Une façon simple de se libérer du Karma ?

tongra

Mais pas du tout, il n'y a aucun débordement quand on aborde le coeur du sujet !

La gratuité de l'action, le don ... mais il n'y a pas à entrer en matière quand on a l'impression de s'en écarter (ce qui ne reste qu'une idée) mais plutôt de voir ce fonctionnement avec amour, sans le juger ; après la trajectoire se rétablit naturellement par cette observation désinvestie.

Faire des efforts n'est pas problématique en soi, mais qui veulent-ils servir ? En découvrant cela on se dégage automatiquement de l'ambition égotique et l'espace inconditionné peut prendre place.

Et ce n'est pas si difficile que ça, c'est juste apprendre à se réorienter.
ted

J'en ai marre de me mentir : je veux sauver ma peau ! :D
J'ai pas envie d'aller dans un enfer : ni chrétien, ni bouddhiste. :D
J'ai pas envie non plus de renaitre en animal et de me faire courser par des bêtes sauvages !
J'ai pas envie de revivre les souffrances que j'ai connues les 40 premières années de ma vie.
J'ai pas envie non plus que mes enfants vivent des souffrances identiques...
Et j'ai pas envie d'une société où je me fais exploiter par des nantis ou braquer par des voyous.

Je suis douillet, lâche, et j'aime pas marcher nu pied trop longtemps... :D :cool:

Quand on me dit de ne plus y penser, le temps de la pratique, je veux bien...
Mais une philosophie du renoncement permanent 24h/24, sans certitude aucune que celle d'une conviction profonde et de 2, 3 expériences méditatives bizarres, est-ce que c'est suffisant pour tout lacher ? Pour moi, non, c'est clair. Et OnMyWay l'a toujours dit : je suis lié à mon petit confort. Même quand j'avais rien (j'ai dormi dans ma voiture à une époque où j'étais chômeur), même quand je n'avais rien donc, je cherchais quand même un coin tranquille pour pioncer.

J'ai toujours chercher à améliorer mes conditions de vie. Même si ça peut faire rire quand on voit ce que j'appelais "amélioration".
Quand j'étais chômeur, j'ai vécu 9 mois avec une baguette de pain et deux sachets de soupe en poudre par jour.
Je faisais quand même 1 kilomètre de plus pour trouver la baguette 20 centimes moins cher !
Et j'allais courir tous les jours au bois de Vincennes, même en mangeant si peu.

Mais je ne peux dire, à aucun moment, que le résultat n'avait pas d'importance. Même maintenant, je me mentirais à moi-même en disant ça.
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axiste
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Faire des efforts n'est pas problématique en soi, mais qui veulent-ils servir ? En découvrant cela on se dégage automatiquement de l'ambition égotique et l'espace inconditionné peut prendre place.

Et ce n'est pas si difficile que ça, c'est juste apprendre à se réorienter.

Merci Tongra, oui, c'est bien ça qui revient quelquefois, mais comme tu dis, c'est "juste apprendre à se réorienter"
Cela me demande encore beaucoup d'attention mais c'est aussi beaucoup plus léger ...maintenant, je repère quand je me rigidifie, avant je ne le voyais même pas...ensuite, il faut regarder ce fonctionnement avec amour et sans juger, oui. <<metta>>
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
onmyway

