J'ai des origines dans le Pas de Calais
Toute petite, nous avons visité, en famille, avec mes parents et mes grand-parents les champs de bataille de la Somme.
Plus grands, nous avons visité, et plutôt deux, voire trois ou quatre fois, les musées relatifs à la guerre. Ils abondent là-bas.
Nous avons joué près des blockauss, avec interdiction absolue d'y entrer (nous l'avons fait parfois quand même)
Là-bas, la guerre n'a pas besoin de monuments aux morts. Elle a laissé bien assez de traces dans le paysage.
Il n'y a pas un village où on ne puisse trouver un lieu qui soit un souvenir flagrant de la guerre.
Souvent plusieurs.
C'est une douleur différente de celle des monuments aux morts, qu'on ressent là
Pas de volonté de glorifier une cause, pas de Patrie, pas de bon droit, rien de tout ça. Juste ce qui reste quand la volonté de détruire l'Autre est passée par là. La Douleur. La Mort. Une douleur qui survit encore au-delà de sa raison d'être. Une cause de destruction qui se dresse encore, dernier témoin de tout ça, mais qui s'effrite, s'adoucit, marche à son tour vers sa destruction, vaincue lentement par la mer, le vent, la végétation.
Combien de temps ? On trouve des obus tous les ans... Des obus encore tout à fait en état d'exploser... On trouve des croisillons et des pieux métalliques contre les bateaux, quand la rivière fait glisser ses méandres...
Quand on voisine avec tout ça, aller chercher des réponses dans les musées, les livres ou les associations d'histoire vivante (oui, oui, il y a des associations d'HV sur cette période...) a quelque chose de naturel.
Il y a un monument aux morts, sur le cap Blanc-Nez... Les touristes ne savent sans doute pas que c'est un monument aux morts. Ca n'est pas marqué dessus en gros. Il n'a pas de symboles guerriers. Pas de signes évoquant la guerre, ni la souffrance, ni rien. Il est dédié aux aviateurs anglais disparus.
Il se dresse fièrement à la pointe du cap... Au milieu des résidus de blockauss éparpillés dans la falaise, presque enfouis dans la craie et réduits à l'état de plat-forme pour regarder le paysage.
Le poids des mots
Oui, je comprends que cette volonté de figer les choses soit aussi difficile parce qu'elle est l'expression d'une souffrance et cela même est violence si on ne l'accepte pas.
J'ai aussi comme paysages d'enfance les fantômes des blockauss éparpillés sur les dunes de Bretagne, oui, c'était omniprésent…je me rappelle aussi les maintes visites de châteaux en famille…les oubliettes, c'était quelque chose de terrible et je redoutais les visites pour cela, j'imaginais les cadavres en décompositions et je ressortais glacée par un épouvantable effroi…je trainais une tristesse tout au long de la journée et ma question était: y aura t-il des oubliettes ou pas ? à chaque fois qu'on nous prévoyait une visite...
Finalement, c'était une question pas si bête...
J'ai aussi comme paysages d'enfance les fantômes des blockauss éparpillés sur les dunes de Bretagne, oui, c'était omniprésent…je me rappelle aussi les maintes visites de châteaux en famille…les oubliettes, c'était quelque chose de terrible et je redoutais les visites pour cela, j'imaginais les cadavres en décompositions et je ressortais glacée par un épouvantable effroi…je trainais une tristesse tout au long de la journée et ma question était: y aura t-il des oubliettes ou pas ? à chaque fois qu'on nous prévoyait une visite...
Finalement, c'était une question pas si bête...
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
J'ai vu exploser un obus sur la plage, quand j'étais enfant...
Les démineurs ont évacué tout le monde... Les gens sont montés dans la dune...
Dans les films de guerre, il n'y a pas l'odeur de l'explosion
C'était beau...
Et effrayant.
Et quand on est allés voir reboucher le trou, la vase et le sable avaient pris l'odeur, aussi.
Les démineurs ont évacué tout le monde... Les gens sont montés dans la dune...
Dans les films de guerre, il n'y a pas l'odeur de l'explosion
C'était beau...
