spiritualité et célibat

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michel_paix
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L'humain se trahi lui-même en s'ignorant lui-même, au profit d'une cause passionnante.
:)
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michel_paix
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Salut Dharmadhatu, je crois que ton questionnement est une histoire d'avis personnelle, pour ma pars je trouve extra ordinaire le développement de l'être humain, voiture, maison, électricité, net, ordi, etc... a mon sens il serait stupide d'abandonné nos "capacités" au nom d'une utopie. Revenir a la source n'est pas en niant nos "facultés", je dirais même que tout développement philosophique est possible uniquement par nos "capacités humaine", même le végétariste n'est pas plus près de la nature que le carnivore voir le cannibale, cette idee d'être plus en "union" avec la nature est faussé, car ceux qui prêche de tel message sont bien souvent "enfermer" dans leur dogmatisation, quoi que vous fassiez vous ne pouvez pas vous extraire de la nature, vous pouvez qu'ignorer se que vous êtes, le Buddha a largement parler de cela.
:)
onmyway

Citation pour ceux qui "croient en dieu" ou pas :mrgreen:

Dieu a créé la bêtise humaine pour nous donner une idée précise de l'infini.
freestyle

Bonjour tout le monde !

A vous lire, me vient une question.
L'humanité dans son ensemble ne peut-elle pas être considérée comme l'individu, égarée dans les mêmes illusions ?

L'esprit scientifique, c'est bien, quand ça permet de maîtriser des objets, des choses mortes dans leurs articulations mécaniques, et d'en retirer sécurité, confort... Mais comme le propre de la pensée est d'articuler des idées, des concepts figés (et donc morts aussi), elle ne peut peut-être que pécher quand elle entend "gérer", maîtriser (mécaniquement, donc) des êtres vivants ou leurs relations ? L'intellect est froid, et éloigne de la réalité de la vie, à mon sens, quand il s'occupe de décider, de planifier, ce qui devrait être vécu avec plus de coeur et moins de peur, comme la relation, conjugale, ou encore avec l'environnement vivant.

La fonction essentielle de la relation me semble être, comme le dit Krishnamurti, de nous révéler à nous-mêmes.
Il me semble logique qu'alors, la volonté de "cadrer" la relation, de la planifier, d'en attendre quelque chose, freine voire empêche la prise de conscience qu'elle devrait naturellement amener. Être célibataire ou en couple par choix (c-à-d par rapport à une idée qu'on se fait de la chose) est de l'ordre de la volonté de contrôle, qui a bien souvent la peur à sa racine. J'y vois la source d'illusions et de souffrances... Est-ce cela, le "samsara" ?

N'est-ce pas plutôt la patiente exploration de ces souffrances, qui seule permet d'apprendre à mieux se connaître ?
Le couple n'est sans doute pas un obstacle à la spiritualité, si on y considère la difficulté, voire la souffrance psychologique, comme un révélateur de nos troubles intérieurs, comme une invitation à observer en soi. Alors que bien évidemment, si on craint la souffrance, qu'on la fuit, on peut finir par fuir aussi tout ce qui la révèle. Autrui semble nous mettre en danger, mais il ne fait que révéler les peurs et souffrances qui sommeillent en nous...
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Flocon
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Je n'ai pas d'avis particulier sur ton approche, mais j'ajoute un point qui est peut-être complémentaire.
Selon la voie bouddhiste, du moins telle que je la comprends, la souffrance n'est pas liée à telle ou telle situation sociale ou familiale particulière, à la présence ou à l'absence de personnes proches, mais à la présence dans l'esprit des "poisons mentaux" : avidité, répulsion, ignorance (on peut traduire différemment et subdiviser, mais le fond reste toujours semblable). Face à ces poisons, les diverses écoles proposent des méthodes différentes, qu'on peut (très :oops: ) grossièrement résumer à trois :

-les éviter en cultivant des conditions défavorables à leur apparition et favorables à l'apparition de leurs contraires,
-les transformer en remèdes,
-les éradiquer en réalisant leur vacuité (qui n'est pas leur inexistence).

