Pour bien méditer, on dit qu'il faut savoir lacher-prise. Mais est-ce qu'on peut lacher-prise quand on est torturé par des remords, des regrets, de la culpabilité ou de l'inquiétude ?
Est-ce que le lacher-prise, c'est abandonner tout ça ?
Ou bien est-ce qu'il faut faire le ménage avec nos problèmes, avant de vouloir lacher-prise ?
Les obstacles à la méditation
Les obstacles à la méditation sont "le sujet" d'observation de la méditation;
Sans parler d'un objet de base de concentration (souffle ou autre) qui apporte la tranquilité:
Cette paix apporte un aiguisement de l'esprit, et cet esprit aiguisé est précisement ce avec quoi il faut "trancher" ses obstacles, remords, regrets, souffrances etc;
L'esprit n'est pas une épée, son pouvoir tranchant agit par la conscience, la prise de conscience de ces obstacles;
Je considère des fois qu'une méditation samatha est un affutage de l'épée esprit
Après il faut passer au défrichage, des problèmes de l'esprit corps
Ceux qui sont doués et assez vigilant, peuvent passer directement du défrichage, sans affutage, mais
en général si l'esprit n'est pas calme un minimum, le défrichage sera laborieux, et ne sera pas fait "jusqu'aux racines"
Si le défrichage (qui peut s'apparenter à vipassana, l'observation pure et directe de "soi", de l'égo, et tout ce fatras) est fait jusqu'au bout, le défrichage est définitif, pour les ronces et pousses qui ont été arrachées completement en tous cas;
Avant de pouvoir lacher prise, il faut d'abord "prendre conscience" qu'on "tient prise";
Si je te préviens qu'en ce moment, tes épaules ou ta main est tendue, levés, ou crispée, aussitot tu y es attentif, tu prends conscience de ces tensions, et cette simple prise de conscience est la début du lacher -prise
Sans prise de conscience, le lacher prise est impossible
Même si je n'aime pas les schema types, on pourrait simplifier en dans le processus méditatif comme ça :
-calmer (samatha) - parfois facultatif
-prise de conscience (vipassana)
-lacher-prise (dukkha-nirodha)
Sans parler d'un objet de base de concentration (souffle ou autre) qui apporte la tranquilité:
Cette paix apporte un aiguisement de l'esprit, et cet esprit aiguisé est précisement ce avec quoi il faut "trancher" ses obstacles, remords, regrets, souffrances etc;
L'esprit n'est pas une épée, son pouvoir tranchant agit par la conscience, la prise de conscience de ces obstacles;
Je considère des fois qu'une méditation samatha est un affutage de l'épée esprit
Après il faut passer au défrichage, des problèmes de l'esprit corps
Ceux qui sont doués et assez vigilant, peuvent passer directement du défrichage, sans affutage, mais
en général si l'esprit n'est pas calme un minimum, le défrichage sera laborieux, et ne sera pas fait "jusqu'aux racines"
Si le défrichage (qui peut s'apparenter à vipassana, l'observation pure et directe de "soi", de l'égo, et tout ce fatras) est fait jusqu'au bout, le défrichage est définitif, pour les ronces et pousses qui ont été arrachées completement en tous cas;
Avant de pouvoir lacher prise, il faut d'abord "prendre conscience" qu'on "tient prise";
Si je te préviens qu'en ce moment, tes épaules ou ta main est tendue, levés, ou crispée, aussitot tu y es attentif, tu prends conscience de ces tensions, et cette simple prise de conscience est la début du lacher -prise
Sans prise de conscience, le lacher prise est impossible
Même si je n'aime pas les schema types, on pourrait simplifier en dans le processus méditatif comme ça :
-calmer (samatha) - parfois facultatif
-prise de conscience (vipassana)
-lacher-prise (dukkha-nirodha)
Je crois que non. Il me semble que tu décris là l'obstacle que la terminologie du canon pali désigne par Uddhacca-kukkuca, qu'on traduit souvent par "l'agitation et le remord", peut-être associé à l'obstacle de la malveillance, Vyapada (malveillance envers soi-même dans ce cas). Il y a de bons passages à ce sujet dans le manuel d'Ajahn Brahm, non? Je n'ai pas le temps de regarder maintenant.ted a écrit :Mais est-ce qu'on peut lacher-prise quand on est torturé par des remords, des regrets, de la culpabilité ou de l'inquiétude ?
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.
Kong Tseu
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.
Kong Tseu
Il y a la phrase Bönpo" : "On ne peux laver une main ensanglantée avec une autre main ensanglantée."
ca n'en finit pas et ça ne nettoie rien.
Il vaut mieux lacher prise, laisser tomber, arriver à un état d'esprit, calme et paisible, cela permet de se ressourcer, de se réparer, c'est un état ou la conscience est plus claire. C'est bon d'y rester. Ensuite, s'il y a des problémes à résoudre on peut les examiner avec plus de calme et de clarté et savoir ainsi quoi faire. C'est au fond augmenter son éfficacité dans la résolution de problèmes. Cet état calme, paisible est un état qui stimule l'inspiration, l'intuition, la créativité, l'adaptabilité.
