
Auriez-vous une méthode de méditation sur shunyata (la vacuité) à me recommander ? Si possible que vous pratiquez ou avez pratiqué ?
Merci
extrait de "la voie de la vigilance intérieur"Salim Michael a écrit :Ce n’est que lorsqu’il essaiera de contrôler ses pensées ou de s’en éloigner que le chercheur réalisera à quels adversaires tenaces et redoutables il lui faut se mesurer. S’il lutte avec force et sans discernement pour les réprimer, leur résistance va augmenter, le frustrant encore plus et rendant impossibles ses efforts spirituels. Au début de ses luttes, un aspirant inexpérimenté peut éprouver beaucoup de tourments à cause de cette interminable procession de pensées qui traversent continuellement le champ de sa conscience et obscurcissent son monde intérieur comme des nuages voilant la lumière du soleil.
Il prendra particulièrement conscience de ce problème et s'y trouvera confronté lorsqu’il se décidera à pratiquer sérieusement la méditation. Ses pensées le harcèleront plus que jamais et, à moins qu’il ne comprenne comment traiter avec sagesse ces importunes indésirables (semblables à des mouches impudentes un après-midi d’été chaud et humide), celles-ci ne se laisseront pas éconduire si aisément. Quelle que soit la détermination avec laquelle il peut tenter de s’en débarrasser, elles nécessiteront de revenir avec obstination.
Il existe une méthode de méditation spécifique qui consiste à observer avec vigilance ses propres pensées, comme un moyen en soi pour s’en libérer, tout en prenant en même temps grand soin de ne pas s'identifier à elles ni de s'y engluer. Si le chercheur peut résolument poursuivre ce chemin et méditer avec patience, amour et grande sincérité, cette pratique le mènera finalement au portail princier qui s'ouvre sur l'espace intérieur infini, lui révélant sa Véritable Identité, sa Nature Divine Primordiale.
Après avoir pris sa posture de méditation, l’aspirant doit d’abord demeurer très tranquille quelques instants, détendre profondément la totalité de son corps, en particulier la tête et les muscles faciaux. Lorsqu’il se sent suffisamment tranquille, il doit fermer les yeux et tourner une partie de son attention vers le mouvement que fait son abdomen à chaque respiration, sans interférer avec son rythme normal. Il doit en même temps, avec toute sa vigilance, observer chaque pensée et chaque image qui traversent l'écran de sa conscience. Il ne doit pas laisser passer une seule pensée ou une seule image sans en être pleinement conscient. Il lui faut faire très attention à ne pas se permettre d’être emporté par elles et de s'y perdre. La présence intérieure exceptionnelle, l'attention aiguë et la force de volonté que cela demande au chercheur se révèlent pratiquement impossibles à maintenir au début pour plus de quelques instants.
Cette forme particulière de méditation n'est pas facile au commencement parce qu'il n'existe pas d'autre support pour l'aspirant dans ses tentatives de se libérer de son état d'être ordinaire que les pensées elles-mêmes qui continuent de surgir et de traverser le champ de sa conscience. Toutefois, s'il peut réunir assez de force pour observer le passage de ces pensées et de ces images sans s'y identifier ni s'y impliquer, il découvrira que chaque pensée ou image qui s'élève en lui a un début précis, un sommet et une fin, et qu'à peine s’est-elle évanouie qu'une autre s'élève soudain à sa place. Si le chercheur peut vraiment demeurer distant intérieurement et non mêlé à ses pensées, celles-ci vont d'elles-mêmes s'apaiser considérablement et devenir de moins en moins fréquentes.
C’est à ce stade crucial qu’il aura besoin de faire appel à toute sa force de volonté et qu'il lui faudra observer inlassablement sans fléchir. S'il peut rassembler la force intérieure nécessaire pour continuer à maintenir cet état d'attention intense sans faiblir, il va faire la découverte surprenante qu'entre chaque pensée distincte qui apparaît, monte à son apogée et disparaît, juste avant que ne s'élève la suivante, il existe un trou ou espace qu’il ne lui aurait pas été possible de percevoir dans son état habituel.
S’il peut alors, d’une manière aussi Simple et tranquille que possible, plonger plus profond en lui-même tout en continuant à voir ses pensées successives, celles-ci vont s'apaiser à un tel point que l'espace séparant chacune d’entre elles va devenir toujours plus vaste et évident. Si, arrivé à ce point, l’aspirant peut fixer son attention sur ce trou ou ce vide (qui a toujours été présent entre chaque pensée sans qu'il lait remarque auparavant), et s'il parvient à augmenter sa durée, il va mystérieusement commencer à comprendre la nature réelle de ce vide. En même temps, il sentira naître en lui un silence intérieur des plus extraordinaires et une paix sublime au delà de tout ce que l’on peut connaître communément. Cet état lui semblera un baume cosmique divin, inondant
doucement son être entier d’une sérénité sacrée indescriptible. Il réalisera alors que ce qui lui paraissait d'abord n'être qu’un simple vide est, en fait, empli d'une expansion infinie de Conscience impersonnelle extrêmement subtile, un "Spectateur" mystérieux et invisible qui témoigne silencieusement.
Salim Michael a écrit :'une expansion infinie de Conscience impersonnelle extrêmement subtile, un "Spectateur" mystérieux et invisible qui témoigne silencieusement.
Kunjed Gyalpo a écrit : les Bouddhas proviennent de la dimension ultime de la conscience pure et totale et résident en elle. Pour cette raison l'ultime dimension de la conscience pure et totale est appelée le 'niveau de l'expérience universelle'."
c'est exactement ce que décrit le texte de Salim Michael, comment aller au-delà des pensées sans les niers, cela a été un grand soulagement dans ma pratique love2Compagnon a écrit :A ma connaissance il est impossible de "ne pas penser". Ne pas penser c'est déjà un effort de volonté pour "faire quelque chose" en l’occurrence "penser à ne pas penser". Je ne vois qu'une seule situation ou l'on cesse de penser, la mort cérébrale totale
J'ai lu son livre. Que j'ai acheté parce que tu l'avais conseillé sur SF. Très beau livre. Avec beaucoup de conseils pratiques et de petites techniques de méditation intéressantes. Apparemment, le bonhomme a réalisé quelque chose. Ca se sent. Bon, il insiste peut-être un peu trop à mon goût sur le rôle quasi divin des artistes mais bon... c'est son point de vue.yves a écrit : je sens que le mot divin te choque, quand je le lis je vois qu'il essaye de d'écrire une expérience et à aucun moment il ne fait référence à Dieu ou appelle Dieu cette conscience.