Donc ni la fuite, ni le contrôle, ni l'analyse, ni l'affrontement de ce qui fait souffrir (dans l'exemple que tu donnes, l'autre pris comme révélateur de nos problèmes et devenant objet de répulsion ou d'attirance malsaine) ne sont considérés comme spécialement "bon" ou "mauvais" : ce sont toujours des outils qu'on peut employer, en sachant qu'il vaut mieux le faire de façon cohérente, sans tout mélanger, pour obtenir un résultat satisfaisant.

Il me semble que l'éventail des possibilités est très large, à déployer différemment selon chacun.
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
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axiste
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L'humanité dans son ensemble ne peut-elle pas être considérée comme l'individu, égarée dans les mêmes illusions ?
Image qui m'apparait très expressive : comme Alice au pays des merveilles dégringolant dans le terrier du lapin…on dégringole d'un monde à l'autre, dans une infinité de mondes…c'est sans fin…
N'est-ce pas plutôt la patiente exploration de ces souffrances, qui seule permet d'apprendre à mieux se connaître ?
Le couple n'est sans doute pas un obstacle à la spiritualité, si on y considère la difficulté, voire la souffrance psychologique, comme un révélateur de nos troubles intérieurs, comme une invitation à observer en soi
Donc oui, voir l'avidité, l'aversion et l'ignorance
Les éradiquer, les transformer et les éviter à l'aide de l'observation
En agissant ainsi, on n'échappe pas au fonctionnement binaire bon ou mauvais à mon avis puisqu'il est dessiné comme un socle sur lequel la souffrance sera vue ou perçue.
Les outils ne seraient que des outils...Comme tu évoques "l'environnement vivant", il me semble que lui, est plutôt inclusif…qu'il englobe tout, même nos petits mots déjà morts en naissant… Butterfly_tenryu
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
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Flocon
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axiste a écrit :En agissant ainsi, on n'échappe pas au fonctionnement binaire bon ou mauvais à mon avis puisqu'il est dessiné comme un socle sur lequel la souffrance sera vue ou perçue.
C'est vrai, mais je ne sais pas s'il y a beaucoup besoin de s'en faire à ce propos dans un cadre bouddhiste : "bon" et "mauvais" sont des concepts, des formations mentales. On n'y échappe pas puisqu'on pense forcément en concepts et qu'il n'est pas question de cesser de penser (le bouddhisme n'étant pas une entreprise de décervelage, fort heureusement), mais est-ce un problème? La souffrance ne vient pas des formations mentales mais des poisons mentaux, c'est différent. :?:
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
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Kong Tseu
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axiste
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Je ne sais pas ce qu'est le décervelage ...

Mais je suis d'accord : les concepts sont utiles et la souffrance vient des poisons mentaux qui imprègnent souvent jusqu'à nos mots jap_8
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
freestyle

axiste a écrit : Image qui m'apparait très expressive : comme Alice au pays des merveilles dégringolant dans le terrier du lapin…on dégringole d'un monde à l'autre, dans une infinité de mondes…c'est sans fin…
L'univers serait-il ... fractal ? ^^
axiste a écrit :En agissant ainsi, on n'échappe pas au fonctionnement binaire bon ou mauvais à mon avis puisqu'il est dessiné comme un socle sur lequel la souffrance sera vue ou perçue.
Je dirais même plus : ce socle est sans doute celui du conditionnement, et par suite, de la souffrance psychologique.
La réalité n'a pas de contraire, ni d'opposé.
Flocon a écrit : la souffrance n'est pas liée à telle ou telle situation sociale ou familiale particulière, à la présence ou à l'absence de personnes proches, mais à la présence dans l'esprit des "poisons mentaux"
Je suis d'accord. Il me semble juste que ces "poisons mentaux" sont dus au fait que le mental sort de son cadre de compétences naturel. Avidité, répulsion, ignorance, ne me semblent que des symptômes du fait que nous sommes conditionnés à tout aborder de manière mécanique, intellectuelle, et par conséquent partielle. Ce qui vit est par définition en mouvement permanent (et qu'est-ce qu'une relation, sinon l'expression de la vie ?), et ne fonctionne donc pas que mécaniquement, quand bien même les protagonistes seraient fort névrosés. En tout cas, la vie échappe à la définition, au contrôle par le mental, qui, ne traitant que de choses figées et par conséquent mortes, ne peut contrôler que par la force, la violence, la peur, la destruction. L'approche "civilisée" de la vie est mortifère, et révèle une profonde inconscience, et ce n'est pas un hasard. Nous vivons en quelque sorte dans le "tout mental", et cette fuite de la peur (par le pouvoir) génère l'illusion et la souffrance. Tout pouvoir nourrit l'ego.
Il est donc logique, au final, que l'image ait dans nos sociétés un tel pouvoir. Au royaume de l'illusion, les images règnent, c'est une lapalissade.
Flocon a écrit :Donc ni la fuite, ni le contrôle, ni l'analyse, ni l'affrontement de ce qui fait souffrir (dans l'exemple que tu donnes, l'autre pris comme révélateur de nos problèmes et devenant objet de répulsion ou d'attirance malsaine) ne sont considérés comme spécialement "bon" ou "mauvais" : ce sont toujours des outils qu'on peut employer, en sachant qu'il vaut mieux le faire de façon cohérente, sans tout mélanger, pour obtenir un résultat satisfaisant.