Et effrayant.
Et quand on est allés voir reboucher le trou, la vase et le sable avaient pris l'odeur, aussi.
MErci pour cette contribution.
Qui fait écho a une question identique pour moi.
Peut-on tout garder?
On devient sinon un musée, et doit-on tout garder pour cela?
Après avoir cherché, et trouvé, maintenant cela m'encombre.
Mais il faut parfois trouver pour pouvoir lacher.
Je comprends donc que tu aies brulé ce livre.
Mais tu ne l'as pas fait n'importe comment, c'était fait consciemment.
Car le livre ne fera pas revivre les morts, et peut etre faut il accepter de retourner a l'oubli et qu'ils n'appartiennent a personne, qu'ils ne soient pas enfermé dans un rayon de bibliothèque.
Ce qui serait vain, c'est qu'ils fussent morts pour rien.
Mais l'expérience m'a montré, dans ma propre vie, qu'on connait dans son corps les histoires non racontées...elles sécrètent du symbole, qui, s'il n'est pas assumé ou refoulé, devient maladie, souffrance.
Moi, quand j'ai quitté ma ville natale, j'ai suivi totalement inconsciemment des traces de mémoire familiale non dite : le désir de savoir est en nous, toute histoire non racontée veut se dire, et sait nous trouver pour s'exprimer a travers nous.
Et les guerres, ont laissé des traces.
MAis n'étaient elles pas les traces de cette souffrance, universelle, de l'egoisme et de la haine?
Car on peut dire ce qu'on veut, a écouter les gens m'en parler depuis des années, ce que j'en retire, c'est que la guerre, commençait déja entre voisins, par jalousies, absence de compassion, non respect de la différence de l'autre, et toutes ces petites violences quotidiennes.
Après c'est si commode d'avoir un grand ennemi commun pour oublier qu'on commence la guerre dans son propre coeur.
Quand on a vendu la maison de mes grands parents, après le décès de ma grand mère, la veille de la vente je suis allé dans la grange. J'ai trouvé une valise. Je l'ai ouverte. Et j'ai trouvé des lettres que mon grand père, qui a passé les cinq ans de la guerre interné militaire en Suisse, avait fait écrire pour ma grand mère. Je soupçonnais leur existence, depuis des années, et la veille de la vente, au milieu d'un bordel absolu, j'ouvre la valise et les trouve.
Et j'ai lu, et je devinais, dans ce que je connaissais un peu du polonais, leur langue natale, des expressions d'amour.
Choses que j'ai tellement vues absentes de leurs vies que j'ai connue quand j'étais enfant.
Et la, je me suis dit que je tenais le vrai héritage.
Apparu comme par magie, la veille de la vente de cette maison, qui pour moi a toujours symbolisé la maison de famille, famille dont l'idéal s'est déchiré et est tombé en miettes quand je suis venu essayer de le rejoindre.
MAintenant, dois je les bruler, je ne sais.
en ce moment, je fais le tri, et je me dis que le moment venu, je saurais quand faire ce choix.
Qui fait écho a une question identique pour moi.
Peut-on tout garder?
On devient sinon un musée, et doit-on tout garder pour cela?
Après avoir cherché, et trouvé, maintenant cela m'encombre.
Mais il faut parfois trouver pour pouvoir lacher.
Je comprends donc que tu aies brulé ce livre.
Mais tu ne l'as pas fait n'importe comment, c'était fait consciemment.
Car le livre ne fera pas revivre les morts, et peut etre faut il accepter de retourner a l'oubli et qu'ils n'appartiennent a personne, qu'ils ne soient pas enfermé dans un rayon de bibliothèque.
Ce qui serait vain, c'est qu'ils fussent morts pour rien.
Mais l'expérience m'a montré, dans ma propre vie, qu'on connait dans son corps les histoires non racontées...elles sécrètent du symbole, qui, s'il n'est pas assumé ou refoulé, devient maladie, souffrance.
Moi, quand j'ai quitté ma ville natale, j'ai suivi totalement inconsciemment des traces de mémoire familiale non dite : le désir de savoir est en nous, toute histoire non racontée veut se dire, et sait nous trouver pour s'exprimer a travers nous.
