On entend et lit très souvent qu'il faut, être dans le présent, vivre le moment présent. Mais quand on s'y essaie on perçoit rapidement que cela crée une tension qui ne peut être soutenue bien longtemps.
N'est-ce pas parce que la volonté essaye de créer "quelque chose" qui serait le présent ?
Est-ce qu'à un moment donné on peut dire je suis dans le présent ? Ou est-ce que cette saisie même détruit ce fameux instant ?
Le moment présent : C'est quoi ?
Tension, certes, mais parce qu'il est inutile d'essayer.
Il y a une ancienne histoire où il est dit qu'il est "impossible de saisir le moment du passé, impossible de saisir le moment du futur, et impossible de saisir le moment du présent."
Le passé ne peut se saisir parce qu'à peine est-il, il ne peut plus être changé. Il n'est plus que souvenir. Du point de vue de l'action, il n'existe plus.
Le futur ne peut être saisi parce qu'il n'est pas encore. Ce n'est qu'une spéculation. Du point de vue de l'action, il n'existe pas encore.
Le présent ne peut être saisi parce qu'il est, à l'instar du point dans la ligne, en géométrie, sans dimension. Tenter de le saisir, c'est le laisser fuir plus sûrement encore qu'en ne s'en occupant pas.
Mais tous les musiciens, tous les sportifs (et bien d'autres encore) te signaleront qu'ils savent très bien ce qu'est l'instant présent: parce que ce n'est qu'en "étant là" à ce qu'ils sont en train de faire qu'ils font bien au bon moment.
Il y a une ancienne histoire où il est dit qu'il est "impossible de saisir le moment du passé, impossible de saisir le moment du futur, et impossible de saisir le moment du présent."
Le passé ne peut se saisir parce qu'à peine est-il, il ne peut plus être changé. Il n'est plus que souvenir. Du point de vue de l'action, il n'existe plus.
Le futur ne peut être saisi parce qu'il n'est pas encore. Ce n'est qu'une spéculation. Du point de vue de l'action, il n'existe pas encore.
Le présent ne peut être saisi parce qu'il est, à l'instar du point dans la ligne, en géométrie, sans dimension. Tenter de le saisir, c'est le laisser fuir plus sûrement encore qu'en ne s'en occupant pas.
Mais tous les musiciens, tous les sportifs (et bien d'autres encore) te signaleront qu'ils savent très bien ce qu'est l'instant présent: parce que ce n'est qu'en "étant là" à ce qu'ils sont en train de faire qu'ils font bien au bon moment.
La responsabilité des élèves est d'empêcher le maître de se "prendre pour un maître".
Bonjour Remind,
Je cède la parole au Vén. Walpola Rahula :
Je cède la parole au Vén. Walpola Rahula :
Source et texte entier :Dhammadelaforet.orgWalpola Rahula a écrit :Attention ou prise de conscience ne signifie pas que vous devez penser et être conscient : « Je fais ceci » ou « Je fais cela ». Non, c'est justement le contraire. Dès que vous pensez « je fais ceci », vous devenez conscient de vous-même, et alors vous ne vivez pas dans votre acte mais dans l'idée « Je suis ». En conséquence, votre travail est gâché. Vous devez vous oublier complètement et vous perdre dans ce que vous faites. Dès qu'un orateur devient conscient de lui-même et pense « je m'adresse à un auditoire », son discours est troublé et le cours de ses pensées rompues, mais quand il se perd dans son discours, dans son sujet, c'est alors qu'il est le meilleur, il parle bien et s'exprime clairement. Toute grande oeuvre artistique, poétique, intellectuelle ou spirituelle est accomplie dans le moment où son créateur est complètement absorbé dans son action, où il s'oublie absolument, où il est débarrassé de la conscience de soi.
