Sylvain Durif, le grand monarque

ted

jap_8 Merci Jules, tu as très bien décrit les choses à mon avis.

jap_8 Florent, ci dessous un passage Mahayana Inside de Jigme Tenpe Nyima. On y évoque les monarques.
Jigle Tenpe Nyima a écrit :"Pratiquant ainsi, dès maintenant, lorsque vous accéderez aux étapes spirituelles supérieures, l'expérience que vous connaîtrez s'apparentera à celle décrite dans les vers suivants :

  • Le méditant réalise (par la sagesse) que tous les phénomènes sont comme des illusions.

    Et (par la compassion) il réalise que la naissance est comme une promenade dans un parc.

    Dans les temps de prospérité comme dans ceux de pauvreté

    le pratiquant ne connaît aucune peur concernant les calamités et l'adversité (en général).
Cet enseignement est à mettre en relation avec la vie du Bouddha qui, avant d’atteindre l'éveil, rejeta le trône d'un monarque du monde comme s'il s'agissait d'un fétu de paille puis, sans en être plus concerné, demeura près de la rivière Nairañjana où il s'appliqua à de rudes austérités. Ceci montre bien que pour expérimenter la signification d'ambroisie de votre existence, vous devez voir les joies et les peines comme procédant d'un goût unique. "[/color]
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ted

Florent a écrit :En fait le Bouddha nous apprend à devenir meilleur et à nous débarrasser du fardeau(dukkha), il n' y a la dedans ni nature de bouddha, ni autre chose.
Je pense que le concept de Nature de Bouddha (tatagathagarba) a été posé par le Mahayana pour résumer l'explication que vient de fournir Jules. jap_8

En bref, c'est une façon de présenter l'enseignement du Bouddha.
Florent

@ jules
L' être humain, si on souscrit à la doctrine du Bouddha, n'a aucune essence (anatta ou anatman), quand tu dis
  • "Donc "Nature de Bouddha", contrairement à Grand Monarque, ce n'est pas un titre, c'est la désignation de l'essence de chaque être humain en quelque sorte, essence qui se caractérise dans le Bouddhisme par le fait que Dukkha est la maladie (1NV) et que cette maladie peut être guérie (3NV) (pour faire court). "
ça peut facilement prêter à confusion ou entrainer le bouddhistes sur les chemins de l'erreur, puisque tu réintroduis une essence: celle de nature de bouddha qui serait dukkha. Dukkha n'est pas une essence mais plus une condition dont on peut sortir en se purifiant avec les outils du dharma du bouddha.

@ ted
un peu pareil que pour jules, cette nature de bouddha pose problème, même s'il s'agissait de présenter le dharma d'une certaine façon, c'est une façon qui a en elle les germes d'une vision non conforme à la réalité.
Les mahayanistes en introduisant ce genre de concept prennent un grand risque de brouiller totalement le message du Bouddha.

Vous l'aurez compris, même si je ne vois pas le mahayana comme une hérésie, je ne souscris absolument pas à ce concept de nature de bouddha, qui est vraiment problématique à mon sens, c'est la porte ouverte comme je l'ai déjà dit à toute les dérives possibles et imaginable notamment celle de réintroduire une forme une d'essence assez proche de l'atman des hindouistes, sans parler des renforcements égotique qu'une telle vision peut produire chez les êtres.
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davi
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D'où viennent les qualités du Bouddha si ce n'est de la nature de bouddha, de ce qui est déjà présent depuis toujours et qui s'exprime enfin suite à la fin des obstructions et des afflictions ? Comment le Bouddha aurait-il pu enseigner aux êtres ordinaires sans la compassion émergeant de cette nature de bouddha ? Il n'aurait eu aucun intérêt à enseigner sans cela, car le Bouddha n'a pas développé ces qualités; ce n'est pas possible de développer des qualités pures à partir d'impuretés; il les a dévoilées.
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
Florent

@ davi
tu dis"car le Bouddha n'a pas développé ces qualités; ce n'est pas possible de développer des qualités pures à partir d'impuretés" .

La pureté existe à cause de l'impureté et vice-versa, et elle s'oppose dans un jeu complexe qui demande du temps pour en comprendre les rouages. Le samsara s'oppose au nirvana, je sais que les mahayanistes sont non dualiste et qu'il fallait bien pour rester dans cette optique trouver des concepts pour que leur thèse tienne debout, comme la nature de bouddha, mais pour moi ce n'est pas tenable et ça va l'encontre de l'anatman enseigner par le bouddha.

Il est évident qu'en mettant cette nature de bouddha au sein des êtres on en retourne à des vue proche de celle du brahmanisme et de l'hindouisme, il suffit de voir les doctrines du shingon par exemple ou vairocana est conçu comme le soutiens de tous les êtres, on pourrait remplacer le mot vairocana par brahman que ça ne serait pas gênant tant la doctrine est identique à quelques nuances près.

J'ai pris le shingon mais j'aurai pu prendre d'autres courants du bouddhisme mahayanistes ou tantrique pour trouver des choses similaires.

Après chacun reste libre d'opter pour tel ou tel forme de bouddhisme, mais pour moi la meilleure reste celle du théravada.
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davi
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Florent a écrit :la nature de bouddha, mais pour moi ce n'est pas tenable et ça va l'encontre de l'anatman enseigner par le bouddha.
Etant donné que l'anatman n'exige pas le néant, la nature de bouddha n'est pas incompatible avec l'anatman.
Florent a écrit :La pureté existe à cause de l'impureté et vice-versa, et elle s'oppose dans un jeu complexe qui demande du temps pour en comprendre les rouages. Le samsara s'oppose au nirvana, je sais que les mahayanistes sont non dualiste
Effectivement le Mahayana réfute tout dualisme au niveau ultime. Si l'on oppose le nirvana au samsara alors il est impossible d'éradiquer le samsara. Au niveau ultime il n'y a ni samsara ni nirvana. Le nirvana ne se définit pas en opposition au samsara ; il n’est absence d’obstructions que pour un être qui n’a pas réalisé sa nature de bouddha lequel pense ou voit en termes de dualité ; au niveau ultime de réalisation il ne peut être défini. Et si le Bouddha peut intervenir au niveau samsarique dans le but d'aider les êtres qui y vivent à l'aide de ses corps d’émanation, c'est bien parce que samsara et nirvana ne sont pas intrinsèquement opposés. Nirvana existe maintenant et spontanément, samsara n’ayant qu’une existence conditionnée due à l’ignorance. Alors que toutes les qualités pures émanent de notre nature de bouddha, toutes ces qualités sont impures à cause de l’ignorance du non soi. Cela dit, pour le Mahayana.
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
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