Et les guerres, ont laissé des traces.
MAis n'étaient elles pas les traces de cette souffrance, universelle, de l'egoisme et de la haine?
Car on peut dire ce qu'on veut, a écouter les gens m'en parler depuis des années, ce que j'en retire, c'est que la guerre, commençait déja entre voisins, par jalousies, absence de compassion, non respect de la différence de l'autre, et toutes ces petites violences quotidiennes.
Après c'est si commode d'avoir un grand ennemi commun pour oublier qu'on commence la guerre dans son propre coeur.
Quand on a vendu la maison de mes grands parents, après le décès de ma grand mère, la veille de la vente je suis allé dans la grange. J'ai trouvé une valise. Je l'ai ouverte. Et j'ai trouvé des lettres que mon grand père, qui a passé les cinq ans de la guerre interné militaire en Suisse, avait fait écrire pour ma grand mère. Je soupçonnais leur existence, depuis des années, et la veille de la vente, au milieu d'un bordel absolu, j'ouvre la valise et les trouve.
Et j'ai lu, et je devinais, dans ce que je connaissais un peu du polonais, leur langue natale, des expressions d'amour.
Choses que j'ai tellement vues absentes de leurs vies que j'ai connue quand j'étais enfant.
Et la, je me suis dit que je tenais le vrai héritage.
Apparu comme par magie, la veille de la vente de cette maison, qui pour moi a toujours symbolisé la maison de famille, famille dont l'idéal s'est déchiré et est tombé en miettes quand je suis venu essayer de le rejoindre.
MAintenant, dois je les bruler, je ne sais.
en ce moment, je fais le tri, et je me dis que le moment venu, je saurais quand faire ce choix.
Cher Lausm,
C'est une bien belle histoire que celle de la correspondance retrouvée. C'est précieux.
Le devoir de mémoire est souvent lourd à porter, j'en conviens. Cependant, ces lettres sont un héritage selon moi, et il serait dommage de les brûler.
Mon grand-père n'a jamais porté l'étoile juive. Il a fait du marché noir et était aussi passeur de zone occupée à zone libre. Beaucoup plus tard, il a eu des enfants avec ma grand-mère: ma tante et mon père. Mais cet homme qui avait vécu tant de choses a refusé de communiquer avec sa famille. A part son nom de famille qu'il a conservé, il a totalement mis de côté son héritage juif, et n'en a jamais discuté avec ses enfants. De la guerre, encore moins.
Mon grand-père s'est suicidé vers l'âge de 40-45ans. Il a laissé derrière lui une famille non seulement brisée, mais emplie d'interrogations. Mon père n'a jamais pu me dire grand chose de son propre père tant il le connaissait peu.
Nous (ses petits-enfants) sommes aussi plein d'interrogations face à cette période de la vie de notre famille. Nous aimerions savoir. Nous aimerions comprendre et panser les blessures de nos aïeux.
Les lettres que tu as trouvé sont des lettres d'amour de surcroit, de beaux messages dans cette période tourmentée. Peut-être tes enfants (si tu en as) souhaiteraient les découvrir eux-aussi.
Je te conseille de bien réfléchir avant de commettre un acte irrémédiable, car il serait dommage que tu le regrettes par la suite.
Belle soirée
C'est une bien belle histoire que celle de la correspondance retrouvée. C'est précieux.
Le devoir de mémoire est souvent lourd à porter, j'en conviens. Cependant, ces lettres sont un héritage selon moi, et il serait dommage de les brûler.
Mon grand-père n'a jamais porté l'étoile juive. Il a fait du marché noir et était aussi passeur de zone occupée à zone libre. Beaucoup plus tard, il a eu des enfants avec ma grand-mère: ma tante et mon père. Mais cet homme qui avait vécu tant de choses a refusé de communiquer avec sa famille. A part son nom de famille qu'il a conservé, il a totalement mis de côté son héritage juif, et n'en a jamais discuté avec ses enfants. De la guerre, encore moins.
