jules a écrit :
DDT : Et si on ne se méprend pas sur ce que tu avances, alors on est bien dans la voie médiane telle: dans la vacuité (= ultimement), il n'y a ni forme, ni sensation, etc. ni ultime.
C'est ça, ce qui ne doit pas se traduire par "dans la vacuité il n'y a rien", es tu d'accord ?

En fait, là je suis obligé de mettre mon jocker.
Parce que dans la vacuité il n'y a rien, en effet.
Je veux dire que "dans la vacuité" renvoie à "ultimement", et à notre quête ultime, ou la quête d'un Robi ultime par exemple: impossible à trouver. Si on cherche à leur tour ultimement les agrégats de Robi comme par exemple certains facteurs mentaux qui le poussent à se comporter comme une tête à claque, on ne les trouve pas non plus.
On ne trouve rien à l'issue d'une recherche ultime: ni tête à claque, ni formes, ni sensations etc. D'après ce que j'ai compris c'est ce à quoi renvoie l'assertion "rien ne résiste à l'analyse ultime".
C'est pour ça que les madhyamikas sont souvent taxés de nihilistes: parce que leurs détracteurs ont oublié un point crucial: on cherche un Robi ultime et pas un Robi tout court. Le fait de ne rien trouver ultimement permet d'affirmer tout ce qui existe conventionnellement: la quête ultime n'a pas vocation à chercher le conventionnel, ça c'est le job d'une quête conventionnelle: où sont mes clefs ? La quête ultime c'est "que sont vraiment (= ultimement) mes clefs ?"
C'est pour ça que Nagarjuna dit que
pour qui la vacuité est possible, tout est possible (sauf l'impossible existence ultime !

). Bref, taxer le Madhyamaka de nihilisme c'est tout simplement faire preuve d'une méconnaissance flagrante des traités exposant cette vue (là non plus je ne dis pas ça pour toi).