à Ted, je t'ai peut-être dit que tu étais "attaché à ton confort" (superflu j'attendais ;-) ) mais après il me semble légitime de chercher à vivre dans un minimum de "bien être", que l'on soit homme, femme, moine, renonçant, ours, oiseau, arbre, dauphin, requin, foumi etc ! C'est dans la nature des êtres vivants de chercher une sorte "d'homéostasie" , d'équilibre et d'harmonie de vie; pour vivre, méditer etc;
Le danger est toujours les extrêmes, à la fois dans la surconsommation et le luxe qui mène à devoir "bosser encore et toujours plus souvent", et celui de la privation, qui ne mène qu'à une souffrance plus grande souvent; La modération est la voie du bouddha il me semble;
La surconsommation-possession mène à la boulimie, l'insatisfaction insatiable, et à la perte d'indépendance, de simplicité et sobriété (y compris toutes ces distractions, médias etc), et la privation-ascètisme mène à l'austérité et à la mort;
D'un coté la société consumériste encourage à consommer tout et n'importe quoi, de l'autre les religions officielles culpabilisent parfois les gens contre toutes ces tentations; Les gens deviennent donc un peu schizo :mrgreen: tiraillés entre leur désir de paix, de liberté, et leurs désirs consuméristes, de toujours plus;
A mon sens la voie la mieux est dans la simplicité volontaire (non imposée ni par les dogmes religieux, ni la société matérialiste)
"Va prendre tes leçons dans la nature" disait je ne sais plus qui;
C'est en tous cas vers ça que je vais toujours pour ma part, même si rien n'est parfait nulle part;
Récemment j'ai bivouaqué 4 nuits en forêt (pins des landes proche océan !), une paix dans la foret (les cloches c'est le cri des chouettes !); j'ai aussi fait deux nuits dans un camping pas cher (5 euro l'emplacement !) pour me poser un peu; On me proposerait gratis un hotel tous les soirs à 50 ou 70 euros, je le refuserais;
Je repars dans moins d'une semaine un peu le même rythme
Après chacun à sa nature, certains aiment acheter, posseder, accumuler, montrer leur richesse, attachés à l'apparence, moi je fais parti de ceux qui aiment les choses plus simples, réduire leurs ambitions et leurs possessions, qui vont vers la liberté, j'ai trainé une bagnole pourrie pendant trois ans, je m'en foutais vraiment, tant que le moteur tourne ça me va :mrgreen:
J'aime assez une parole attribuée à Diogène : «Ce qui t'est indispensable coûte peu, c'est le superflu qui vaut la peau des fesses !» disait-il à qui se plaignait de manquer d'argent

De toute façon rien ne dure sur terre, je préfère prendre modèle sur le vent, léger qui va où il veut, ne se laisse capturer par rien, ou la souris ou la belette, qui se nourrit où elle peut, se contente de peu, et passe une vie modeste mais finalement assez libre, sans vraiment de contraintes ou d'obligations
onmyway

Ca me rappelle un échange que j'avais justement eu avec une moniale du village vietnamien en dordogne; Elle m'avait traduit une calligraphie encadrée écrite en vietnamien par Tnh dans le hameau : "Si vous voulez la paix, vous l'avez"
Mais la plupart des gens (moi y compris souvent) veulent-ils vraiment la paix ?
ou d'autres choses ? ;-)
ted

Mais c'est quoi ? la paix ? :shock:

Seul le nirvana est paix (quatrième sceau)
onmyway

La calligraphie de TNH, est à mon sens à prendre comme une sorte de koan non duel, du mahayana vietnamien;
La paix (nirvana) n'est pas une question de temps, ou de niveau exceptionnel et rare à atteindre, c'est notre nature ultime et toujours présente, "derrière" et dans l'agitation des pensées et du monde; mais pour la réaliser, il faut déjà ne plus poursuivre ni s'identifier au reste
lausm

Eh, oui, Ted, tu veux sauver ta peau....mais de quoi??
tu disais sur une autre file etre accaparé par le plan vital....quand on est trop tendu par diverses contraintes, alors peut on trouver la paix facilement?
Je peux faire abstraction pendant quelques minutes, mais par exemple, si je ne résoud pas certains problèmes matériels, alors je ne suis pas en paix quand je m'assois sur le coussin...pas vraiment.
MAis ça, c'est le lot de qui transmigre dans le monde humain....c'est mon expérience et elle est a assumer.
Après, comme le fait remarquer Onmyway, un confort minimum est légitime.
Quand on ne l'a pas on devient irascible, insatisfait, comment peut on aimer?