Mon grand-père s'est suicidé vers l'âge de 40-45ans. Il a laissé derrière lui une famille non seulement brisée, mais emplie d'interrogations. Mon père n'a jamais pu me dire grand chose de son propre père tant il le connaissait peu.
Nous (ses petits-enfants) sommes aussi plein d'interrogations face à cette période de la vie de notre famille. Nous aimerions savoir. Nous aimerions comprendre et panser les blessures de nos aïeux.
Les lettres que tu as trouvé sont des lettres d'amour de surcroit, de beaux messages dans cette période tourmentée. Peut-être tes enfants (si tu en as) souhaiteraient les découvrir eux-aussi.
Je te conseille de bien réfléchir avant de commettre un acte irrémédiable, car il serait dommage que tu le regrettes par la suite.
Belle soirée
Oui...
Ca n'est pas facile, de décider.
Nausicaa a raison... Peut-être que tes enfants seront heureux de les lire, aussi
Dernièrement, je me suis mise à la recherche de mon arrière-grand-père, du côté de la mère de mon père. Mort à la guerre 14. On sait peu de choses sur lui. Sa femme semble n'avoir jamais parlé de lui à ses filles. Ma grand-mère accordait une grande importance aux rares choses qu'elle savait de lui... Ou croyait savoir ! Car ce que je découvre dans les actes ne colle pas avec la légende familiale qui s'est construite autour du personnage. Je serais bien heureuse de disposer d'une lettre écrite d'un des protagonistes de cette querelle de famille qui aurait pu, peut-être, bien finir si la guerre n'était pas venue l'interrompre
C'est assez con de ma part de vouloir, tout à coup, savoir. Ma grand-mère n'avait jamais réussi à me transmettre son obsession... C'est la fille de la soeur ainée de ma grand-mère qui, en me montrant la montre de l'arrière grand-père et en me disant les circonstance où on a retrouvé son corps, quatre ans après son décès, m'a donné envie de savoir. J'ai encore du mal à le voir comme un "arrière-grand-père". Il était tellement jeune ! Mais j'ai de la tendresse pour lui. Et le peu de choses que je vois transparaître sur sa vie dans les archives d'état-civil me le rend très sympathique...
Ma famille est, du côté de la mère de ma mère, d'origine belge. Ma mère a retrouvé des lettres où il apparaît que ses ancêtres ayant quitté leur village détruit lors de la guerre de 70 et s'étant alors installés en France, certains de leurs enfants, plus tard ont rechigné à quitter leurs maisons en 14, quand on a voulu les faire évacuer. Peur des pillages. Il y a des lettres d'une dame à ses enfants, éloignés (quand même). Absulement touchant, pas d'autre mot. Touchant de courage. Elle est écrite sur une liste de provisions. Touchant aussi, de force.
Ca n'est pas facile, de décider.
Nausicaa a raison... Peut-être que tes enfants seront heureux de les lire, aussi
Dernièrement, je me suis mise à la recherche de mon arrière-grand-père, du côté de la mère de mon père. Mort à la guerre 14. On sait peu de choses sur lui. Sa femme semble n'avoir jamais parlé de lui à ses filles. Ma grand-mère accordait une grande importance aux rares choses qu'elle savait de lui... Ou croyait savoir ! Car ce que je découvre dans les actes ne colle pas avec la légende familiale qui s'est construite autour du personnage. Je serais bien heureuse de disposer d'une lettre écrite d'un des protagonistes de cette querelle de famille qui aurait pu, peut-être, bien finir si la guerre n'était pas venue l'interrompre
C'est assez con de ma part de vouloir, tout à coup, savoir. Ma grand-mère n'avait jamais réussi à me transmettre son obsession... C'est la fille de la soeur ainée de ma grand-mère qui, en me montrant la montre de l'arrière grand-père et en me disant les circonstance où on a retrouvé son corps, quatre ans après son décès, m'a donné envie de savoir. J'ai encore du mal à le voir comme un "arrière-grand-père". Il était tellement jeune ! Mais j'ai de la tendresse pour lui. Et le peu de choses que je vois transparaître sur sa vie dans les archives d'état-civil me le rend très sympathique...
