Vues justes et Vues erronées

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tirru...
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Bonjour les amis,

S'agit-il de déterminer dans ce sujet ce que sont les vues justes et erronées d'un point de vue bouddhique ?
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ted

davi a écrit :Soutenir des vues erronées est une des dix actions non vertueuses. Ce ne sont pas nécessairement des perceptions erronées parce que par exemple dire que j'ai aperçu hier soir des extra-terrestres se poser dans mon jardin n'est pas une obstruction pour atteindre la libération. Une vue erronée est une perception erronée formée intellectuellement qui nie nécessairement les objets qu'il est nécessaire de réaliser pour atteindre la libération tel que l'existence de l'esprit d'éveil, des quatre nobles vérités ou des deux vérités.
Merci Davi

Compagnon,

Comme Davi vient de l'expliquer, une vue erronée est relative aux obstructions qui empêchent d'arriver à la libération.

Donc, à mon avis, si une religion extraterrestre re-découvre Dhyana, Sila et Prajna, le Dharma apparaîtra sur cette planète. Même si ces personnes n'ont jamais entendu parler du Bouddha Shakyamuni.

Cependant, vu ta vision disons universaliste des choses, tu devrais plutôt te tourner vers le Dzogchen.
tirru... a écrit :Bonjour les amis,

S'agit-il de déterminer dans ce sujet ce que sont les vues justes et erronées d'un point de vue bouddhique ?
Il me semble qu'en dehors de la voie bouddhique, la notion de Vue erronée n'a pas de sens. On ne peut pas l'utiliser par exemple pour critiquer ou comparer une autre religion.

Je ne crois pas me tromper ?
Compagnon

Sais pas :) Peut être :) Ma vision aussi est impermanente, elle évolue à mesure que j'apprends des choses, que j'approfondis mes connaissances, pour le moment ce que je suis me satisfait, si ce n'est plus la cas un jour j'explorerais d'autres écoles du Dharma.

Mais en effet la question est pertinente de savoir si nous parlons ici en général des vues justes ou erronées en général ou dans le cadre bouddhique seulement.
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tirru...
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Ted a écrit :Il me semble qu'en dehors de la voie bouddhique, la notion de Vue erronée n'a pas de sens. On ne peut pas l'utiliser par exemple pour critiquer ou comparer une autre religion.

Je ne crois pas me tromper ?
ça peut être d'un point de vue personnel non ?

Compagnon a écrit :Mais en effet la question est pertinente de savoir si nous parlons ici en général des vues justes ou erronées en général ou dans le cadre bouddhique seulement.
Au moins au préalable définir les choses pour pouvoir ensuite en parler, tout en distinguant bien son propre point de vue du point de vue des enseignements du bouddha afin d'éviter toute confusion.
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ted

Compagnon a écrit : Mais en effet la question est pertinente de savoir si nous parlons ici en général des vues justes ou erronées en général ou dans le cadre bouddhique seulement.
Un bouddhiste qui adopterait une autre religion prendrait le risque d'introduire dans sa pratique des éléments de croyances considérés comme des Vues Erronées du point de vue bouddhiste. Par exemple, la croyance en un Soi immuable. Mais, ce pratiquant arrive à cette conclusion (vues erronées), pour lui, pour sa pratique. Il n'ira pas essayer de convaincre des personnes qu'elles ont des vues erronées. Ces personnes ont en effet la Vue Juste pour la religion qu'elles pratiquent.

Alors, bien sur, ça revient à dire qu'un bouddhiste n'est pas un musulman, ni un juif, ni un chrétien. Mais ça, tout le monde le sait.

Il y a juste une exception, c'est le Dzogchen. C'est la seule pratique bouddhiste qui peut intégrer n'importe quelle croyance, n'importe quelle religion. C'est la pratique bouddhique ultime on va dire. La Vue Juste Universelle. Pourquoi ? Parce que justement, ce n'est pas une vue, ni une croyance, mais simplement le retour à l'état naturel de l'esprit.

Ça te semble conforme au Dharma ce que j'ai écrit Tirru ?

