Les obstacles à la méditation

Katly

Jean a écrit :Il y a la phrase Bönpo" : "On ne peux laver une main ensanglantée avec une autre main ensanglantée."

ca n'en finit pas et ça ne nettoie rien.

Il vaut mieux lacher prise, laisser tomber, arriver à un état d'esprit, calme et paisible, cela permet de se ressourcer, de se réparer, c'est un état ou la conscience est plus claire. C'est bon d'y rester. Ensuite, s'il y a des problémes à résoudre on peut les examiner avec plus de calme et de clarté et savoir ainsi quoi faire. C'est au fond augmenter son éfficacité dans la résolution de problèmes. Cet état calme, paisible est un état qui stimule l'inspiration, l'intuition, la créativité, l'adaptabilité.

Zazen, c'est entrer dans son cercueil... On a des problèmes. Mais si on meurt dans les minutes qui suivent, on a plus de problèmes. On peut voir la méditation comme un entrainement à mourir et donc à lacher prise.

Les problèmes sont dans les pensées et les émotions, on peut les laisser tomber un instant par la méditation. C'est comme être confiné dans les pièces que constituent les problèmes et pouvoir sortir de temps en temps pour prendre le frais quelques instants.
jap_8


Je comprends ça ne nettoie rien et dramatise comme s'il y avait eu crime ? :-(
Garder ses remords, regrets, culpabilité... c'est se condamner, tout condamner. Ne pas assumer.
Ouvrir, laisser couler pour permettre à la guérison de se faire.
tongra

ted a écrit :Pour bien méditer, on dit qu'il faut savoir lacher-prise. Mais est-ce qu'on peut lacher-prise quand on est torturé par des remords, des regrets, de la culpabilité ou de l'inquiétude ?

Est-ce que le lacher-prise, c'est abandonner tout ça ?
Ou bien est-ce qu'il faut faire le ménage avec nos problèmes, avant de vouloir lacher-prise ?
Est-ce que l'idée de devoir bien méditer n'est pas le tout premier "obstacle" ?
lausm

ted a écrit :Alors, pour lacher-prise... yaurait ka lacher prise ? :oops:
Ca m'a l'air un peu simple...

Justement.....c'est ça qui est le plus difficile, quand c'est simple.
Et pourtant, quand on essaie, souvent on voit que ça marche, et on se dit "pourquoi je suis resté tant de temps a me prendre la téte"
onmyway

Et pourtant, quand on essaie, souvent on voit que ça marche, et on se dit "pourquoi je suis resté tant de temps a me prendre la téte"
Je vois que je ne suis pas le seul à le vivre :lol:
Le problème, à mon sens, c'est que "celui qui se crée des problèmes" et tous ces obstacles à la méditation,
c'est l'égo illusoire...
Et qui est celui qui entreprends de méditer pour se liberer de ces même obstacles et problèmes ?
C'est encore l'égo ;-)
Et l'égo est par nature une illusion, éphémère...
Par conséquent une méditation "entreprise" par l'égo, ne peut jamais durer, cette méditation est de même nature que les obstacles qu'elle cherche à transcender, et elle a le même auteur : l'égo, le mental, "celui qui agit"
Par conséquent, il faut tot ou tard réaliser aussi, que l'état méditatif véritable n'est pas une action de l'égo, ni crée par le mental, ou une inititative personnelle;
C'est au contraire la négation de l'acte de vouloir méditer;
Au moment où quelqu'un veut méditer, il devrait aussitot se demander à lui-même " qui est celui qui veut méditer ?"
alors le méditant est vu à la source, il n'existe pas, et le désir ou l'action de méditer" n'a plus lieu d'être non plus, et les obstacles comme le méditant ont disparu
Vouloir méditer, se mettre à méditer, c'est déjà une contraction dans les termes, car l'état méditation est justement la cessation de toute action, volition, désir, y compris celui de méditer ou de vouloir se libérer, de ces obstacles;
La méditation réelle et durable, est donc une non-méditation, ce n'est pas une initiative personnelle;
Cet état méditatif est toujours présent, mais il n'apparait que quand cessent toutes les autres activités, pensées, désirs, y compris celle de méditer; L'observation pure, la conscience pleine ne peut donc pas être crée, ou alors seulement de façon impermanente, étant donné que tout ce qui est crée, est détruit tot ou tard, tout ce qui apparait, disparait;
L'état méditatif ne peut donc jamais être provoquer, par aucune action, même imperceptible de l'esprit, elle s'actualise quand l'esprit renonce à toutes choses, y compris à vouloir méditer
Ce n'est donc pas le méditant qui "va chercher la méditation", c'est la méditation qui apparait quand le méditant voit son inexistence, et quand sans plus aucun effort de sa part, il lache prise et cesse de vouloir poursuivre quoique ce soit
Katly

lausm a écrit :
ted a écrit :Alors, pour lacher-prise... yaurait ka lacher prise ? :oops:
Ca m'a l'air un peu simple...