Cette attention, cette conscience vigilante de nos activités, que le Bouddha enseigna, consiste à vivre dans le présent, dans l'acte même. (C'est aussi la voie du Zen qui est essentiellement fondé sur cet enseignement). Ici, dans cette forme de méditation, vous n'avez rien de particulier à faire pour développer votre attention, vous n'avez qu'à être vigilant et attentif, quoi que vous soyez en train de faire. Vous n'avez pas à perdre une seconde de votre temps précieux à cette « méditation » particulière, mais vous devez cultiver l'attention, la prise de conscience, tout le temps, jour et nuit, à l'égard de toutes les activités de votre existence quotidienne. Les deux formes de « méditation » dont nous venons de parler concernent notre corps.
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Sabba danam dhammadanam jinati - Le don du Dhamma surpasse tout autre don
Dhammapada


Petit ajout :
Pour schématiser, je dirais que nous pouvons vivre l'instant présent en adhérant, en s'attachant aux phénomènes physiques et mentaux lorsque ceux ci sont agréables, désirables et plaisants ; de la même façon que nous pouvons rejeter cet instant présent, avoir une aversion lorsque les phénomènes physiques et mentaux sont désagréables, non désirables et pas plaisants. Il y a également la situation ou nous sommes neutre, ni agréable, ni désagréable. La pratique de l'attention (Sati) n'est pas là pour circoncire le présent mais le vivre pleinement et l'observer et cette observation (contemplation ?!) n'est véritablement efficace que lorsqu'il n'y a pas de recherche d'un quelconque gain. Observer les phénomènes physiques et mentaux tels qu'ils se présentent aux portes des sens, tout simplement.
Pour schématiser, je dirais que nous pouvons vivre l'instant présent en adhérant, en s'attachant aux phénomènes physiques et mentaux lorsque ceux ci sont agréables, désirables et plaisants ; de la même façon que nous pouvons rejeter cet instant présent, avoir une aversion lorsque les phénomènes physiques et mentaux sont désagréables, non désirables et pas plaisants. Il y a également la situation ou nous sommes neutre, ni agréable, ni désagréable. La pratique de l'attention (Sati) n'est pas là pour circoncire le présent mais le vivre pleinement et l'observer et cette observation (contemplation ?!) n'est véritablement efficace que lorsqu'il n'y a pas de recherche d'un quelconque gain. Observer les phénomènes physiques et mentaux tels qu'ils se présentent aux portes des sens, tout simplement.
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Je ne crois pas qu’on puisse être dans le moment présent sur une simple décision. Tenter d’être dans le moment présent peut être tout au plus un exercice de concentration et d'attention.
La sensation d’être dans le présent me semble plus être la conséquence de l’état de conscience dans lequel on est. Si la conscience est silencieuse, stable et joyeuse, on arrive automatiquement dans le présent. L’éternel présent semble plus être une qualité de la conscience que la perception d’un présent extérieur à nous même. Avec tout ca, on peut franchement s’amuser.
La sensation d’être dans le présent me semble plus être la conséquence de l’état de conscience dans lequel on est. Si la conscience est silencieuse, stable et joyeuse, on arrive automatiquement dans le présent. L’éternel présent semble plus être une qualité de la conscience que la perception d’un présent extérieur à nous même. Avec tout ca, on peut franchement s’amuser.
Le présent est impossible à "saisir", vu que "celui" qui veut le saisir et le vivre, c'est encore l'égo
Dans le dzogchen on dit parfois "ne vous fatiguez pas à corriger le ciel !"
Donc je dirais plutot que "vivre dans le présent", s'établi "de lui-même", lorsque l'égo cesse de vouloir saisir les "nuages" du passé, ceux du futur, et aussi "le présent", bref lorsque l'égo lache-prise, et que son illusion disparait, cette "abscence" fait que naturellement "la présence" se réalise automatiquement
Quand "je" ne suis plus, Cela est à nouveau

Dans le dzogchen on dit parfois "ne vous fatiguez pas à corriger le ciel !"