N'hésitez pas à me contredire, qui que vous soyez...
J'ai encore beaucoup de choses à apprendre sans doute. :oops:
Compagnon

@Ted : je ne connais rien au Dzogchen dont je ne peux avoir d'avis dessus. Je suis déjà bien occupé avec tous les enseignements de Thích Nhất Hạnh que je lis et les Sutras de base du Mahayana dont j'ai fait une liste il y a peu pour me donner un fil condicteur, une ossature, au moins temporaire, dans mes lectures, plutôt que de picorer ici ou là sans cadre.

Extrait du site du centre bouddhiste Triratna de Paris :

Vue fausse, vue juste, vue parfaite.

Dans le bouddhisme, il n'existe pas de chose telle que la philosophie. En fait, dans les langues indiennes, en incluant le sanskrit et le pâli (les langues des écritures bouddhiques indiennes), il n'y a pas de mot correspondant à « philosophie », que ce soit littéralement ou métaphoriquement. Il y a un mot qui a longtemps été traduit par « philosophie », mais qui ne veut pas du tout dire cela. Ce mot est darsana (en pâli : dassana). Darsana vient d'un mot signifiant « voir », et signifie « ce qui est vu », ou « vue », « perspective », ou même « vision ».

Clairement, ce n'est pas la même chose que la philosophie. Le mot philosophie signifie littéralement « amour de la sagesse », mais est plus généralement compris comme signifiant « un système d'idées abstraites ». Il suggère quelque chose de pensé plutôt que quelque chose de vu. En revanche, le darsana est bien une question de perception directe et d'expérience directe : le darsana ne représente pas quelque chose ayant un contenu conceptuel.

Dans le bouddhisme, le terme n'est pas darsana, mais drsti. Drsti vient aussi d'une racine signifiant simplement « voir », et drsti signifie aussi « vue », « perspective », « vision ». Traditionnellement, le bouddhisme distingue deux sortes de vue : la vue juste et la vue fausse. C'est une distinction importante. Afin de comprendre la distinction entre les deux, examinons la question de la vue dans le sens littéral, parce qu'une vue, qu'elle soit fausse ou juste, est, métaphoriquement parlant, une façon de « voir ».

On peut dire qu'il y a deux sortes de vue : la mauvaise et la bonne. Une mauvaise vue est tout d'abord une vue faible. Notre vue est dite faible si nous ne voyons pas très loin ou pas très distinctement. Deuxièmement, une mauvaise vue est limitée. Elle est limitée à un champ très étroit. Nous ne voyons que ce qui est juste devant notre nez. Nous ne voyons pas ce qui est d'un côté ou de l'autre, et nous voyons encore moins tout autour de nous. Troisièmement, une mauvaise vue est déformante, comme lorsque nous voyons à travers une chose qui déforme : un morceau de verre de bouteille, un vitrail qui rend tout multicolore, ou un épais brouillard. Une vue qui est faible, limitée et déformante est une mauvaise vue.

Une bonne vue est l'opposé de cela. Une bonne vue est une vue forte et perçante : nous voyons loin et clairement. C'est une vue qui n'est pas étroite : nous avons un large champ de vision. C'est une vue qui n'est pas déformante : nous ne voyons pas les choses à travers un objet déformant ou réfractant, mais nous les voyons directement.


Les facteurs de la vue fausse.

À l'aide de cette distinction entre bonne et mauvaise vue, dans un sens très ordinaire, nous pouvons peut-être commencer à voir la différence entre vue fausse et vue juste. Une vue fausse est, pour commencer, une vue faible. Nous voulons dire qu'elle n'a pas d'énergie derrière elle. S'il n'y a pas d'énergie derrière notre vision, alors notre « vue pénétrante » des choses est faible : nous ne voyons pas clairement la véritable nature des choses, nous ne voyons pas les choses telles qu'elles sont. L'énergie dont nous avons besoin provient de la méditation - la méditation dans le sens de l'expérience de dhyana. Cette énergie concentrée, que nous puisons dans notre expérience de la méditation, transforme une compréhension purement conceptuelle de la vérité en expérience directe.