Justement.....c'est ça qui est le plus difficile, quand c'est simple.
Et pourtant, quand on essaie, souvent on voit que ça marche, et on se dit "pourquoi je suis resté tant de tant a me prendre la téte"
C'est ce genre de pensées qui me traversent lorsque je suis au sol devant mon autel.
Quelques inspir/expir de soulagement, de retour au calme, je vois le Bouddha sourire entre les lampes, et je me dis "t'es toujours là, assis, toi" alors spontanément je souris aussi... et plus légère sans mon poids de regrets... etc pas de jugement, j'ai envie de m'assoir comme lui, sur mon coussin, et je me dis "qu'est-ce qu'il y à faire de mieux ?" ou 'au point ou j'en suis, il n'y a plus que ça à faire".

Aussi concernant les regrets, remords, culpabilité et l'impermanence... est-ce que tout dépend de soi ?
C'est une question qu'on peut se poser profondément pour éclairer la situation.

Devoir méditer, il y a la résolution, mais aussi l'obstacle d'ajouter un regret, culpabilité de plus, si on y parvient pas. :roll:
onmyway

Pour ma part, j'arrive de plus en plus souvent à méditer "dans l'action", en tous cas "quand je le décide", prise de conscience du souffle, par exemple, en marchant, à vélo, voiture, courses, n'importe où, pas seulement assis en tailleur; mais je sais que cette action de méditer a un début et donc aura une fin;
alors que l'état méditatif naturel et réel, n'a ni commencement ni fin, et n'est pas provoqué ou crée par qui que ce soit
Katly

Si tout dépend de soi, de notre esprit.
On est pas seul responsable de tout, non plus, on vit dans un monde interdépendant. <<metta>>

Je cite TNH :

L’interdépendance : un principe universel. A la quête du bonheur qui semble faire rage en Occident, il répond par le principe universel d’interdépendance. Il n’est pas d’« être », il n’est que de l’« inter-être ». Traduction : « Je » dépend de ce qui est « autre que moi ». Thich Nhat Hanh enseigne qu’il n’y a pas de coupure entre soi et le monde. Tel est le « non-soi » bouddhiste. Il signifie que nous ne sommes ni seuls, ni isolés, et que notre bien-être dépend du bien-être d’autrui, et réciproquement.

Butterfly_tenryu


FleurDeLotus
ted

tongra a écrit :Est-ce que l'idée de devoir bien méditer n'est pas le tout premier "obstacle" ?
onmyway a écrit :L'état méditatif ne peut donc jamais être provoquer, par aucune action, même imperceptible de l'esprit, elle s'actualise quand l'esprit renonce à toutes choses, y compris à vouloir méditer
Ca, c'est la vision de la méditation du point de vue des écoles non duelles, comme le Zen ou le Dzogchen. Qui pratiquent une méditation dite "sans objet".

Ce n'est pas le cas du theravada où il existe des dizaines "d'objets" de méditation, qui sont proposés au disciple par le maître. L'un des plus courant étant la respiration anapana. Ni le cas totalement du vajrayana qui propose aussi des méditations dites "analytiques". Qui mériteraient une explication, d'ailleurs.

Bref, le mot méditation c'est un peu fourre-tout... :)
Avatar de l’utilisateur
jules
Messages : 3228
Inscription : 15 février 2009, 19:14

Ted :
Bref, le mot méditation c'est un peu fourre-tout... :)
C'est vrai, cependant il me semble que toutes ont comme point commun d'être une forme de retour à soi, comme une investigation consciente de "Cela", par opposition au fait de se laisser entrainer par les infinis chemins du "divertissement", toujours plus ou moins insatisfaisants.

En tous les cas, moi, quand je parle de méditation, je parle plus spécifiquement et tacitement de ce que je patique, de zazen.

<<metta>>
Dernière modification par jules le 13 avril 2013, 14:17, modifié 1 fois.
tongra

ted a écrit : Ca, c'est la vision de la méditation du point de vue des écoles non duelles, comme le Zen ou le Dzogchen. Qui pratiquent une méditation dite "sans objet".

Ce n'est pas le cas du theravada où il existe des dizaines "d'objets" de méditation, qui sont proposés au disciple par le maître. L'un des plus courant étant la respiration anapana. Ni le cas totalement du vajrayana qui propose aussi des méditations dites "analytiques". Qui mériteraient une explication, d'ailleurs.

Bref, le mot méditation c'est un peu fourre-tout... :)
Ok, pour ton développement mais je reviens maintenant sur le 2ème point critique de ta phrase : "bien méditer"

Est-ce qu'ainsi on ne va pas vers la frustration assurée et donc vers un renforcement de la dualité ?
Répondre