Zazen, c'est entrer dans son cercueil... On a des problèmes. Mais si on meurt dans les minutes qui suivent, on a plus de problèmes. On peut voir la méditation comme un entrainement à mourir et donc à lacher prise.
Les problèmes sont dans les pensées et les émotions, on peut les laisser tomber un instant par la méditation. C'est comme être confiné dans les pièces que constituent les problèmes et pouvoir sortir de temps en temps pour prendre le frais quelques instants.
ca n'en finit pas et ça ne nettoie rien.
Il vaut mieux lacher prise, laisser tomber, arriver à un état d'esprit, calme et paisible, cela permet de se ressourcer, de se réparer, c'est un état ou la conscience est plus claire. C'est bon d'y rester. Ensuite, s'il y a des problémes à résoudre on peut les examiner avec plus de calme et de clarté et savoir ainsi quoi faire. C'est au fond augmenter son éfficacité dans la résolution de problèmes. Cet état calme, paisible est un état qui stimule l'inspiration, l'intuition, la créativité, l'adaptabilité.
Zazen, c'est entrer dans son cercueil... On a des problèmes. Mais si on meurt dans les minutes qui suivent, on a plus de problèmes. On peut voir la méditation comme un entrainement à mourir et donc à lacher prise.
Les problèmes sont dans les pensées et les émotions, on peut les laisser tomber un instant par la méditation. C'est comme être confiné dans les pièces que constituent les problèmes et pouvoir sortir de temps en temps pour prendre le frais quelques instants.
Dans le même genre que la phrase de Jean il y'a : Vouloir contrôler l’esprit par l’esprit revient à vouloir éteindre le feu par le feu."
Pourtant quand on va méditer et que notre esprit est agité, c'est bien ce qu'on va faire, chercher à contrôler l'esprit. Ca, c'est ce que fait l'esprit lorsqu'il est agité : on se pose des questions, "qu'est-ce que je dois faire ou ne pas faire" on va cherche à contrôler justement.
Ces mouvements de l'esprit, c'est proprement ce que la méditation va apaiser. Les questions propres à notre agitation sur le quoi faire et le comment faire vont s'apaiser, ainsi les réponses ne seront pas même nécessaires.
Juste s'asseoir, dans l'agitation, et comme un verre d'eau plein de terre qu'on laisse reposer, on va voir la terre se déposer au fond du verre et l'eau redevenir limpide. On va voir le calme revenir sans qu'on y soit vraiment pour quelque chose.
<<metta>>
Pourtant quand on va méditer et que notre esprit est agité, c'est bien ce qu'on va faire, chercher à contrôler l'esprit. Ca, c'est ce que fait l'esprit lorsqu'il est agité : on se pose des questions, "qu'est-ce que je dois faire ou ne pas faire" on va cherche à contrôler justement.
Ces mouvements de l'esprit, c'est proprement ce que la méditation va apaiser. Les questions propres à notre agitation sur le quoi faire et le comment faire vont s'apaiser, ainsi les réponses ne seront pas même nécessaires.
Juste s'asseoir, dans l'agitation, et comme un verre d'eau plein de terre qu'on laisse reposer, on va voir la terre se déposer au fond du verre et l'eau redevenir limpide. On va voir le calme revenir sans qu'on y soit vraiment pour quelque chose.
<<metta>>
- Dharmadhatu
- Messages : 3690
- Inscription : 02 juillet 2008, 18:07
Et qu'importe l'éternité pendant laquelle la pièce était dans l'obscurité car tout cela disparaît dès qu'on ouvre les volets.Jean a écrit :Il y a la phrase Bönpo" : "On ne peux laver une main ensanglantée avec une autre main ensanglantée."
ca n'en finit pas et ça ne nettoie rien.
Il vaut mieux lacher prise, laisser tomber, arriver à un état d'esprit, calme et paisible, cela permet de se ressourcer, de se réparer, c'est un état ou la conscience est plus claire. C'est bon d'y rester. Ensuite, s'il y a des problémes à résoudre on peut les examiner avec plus de calme et de clarté et savoir ainsi quoi faire. C'est au fond augmenter son éfficacité dans la résolution de problèmes. Cet état calme, paisible est un état qui stimule l'inspiration, l'intuition, la créativité, l'adaptabilité.
Zazen, c'est entrer dans son cercueil... On a des problèmes. Mais si on meurt dans les minutes qui suivent, on a plus de problèmes. On peut voir la méditation comme un entrainement à mourir et donc à lacher prise.
Les problèmes sont dans les pensées et les émotions, on peut les laisser tomber un instant par la méditation. C'est comme être confiné dans les pièces que constituent les problèmes et pouvoir sortir de temps en temps pour prendre le frais quelques instants.


apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate
Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.
Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate
Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.
Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
Le truc, c'est que lorsqu'on tombe dans le "y faut faire comme ci ou comme ça", on est forcés de se gourer, et ce, pour la simple raison que la méthode elle même va porter à l'attachement, surtout si à un moment donné on la trouve bonne. Donc, il faudrait dire à propos de la méditation, que c'est une non méthode, et c'est précisément parce qu'elle est une non méthode, qu'elle nous libère, -des méthodes-; - de cela dont les méthodes sont sensées nous libérer-; -- et de la libération elle-même-.
Shikantaza : seulement s'asseoir.
<<metta>>
Shikantaza : seulement s'asseoir.
<<metta>>
La relaxation est un bon moyen pour approcher le lâcher-prise.
Les attachements, les attitudes mentales, les émotions se traduisent au niveau du corps par des contractions, contractures. la relaxation défait la tension physique, ce qui provoque la dissolution de l'émotion, de l'attitude mentale;
et peu à peu on apprend ainsi à lacher prise aux pensées, aux émotions.
Les attachements, les attitudes mentales, les émotions se traduisent au niveau du corps par des contractions, contractures. la relaxation défait la tension physique, ce qui provoque la dissolution de l'émotion, de l'attitude mentale;
et peu à peu on apprend ainsi à lacher prise aux pensées, aux émotions.
Remords, regrets, culpabilité, inquiétude ?
Parce qu'on pense avoir fait un mal ? Quel mal ?
Ce qui a été vécu sincèrement, en bien est devenu mal ? Pourquoi ?
N'est-ce pas l'impermanence, d'être ce qu'on est à un moment donné ?
Il y en a qui sont tenaces, mais quand on revoit clairement la situation passé, parfois on se dit qu'on ne pouvait pas faire mieux à ce moment là, c'est dur de l'accepter.
Si c'est remords, regrets, culpabilité envers soi-même, il faut se faire un examen de conscience, si c'est envers quelqu'un, il faut lui demander pardon même en pensées si on peut pas le dire.
Mais tout ça sans s'accabler, ou s'appesantir, jusqu'à bloquer ses forces de méditer, et son énergie, surtout.
Déjà, peut-être, s'arrêter et regarder profondément, comprendre, prendre le temps de l'analyse et de la compréhension, déjà, ça allège pas mal pour aider au lâcher-prise et à nouveau entrer en méditation.
Sinon, si c'est vraiment trop lourd, trop de tension, d'angoisse, en moi, quand ça m'arrive, je craque sous ce poids et pleure toutes les larmes de mon corps, comme les bébés tout seul, je laisse tout s'en aller avec les pleurs, laisse couler comme une fontaine, puis je fais quelque chose de gentil pour moi. Je me lave le visage doucement. Puis relâchée, avec de bonnes pensées, je prends toutes ces émotions comme le bébé dans mes bras. Puis je me fais un petit lait chaud au miel pour le réconfort. Apaisée, je vais allumer ou rallumer les bougies de mon autel, je reste un moment devant mon autel, je reste simplement dans ce calme après le chagrin, après le poids parti, et je peux alors m'assoir naturellement sur le zafu, et ça revient tout seul.
<<metta>>
Parce qu'on pense avoir fait un mal ? Quel mal ?
Ce qui a été vécu sincèrement, en bien est devenu mal ? Pourquoi ?
N'est-ce pas l'impermanence, d'être ce qu'on est à un moment donné ?

Il y en a qui sont tenaces, mais quand on revoit clairement la situation passé, parfois on se dit qu'on ne pouvait pas faire mieux à ce moment là, c'est dur de l'accepter.
Si c'est remords, regrets, culpabilité envers soi-même, il faut se faire un examen de conscience, si c'est envers quelqu'un, il faut lui demander pardon même en pensées si on peut pas le dire.
Mais tout ça sans s'accabler, ou s'appesantir, jusqu'à bloquer ses forces de méditer, et son énergie, surtout.
Déjà, peut-être, s'arrêter et regarder profondément, comprendre, prendre le temps de l'analyse et de la compréhension, déjà, ça allège pas mal pour aider au lâcher-prise et à nouveau entrer en méditation.
Sinon, si c'est vraiment trop lourd, trop de tension, d'angoisse, en moi, quand ça m'arrive, je craque sous ce poids et pleure toutes les larmes de mon corps, comme les bébés tout seul, je laisse tout s'en aller avec les pleurs, laisse couler comme une fontaine, puis je fais quelque chose de gentil pour moi. Je me lave le visage doucement. Puis relâchée, avec de bonnes pensées, je prends toutes ces émotions comme le bébé dans mes bras. Puis je me fais un petit lait chaud au miel pour le réconfort. Apaisée, je vais allumer ou rallumer les bougies de mon autel, je reste un moment devant mon autel, je reste simplement dans ce calme après le chagrin, après le poids parti, et je peux alors m'assoir naturellement sur le zafu, et ça revient tout seul.
<<metta>>