Deuxièmement, une vue fausse est limitée. Elle est limitée à une étroite gamme d'expérience. Cette gamme est ce dont nous faisons l'expérience à travers les cinq sens physiques et l'esprit rationnel. Quelqu'un dont l'expérience est limitée à cette gamme étroite généralise néanmoins souvent, et en tire des conclusions, sans être conscient d'autres possibilités de perception et d'expérience. On pourrait donner l'exemple d'un homme qui ne s'intéresse qu'à son travail, à sa famille, au football, et ainsi de suite. Cela fait le tour de ses intérêts. Il ne porte aucun intérêt aux affaires du monde, à l'art, à son développement personnel. Son expérience est donc limitée, et cependant il voit l'existence elle-même, la vie elle-même, simplement dans les termes des limites de son existence.

Troisièmement, une vue fausse est déformée. Notre vue des choses peut être déformée de toutes sortes de façons. Elle peut être déformée par l'émotion. Quand nous sommes heureux nous voyons les choses sous un jour très différent du jour sous lequel nous les voyons quand nous sommes tristes. Si nous n'aimons pas une personne, nous lui voyons toutes sortes de défauts, alors que si nous l'aimons, nous lui voyons tout un tas de perfections qu'en fait elle n'a peut-être pas. Notre vue est aussi déformée par des préjugés de diverses sortes, liés à la race, à la classe, à la religion ou à la nationalité.

Une vue fausse est donc une vue qui est faible (elle n'a pas derrière elle la force de la méditation), qui est limitée (elle est restreinte à une étroite gamme d'expérience), et qui est déformée (par des émotions partiales et par des préjugés).


Les facteurs de la vue juste.

Une vue juste est l'opposé d'une vue fausse. Une vue juste est une vue qui est forte et perçante. Elle a derrière elle l'énergie concentrée de la méditation et est donc à l'origine non seulement d'une compréhension conceptuelle des choses, mais aussi d'une expérience directe de la vérité. Elle ne reste pas à la surface, mais pénètre profondément dans le cœur des choses. Elle voit tout clairement et distinctement. Une vue juste est illimitée et sans restrictions. Son champ couvre la totalité de l'expérience humaine. Elle n'est pas confinée à ce dont on peut faire l'expérience au travers des sens physiques et de l'esprit rationnel. S'il lui arrive de généraliser, elle généralise à partir de toutes les expériences humaines, dans tous les domaines, à tous les niveaux. Enfin, une vue juste n'est pas déformée. Elle n'est pas déformée par l'émotion ou les préjugés, mais voit les choses telles qu'elles sont.

Jusqu'à présent j'ai parlé en termes de vues, mais les vues n'existent pas dans l'abstrait : les vues sont toujours les vues de quelqu'un. Tout comme il y a deux sortes de vues, les vues fausses et les vues justes, il y a deux sortes de gens. Il y a des gens qui ont des vues fausses et il y a des gens qui ont des vues justes. Il y a des gens dont la vue de l'existence est limitée, restreinte et déformée. Il y a des gens dont la vue de l'existence est illimitée dans son étendue, sans restrictions dans sa portée, et sans aucune déformation.

Les gens qui ont des vues fausses sont techniquement connus dans le bouddhisme sous le nom de prthagjanas, ou « gens ordinaires » ; ceux qui ont des vues justes sont appelés aryas, ou « spirituellement nobles ». Nous pourrions dire que les premiers sont ceux qui n'ont aucun degré de développement personnel, qui n'ont pas du tout travaillé sur eux-mêmes et qui sont, si l'on peut dire, tels que la nature les a faits. Les seconds sont ceux qui ont atteint un certain degré de développement personnel, qui ont travaillé sur eux-mêmes, et qui ne sont pas comme la nature les a faits : ils se sont re-faits, re-créés, re-modelés, dans une certaine mesure au moins.

