, ne faisons pas du dharma une nouvelle recette de plus à appliquer pour se débarasser de problèmes.
Faisons-en par contre une attitude de conscience qui nous aide à prendre les bonnes mesures.
Il est à mon sens plus largement important de se donner les moyens de rester dans l'espace où l'on peut se poser les questions, pour les débattre à plusieurs que de vouloir à tout prix trouver des réponses qui fermeraient ce questionnement.
C'est en général, en milieu hospitalier ou institutionnel, ce qui fait souffrir beaucoup d'équipes : l'absence de possibilité de parler sur les situations et d'en débattre à plusieurs. Cela fait des personnes seules sans aucune référence qui se perdent dans la souffrance des autres.
Un précepte est un guide, pas un substitut à la pensée, pas un empèchement de réfléchir, et pouvoir débattre de l'éthique est plus que fondamental.
Comme j'ai commencé ma formation en meme temps que la pratique du zen, j'ai tout de suite été confronté au réel qui tranche toute tentative idéaliste!
En fait, quand on formule, on n'est déjà) plus dans la réalité. Oui, je dis ça abruptement, mais malheureusement à chaque fois qu'on use des mots pour cerner le truc, on s'élarde!
Il faut penser à partir de faits concrets. Je pense qu'il n'y a rien d'autre : chaque situation est en elle-meme un cas de conscience.
On voudrait trancher le débat sur l'avortement, l'euthanasie, le suicide : on ne peut trancher dans un discours théorique. Sinon on pond des lois sur l'eugénisme, savoir quel etre humain on garde et on jette.
Non!
On essaie de préserver la vie telle qu'elle est, de soulager la souffrance telle qu'elle est, au mieux. On n'a pas à décider de ce qui est bon, mauvais, de s'il faut abréger la vie ou pas! Ces considérations sont écrites par des gens qui n'ont pas fréquenté assez un service hospitalier, qui n'ont pas vu mourir!
Les gens ne veulent pas mourir, ils veulent cesser de souffrir!! Il faut faire le distingo entre ce que quelqu'un dit, et ce qu'il est!
Le problème de l'euthanasie est le fait qu'en croyant décider de quand on meurt, on peut décider quand arrèter de souffrir! Mais c'est gravement manquer la cible! Et aujourd'hui, on voudrait faire comme si la technologie résolvait tout! Mais ce sont des débats d'idées! LA plupart des gens s'échauffent alors qu'ils regardent la situation de l'extérieur! Mais le problème c'est de résoudre la peur de cette réalité de la souffrance qu'on voudrait résoudre. Des recettes, fussent-elles bouddhistes, ne donneront aucune réponse.
Par contre, attitude dharmique, c'est de garder l'esprit ouvert et d'ouvrir sans cesse son coeur à ce qui est, à la possibilité d'entendre, de soi-meme et de l'Autre, ce qui fait mal et ce qui soulage, et d'agir en conséquence.
De toutes façons, la mort ne se décide en général pas, elle survient comme un non-choix et on n'a pas trop à s'en faire. Quelqu'un qui ne peut garder son enfant avortera sans trop de regrets. Si on pouvait faire autrement et qu'on ne le fait pas, là il n'est pas sur que ce soit sans regret.
Pareil pour l'euthanasie. Si on donne de l'amour à quelqu'un, a-t-il envie de quitter si vite ce monde??
S'il vous plait, ne faisons pas du dharma une nouvelle recette de plus à appliquer pour se débarasser de problèmes.
Faisons-en par contre une attitude de conscience qui nous aide à prendre les bonnes mesures.
Il est à mon sens plus largement important de se donner les moyens de rester dans l'espace où l'on peut se poser les questions, pour les débattre à plusieurs que de vouloir à tout prix trouver des réponses qui fermeraient ce questionnement.
C'est en général, en milieu hospitalier ou institutionnel, ce qui fait souffrir beaucoup d'équipes : l'absence de possibilité de parler sur les situations et d'en débattre à plusieurs. Cela fait des personnes seules sans aucune référence qui se perdent dans la souffrance des autres.
Un précepte est un guide, pas un substitut à la pensée, pas un empèchement de réfléchir, et pouvoir débattre de l'éthique est plus que fondamental.
... et je continuerais avec "et à gonfler notre ego en voulant paraitre plus cool"...S'il vous plait, ne faisons pas du dharma une nouvelle recette de plus à appliquer pour se débarasser de problèmes.