ted a écrit :
Non, le Bouddha est bien dit omniscient dans le theravada. Et dans le mayahana, ils le sont aussi.
Je ne me prononcerait pas pour le mayahana, mais je dois objecter pour le theravada. Tu peux lire
cet article (en anglais) pour approfondir la question.
En substance, le Buddha ne prétend jamais être littéralement "omniscient", mais il explique qu'il sait plus de choses qu'il n'en enseigne (l'épisode des feuilles msapaa: dans une forêt le bouddha empoigne quelques feuilles et dit: ceci est ce que je vous enseigne. En indiquant la forêt il ajoute, ceci est ce que je connais. Mais pour atteindre l'Éveil, il est inutile d'enseigner plus que ces feuilles). Donc oui, Bouddha connaît plus qu'il n'en dit, mais il n'est pas omniscient (la forêt est finie). De plus, dans le Canon Pali on ridiculise Naataputta, un Jain qui clame être omniscient, ce qui indique que la notion d'omniscience n'a pas beaucoup de crédit chez Bouddha.
De plus Bouddha montre plusieurs fois ne pas être omniscient: dans un épisode décrit dans Samyutta Nikaaya, il est dit que Bouddha quitte sa congrégation pendant quelques semaines pour une retraite. Pendant son absence quelques moines se suicident. À son retour, Bouddha demande pourquoi certains moines sont absents, et on doit l'informer de ce qu'il s'est passé.
Il semblerait que la tradition theravada considère que Bouddha n'est pas omniscient, mais qu'il pourrait acquérir la connaissance de quoi que ce soit en particulier, s'il concentrait son attention dessus.
Bref, Bouddha clamait connaître beaucoup de choses, en particulier en ce qui concerne l'esprit et la condition de l'homme. Mais il n'a jamais prétendu être littéralement omniscient.
Et en sortant du cadre du Bouddhisme, la notion d'être omniscient est un contresens logique qui s'effondre d'elle même: on ne peut pas connaître le Tout sans être le Tout. Et si on est le Tout, on n'est rien en particulier (Agent).
Pour le surnaturel, je n'ai pas d'étiquettes à proposer, puisque la pratique bouddhiste consiste aussi à se débarrasser des étiquettes dès qu'on en a l'occasion.
C'est un peu spécieux: tu est en train d'écrire sur un forum, donc tu utilises des étiquettes. Si tu conçois le surnaturel de quelque façon que ce soit (ce que ton usage du terme surnaturel semble indiquer), tu devrais au moins pouvoir formuler une approximation de ce que tu entends.
Si nous pensons qu'il existe quelque chose qui est comme ceci, c'est une croyance.
Si nous pensons qu'il existe quelque chose qui n'est pas comme ceci, c'est aussi une croyance.
La pratique devrait nous amener à nous libérer de la nécessité de croire ou de ne pas croire.
Il me semble c'est une forme de relativisme superficiel.
Si tu me dis que 1 + 1 = 2, je suis d'accord. Si tu me dis que 1 + 1 = 1, alors j'aurai au moins besoin de quelques sérieuses explications pour comprendre ça, bouddhisme ou pas. Je ne peux tout simplement traiter ces deux croyances de la même façon, et je ne pense pas (mais je peux me tromper) que la pratique encourage toute licence de logique.
Des idées comme l'omniscience ou l'omnipotence sont très faciles à formuler, mais elles s'effondrent d'elles mêmes dans la contradiction. Par contre, elles font de l'excellent matériel pour du koan, j'imagine.