Donc je dirais plutot que "vivre dans le présent", s'établi "de lui-même", lorsque l'égo cesse de vouloir saisir les "nuages" du passé, ceux du futur, et aussi "le présent", bref lorsque l'égo lache-prise, et que son illusion disparait, cette "abscence" fait que naturellement "la présence" se réalise automatiquement
Quand "je" ne suis plus, Cela est à nouveau
Tu dis on entend souvent dire... Alors, oui, mais parce qu'il n'y a pas de mot pour dire en 2 mots ce qu'il faut faire pour méditer. Donc être dans le présent empêche surtout de se rappeler qu'il ne faut pas s'attacher au passé et au futur, ensuite, pour les débutants, le présent n'est pas une solution, oui mais c'est pas grave, avec le temps, l'esprit finira par le fait de ne plus suivre les pensées du passé et du futur, comprendre qu'il n'est pas non plus le présent....
C'est donc pas une fausse vue que de dire d'être dans le présent?
Namasté
C'est donc pas une fausse vue que de dire d'être dans le présent?
Namasté
Alors quelle est la différence avec une certaine apathie ou encore de l'inconscience vu qu'on n'y prête pas attention ?yudo a écrit : Tenter de le saisir, c'est le laisser fuir plus sûrement encore qu'en ne s'en occupant pas.
Est-ce que le fait d'être à son affaire, c'est ça ?
Mais alors être dans le passé ou dans le futur n’est pas plus problématique du moment qu’on y est entièrement. Je dirais même que futur ou passé deviennent entièrement le présent puisqu’ils se présentent maintenant.
N'est-ce pas ?
Je me pose la question de qui porte de l'attention ou a de la vigilence ? Si c'est moi, je me regarde forcément être attentif ou être vigilant. Donc il y a en quelque sorte toujours un observateur...tirru... a écrit :Bonjour Remind,
Je cède la parole au Vén. Walpola Rahula :
Walpola Rahula a écrit :Attention ou prise de conscience ne signifie pas que vous devez penser et être conscient : « Je fais ceci » ou « Je fais cela ». Non, c'est justement le contraire. Dès que vous pensez « je fais ceci », vous devenez conscient de vous-même, et alors vous ne vivez pas dans votre acte mais dans l'idée « Je suis ». En conséquence, votre travail est gâché. Vous devez vous oublier complètement et vous perdre dans ce que vous faites. Dès qu'un orateur devient conscient de lui-même et pense « je m'adresse à un auditoire », son discours est troublé et le cours de ses pensées rompues, mais quand il se perd dans son discours, dans son sujet, c'est alors qu'il est le meilleur, il parle bien et s'exprime clairement. Toute grande oeuvre artistique, poétique, intellectuelle ou spirituelle est accomplie dans le moment où son créateur est complètement absorbé dans son action, où il s'oublie absolument, où il est débarrassé de la conscience de soi.
Cette attention, cette conscience vigilante de nos activités, que le Bouddha enseigna, consiste à vivre dans le présent, dans l'acte même. (C'est aussi la voie du Zen qui est essentiellement fondé sur cet enseignement). Ici, dans cette forme de méditation, vous n'avez rien de particulier à faire pour développer votre attention, vous n'avez qu'à être vigilant et attentif, quoi que vous soyez en train de faire. Vous n'avez pas à perdre une seconde de votre temps précieux à cette « méditation » particulière, mais vous devez cultiver l'attention, la prise de conscience, tout le temps, jour et nuit, à l'égard de toutes les activités de votre existence quotidienne. Les deux formes de « méditation » dont nous venons de parler concernent notre corps.
Je ne vois comment il y a prise de conscience et possibilité se perdre dans ce que l'on fait. Encore une fois, alors vivre à fond son passé est donc parfait ?
_________________remind a écrit :Alors quelle est la différence avec une certaine apathie ou encore de l'inconscience vu qu'on n'y prête pas attention ?yudo a écrit : Tenter de le saisir, c'est le laisser fuir plus sûrement encore qu'en ne s'en occupant pas.
Est-ce que le fait d'être à son affaire, c'est ça ?
Mais alors être dans le passé ou dans le futur n’est pas plus problématique du moment qu’on y est entièrement. Je dirais même que futur ou passé deviennent entièrement le présent puisqu’ils se présentent maintenant.
N'est-ce pas ?
Pourquoi vouloir être dans le passé et dans le futur? Si quelqu'un veut souffrir, alors pourquoi pas.
Namasté