Les « gens ordinaires » sont bien sûr en majorité ; les « spirituellement nobles » sont en minorité. Il est cependant possible de changer de catégorie. Les prthagjanas peuvent devenir les aryas. La personne ordinaire peut devenir une des personnes « spirituellement nobles ». On fait cela en développant la prise de conscience, en cultivant des émotions positives, en élevant son niveau de conscience et, par-dessus tout, en se débarrassant des vues fausses et en développant les vues justes.


La vue parfaite.

Jusqu'à présent je n'ai parlé que de deux sortes de vues, fausses et justes. Mais, en réalité il y en a trois. La troisième est la vue parfaite ou, plutôt, la vision parfaite. La vision parfaite est la vue juste développée dans son étendue la plus complète. C'est la vision totale de l'homme total, au plus haut niveau concevable de son développement. La vision parfaite est la vision sans limites ; c'est la vision inconditionnée de la réalité inconditionnée ; c'est la vision qui transcende l'espace et le temps ; c'est une vision qui transcende la cadre ordinaire de la perception, la relation sujet - objet elle-même. La vision parfaite est la vision de celui qui est Éveillé, de celui qui voit avec Sagesse et Compassion. Ainsi, la vision parfaite est la vision du Bouddha.

Notre vue est une vue fausse. Ce n'est qu'occasionnellement que nous avons un éclair de vue juste. La plupart du temps, nous voyons les choses faussement. Non seulement cela, mais nous rationalisons nos vues fausses. Nous les présentons sous une forme conceptuelle systématique. Ce sont toutes nos soi-disant philosophies mondaines, nos -ologies et nos -ismes divers et variés. Si, cependant, nous pouvons avoir un aperçu de la façon de voir du Bouddha, nous serons momentanément élevés à ce niveau, au moins en imagination, et nous pourrons voir où nous nous tenons, exactement. Nous aurons une véritable philosophie, qui donnera une signification à notre vie, et qui nous permettra de comprendre les principes généraux qui sous-tendent tout le processus de développement personnel individuel.

‘A Guide to the Buddhist Path’ © Sangharakshita, Windhorse Publications 1990,
traduction © Ujumani 2003.

Evidemment comme toujours le texte est une façon d'expliquer les choses, on peut sans doute les expliquer autrement.

Personnellement je me reconnais totalement dans certains passage, bons comme mauvais. Et si je ne pense plus être tout à fait "ordinaire" puisque j'ai sciemment entamé un processus de réforme de ma façon de voir les choses, je ne me qualifie pas encore comme "noble" tant il reste de travail à faire. De plus je suis absolument d'accord avec le coté "éclair de vision temporaire", parfois j'ai eu l'impression de ce genre de choses mais cela n'a jamais duré, de "voir les choses de manière plus "vrai", mais c'est assez vite retombé. J'ai pris note par écrit de ce que j'avais "vu" mais l'expérimenté et le traduire en mot ce n'est pas la même chose. On a plus la sensation. Même si en se relisant on comprends intellectuellement le ressenti n'est plus là, le "vécu" n'est plus là.

Comme toujours à mes yeux c'est un appel à la modestie.

C'est amusant je me rend compte que ce que je dis est en ce moment très influencé par la non-discrimination parce que j'étudies entre autre le Sutra du Coeur qui insiste sur la notion de vacuité, d'interdépendance de toute choses, et un texte de Thích Nhất Hạnh qui insiste sur la non-discrimination comme vertu majeur des Bodhisattva.
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tirru...
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"Ditthi : (Vue, croyance, opinion spéculative, inspection) se rapporte généralement aux vues et opinions fausses ou mauvaises, plus rarement à une vue ou une opinion ou à une inspection correcte... Les vues fausses ou mauvaises sont dites radicalement rejetables car elles sont une source d'aspiration et de conduite fausses et mauvaises et parfois capables de mener les hommes aux abimes les plus profonds de dépravation... De tout temps, d'innombrables opinions et théories spéculatives, qui ont influencé et qui influencent encore les hommes, sont cités dans les textes de Sutta. Toutefois, parmi elles, la vue mauvaise qui partout et de tout temps a le plus égaré et trompé les hommes, est la croyance à la personnalité, l'illusion de l'égo. Cette croyance est de deux sortes : la croyance à l'éternité et la croyance de l'annihilation.... "