Il me semble que l'éventail des possibilités est très large, à déployer différemment selon chacun.
Tout à fait. Je dirais même qu'il est infini, si on veut l'aborder par l'imagination.
Rien n'est bon ou mauvais en soi, mais dans l'idée qu'on s'en fait, comme disait Héraclite je crois.
Je n'ai qu'un seul outil, en ce qui me concerne : l'observation attentive et honnête. Et rien que pour apprendre à l'utiliser correctement, c'est déjà une sinécure...

Finalement, la relation avec autrui dépend je crois de la relation qu'on a avec soi-même.
Être célibataire ou en couple, ou encore en famille, ne révèle hélas pas grand-chose à ce sujet. Le choix, par contre, lui, parle. A mon sens, être seul ou accompagné par choix de vie parle de ce qu'on désire, et de ce qu'on craint. Je crains que ce genre de motivation n'amène guère de situation satisfaisante. Mais c'est une bonne chose, si ça permet de mieux se connaître soi-même, poussé par l'aiguillon de l'insatisfaction !
Butterfly_tenryu
axiste a écrit :Mais je suis d'accord : les concepts sont utiles et la souffrance vient des poisons mentaux qui imprègnent souvent jusqu'à nos mots
jap_8
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Flocon
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Axiste, une entreprise de décervelage est une entreprise qui vise à empêcher les gens de penser, d"employer leur intelligence. Le bouddhisme n'a pas ce type de but.
freestyle a écrit :Il me semble juste que ces "poisons mentaux" sont dus au fait que le mental sort de son cadre de compétences naturel. Avidité, répulsion, ignorance, ne me semblent que des symptômes du fait que nous sommes conditionnés à tout aborder de manière mécanique, intellectuelle, et par conséquent partielle.
Oui, mais je crois que le bouddhisme va plus loin dans sa définition des poisons mentaux : il ne les réfère pas à un fonctionnement dénaturé de l'esprit par opposition à un autre fonctionnement qui lui, serait conforme à une hypothétique "nature". Il s'agit simplement du mode de fonctionnement normal, qui, dans certaines conditions, cause de la souffrance. L'image du poison est bonne : un poison, ce n'est pas quelque chose de contre-nature, c'est un produit naturel qui entraîne des effets nocifs dans certains cas. Dans d'autres cas au contraire, il peut être bénéfique et servir à soigner - et le bouddhisme est cohérent à cet égard, en proposant une voie (le tantrisme) qui permet de changer les poisons en remèdes.
freestyle a écrit :Finalement, la relation avec autrui dépend je crois de la relation qu'on a avec soi-même.
Être célibataire ou en couple, ou encore en famille, ne révèle hélas pas grand-chose à ce sujet. Le choix, par contre, lui, parle. A mon sens, être seul ou accompagné par choix de vie parle de ce qu'on désire, et de ce qu'on craint. Je crains que ce genre de motivation n'amène guère de situation satisfaisante. Mais c'est une bonne chose, si ça permet de mieux se connaître soi-même, poussé par l'aiguillon de l'insatisfaction !
C'est vrai. On pourrait d'ailleurs le dire de tout aspect de la vie reposant sur un choix.
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
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