Cela dit, meme ayant eu une meilleure situation professionnelle-qui ne l'est plus tant que ça actuellement, mais je souhaite changer cela- j'ai connu mes meilleurs souvenirs de vacances dans des conditions relativement fort rustiques.
Je me rappelle des vacances dans la vallée des Merveilles, hébergés dans la bergerie, a l'ancienne : cuisine au feu de bois, toilette a l'eau de source, caca sous le pin en plein air, et c'était vraiment un moment super de simplicité.
Moi non plus je n'ai pas envie du super hotel, je ne me sens pas dans mon univers.
Un camping au bord de l'eau, pas cher et c'est vraiment chouette.
Les camps d'été du zen où on dormait sous la tente collective dehors, et bien je n'en garde pas un souvenir de quelque chose d'inconfortable.
et je suis persuadé que le bouddhiste va dans le meme sens que la simplicité volontaire.
Je pense aussi que dans quelques années, plein de gens vont avoir rejoint ce mouvement pour ne plus subir une crise, mais choisir leur vie.
Katly

A ce sujet, sur le karma, je rejoins beaucoup de propos et les explications de Lausm et certains propos de Flocon et Onmyway...

Se libérer du karma, si on est bouddha ou bodhisattva ? Sinon, pour un simple pratiquant(e) on se libère d'un, des karma ?
Il y a toujours une transformation à faire.
Ce qui me semble libérer du karma, c'est aussi c'est de ne pas savoir quel est le karma, au sens futur, mais ce qu'il est au présent et ne pas trop se tourmenter plus que de raison.
Un haïku que j'ai épinglé au-dessus de mon bureau dit :

Voici le présent où
s'est épanoui le passé
voici le présent plein
de bourgeons pour l'avenir.

Kawaï Kanjiro


J'essaie de ne plus m'angoisser, avec celui du passé déjà, et je vois qu'avant même de connaître cette notion, j'ai fais de mon mieux.
Je n'étais pas seule dans le karma non plus, il y a eu les conditions, l'interdépendance, tout ce qui est advenu et advient ne dépend pas que de moi. J'ai accepté que je ne contrôle pas tout, mais que je peux maîtriser mon esprit, ouvrir mon coeur.
Je préfère vivre et faire des choix le plus en accord avec moi-même, mes aspiration, mon idéal, c'est difficile, pas sans risque et me pose parfois de sacré dilemme, c'est sûr, je prends parfois à bras-le-corps. Mais la pratique de la méditation m'a apprise à m'assoir profondément avec le problème, et la réponse vient presque comme une petite lumière dans la nuit, qui va me guider à nouveau, dans le bon sens.
Ce que je sais, c'est depuis que j'ai un chemin spirituel, depuis que je le suis, j'ai moins peur, j'ai peut-être acquis une foi de confiance.
J'essaie de conserver les bonnes conditions et de changer, modifier les mauvaises, de cultiver les meilleures.
J'essaie de ne pas subir, mais agir, de ne pas me laisser imposer des choses comme dans le passé, de me laisser fabriquer des rêves par une société qui ne me correspond pas toujours.
J'essaie le plus possible de faire attention à ceux que j'aime mais sans étouffer ma propre liberté, sacrifier mon idéal, en respectant leur liberté, leur idéal, aussi, ils ne m'attendent pas pour décider de leur vie d'ailleurs. Mon fils fais son chemin, et ce qui est étonnant c'est qu'on se rejoins sur bien des points, maintenant.
Bref, j'essaie de faire au mieux, selon ma conscience et mon coeur.
Je crois que pour se libérer du karma, toutes actions en ce sens doit-être accomplies avec le plus d'honnêteté, le plus de compréhension, et de compassion possible, autant envers soi-même, qu'envers les autres.

Peut-être parce que j'ai vieilli, j'aime bien un minimum de bonne conditions et de sécurité. Faire un pèlerinage c'est en encore dans mes cordes, mais c'est bon d'avoir un toit et à manger tous les jours. Je crois qu'on peut aussi être à l'aise partout dans des conditions confortables ou rustiques ou toutes simples avec un peu d'humour et le regard du coeur.
ted

lausm a écrit :Eh, oui, Ted, tu veux sauver ta peau....mais de quoi??
Mais de la souffrance...
On oublie un peu vite que le Bouddha n'a pas prétendu nous apporter la Sagesse, la Connaissance, la Vérité mais simplement la fin de dukkha.
Donc, la fin des karmas contaminés.
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