Vocabulaire pali français - Nyanatiloka
Un sutta très important a été cité au début de ce post qui s’intitule le Brahmajala sutta (le filet immense) et dans lequel sont énumérées les 62 vues fausses émisent par des maitres contemporains de l’époque du Bouddha et rejetées par lui :
Les vues 1 à 4 sont éternalistes, 5 à 8 semi-éternalistes. Les vues 9 à 12 sont une spéculation sur la nature de l'univers. Les vues 13 à 16 sont celles de l'agnosticisme irrationnel. Les vues 17 et 18 nient la causalité. Les vues 19 à 50 affirment que le soi continue à exister après la mort, avec les différences que : la perception continue après la mort (vues 19 à 34), elle disparaît après la mort (vues 35 à 42), après la mort il n'y a ni perception ni non-perception (vues 43 à 50). Les vues 51 à 57 sont nihilistes. Les vues 58 à 62 correspondent à des façons erronées d'atteindre l'Absolu dans cette vie.

Source
Selon Bouddha, toutes ces opinions, cette jungle d’opinions comme il disait, encouragent la spéculation et nous font perdre de vue le véritable but, à savoir, mettre fin à la souffrance. L’adhésion à telle ou telle opinion peut également être source d’intolérance en cas d’opposition.

Il y est question aussi de détachement par rapport aux attachements aux opinions et aux différentes croyances qui peuvent constituer un véritable frein, voire un handicap majeur dans une perspective de libération. Il est donc ici question de renoncement aux opinions et aux croyances liées à celle ci pour laisser place à la connaissance, mais pas à une connaissance d’une opinion mais une sagesse vécue qui nait après vérification, acceptation et compréhension comme indiqué dans le fameux kalama sutta :
« Kalamas, ne vous laissez pas guider par ce que vous avez entendu dire, ni par les traditions religieuses. Ne vous laissez par guider par l'autorité des textes religieux, ni par la simple logique ou les allégations, ni par les apparences, ni par la spéculation sur des opinions, ni par des vraisemblances probables, ni par la pensée : ‘ce religieux est notre maître spirituel’.

« Cependant, Kalamas, lorsque vous savez par vous-mêmes que certaines choses sont justes, que ces choses sont irréprochables, louées par les sages et que, lorsqu'on les met en pratique, elles conduisent au bien et au bonheur, pénétrez-vous de telles choses et pratiquez-les !

Source
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Florent

Pour moi c'est simple, une vue juste c'est celle qui n'entraîne pas de souffrance (dukkha) et une vue erronée est celle qui entraîne dukkha. A partir de là tout devient simple, plus besoin d'avoir besoin de croire, il suffit d'expérimenter ses propres vues dans la vie et voir si elle nous mène à dukkha ou non.
Si je prend la pratique des préceptes jusqu'à présent elle ne m'a pas apporté de dukkha mais bien au contraire une atténuation voir une éradication de dukkha, alors après ça suppose des efforts, mais au final on se sent mieux.

Par exemple quand je parle de la nature de bouddha et de ces potentiels dangers, c'est parce que j'y vois une vue qui peut renforcer l'égo et ses manifestations qu'on appelle orgueil et infatuation, c'est évident qu'une telle vue peut amener à dukkha, mais au final ça dépendra de la personne qui reprendra cette doctrine à son compte...Cette doctrine en elle même est neutre et repose sur une croyance, au final c'est croire qui pose problème, on peut placer sa confiance dans les enseignements du bouddha, mais il ne faut pas les croire mais bien les expérimenter et voir si ils fonctionnent, si ils sont efficaces, et cette histoire de nature de bouddha n'a finalement que peu d'importance,qu'il y en est une ou pas est égale, puisque la majorité des êtres est soumis à dukkha, avec ou sans nature de bouddha.

Le bouddhisme peut être totalement perverti au sein d'un être qui n'aura pas pris soin de d'abord se purifier de ses souillures (kilesa).
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