Ma famille est, du côté de la mère de ma mère, d'origine belge. Ma mère a retrouvé des lettres où il apparaît que ses ancêtres ayant quitté leur village détruit lors de la guerre de 70 et s'étant alors installés en France, certains de leurs enfants, plus tard ont rechigné à quitter leurs maisons en 14, quand on a voulu les faire évacuer. Peur des pillages. Il y a des lettres d'une dame à ses enfants, éloignés (quand même). Absulement touchant, pas d'autre mot. Touchant de courage. Elle est écrite sur une liste de provisions. Touchant aussi, de force.
Je sais tout ce que tu dis, Nausicaa.
Mais le défi pour moi, c'est au dela de conserver l'histoire, d'arriver a aimer vraiment celle avec qui je vis, ce qui serait a mon sens la meilleure transmission a montrer a mon fils.
et je me sens loin du compte, alourdi de mes connaissances de ce passé dont personne n'a jamais trop cherché a comprendre quelque chose, cherchant a montrer aux membres de ma famille des choses qu'ils n'ont en fait pas trop envie de farfouiller, je dois admettre que c'est moi que ça concerne peut etre avant tout, c'est mon problème.
Et qu'en meme temps il faut savoir ranger les bouquins dans le rayon pour vivre la vie, et le concret c'est une difficulté pour moi, il m'est facile de fuir dans l'histoire passée des autres.
Cela dit, je vois que tous vous etes concernés par des histoires de la guerre.
Mais je pense qu'a la différence de nos aieux, nous avons la capacité de raconter. Ils ont tous soufferts de ne vouloir rien dire pour protéger une image, et a la fin cela n'a rien résolu, mais ils ne savaient pas comment faire autrement.
Le fait que nous parvenions a récupérer ces bribes de passé, c'est, je pense, pour voir le caractère uiniversel de ces souffrances. Car ce que je vois, c'est que pas un ou une d'entre vous n'échappe a ce que j'ai compris dans l'exploration, loin d'etre toujours choisie, de l'histoire familiale. Ce qui me permet de lui donner une valeur relative...pensons a tous ceux qui perdent toute trace, car ils ont tout quitté, qu'on leur a tout prix...nous avons cette chance de ne pas en etre la.
Ma grand mère m'a raconté la Pologne de la 1e guerre, qui a duré jusqu'en 21, elle s'est trouvée seule pendant 5 ans de 40 a 45 avec ma mère qui venait de naitre, elle était arrivée courant 38. Elle a connu tous les facteurs de stress qu'on puisse penser : une enfance dans un pays en guerre dont elle n'avait pas le droit d'apprendre la langue maternelle-cétait le coté russe de la Pologne d'alors-, puis s'adapter linguistiquement et a tous niveaux alors que son mari vient de partir au front avec ma mère agée d'un mois.
Elle en est devenue une femme d'une énergie incroyable, un monstre de boulot. Qui impressionnait tout le monde.
Mais en fait, avait elle eu le choix?
Et quand ses deux enfants se sont donnés la mort, n'y avait il pas la dedans une part de souffrance liée au fait qu'elle était tellement forte, qu'elle ne leur a pas laissé la place autant qu'il aurait fallu, par peur de la mort, de ne pas arriver a vivre?
Certains son prisonniers de leur désir de vivre, ils vivent parce qu'il faut, non pas parce qu'ils le désirent.
Aujourd'hui je quète quel est ce vrai désir en moi, mais j'ai le désir de ne pas nier ce qu'ils m'ont transmis non plus, je cherche quel désir existait a travers les formes parfois souffrantes qu'ils lui ont donné.
devenir soi, sans renier ses racines, mais y puiser la force pour s'individuer.
Car tout ça, en fait, vit en noius plus ou moins consciemment.
On a peut etre b esoin de formes rituelles opour honorer nos morts, et se relier a l'energie du désir de vie qu'ils ont eu de leur vivant, afin de ne pas etre prisonnier d'objets les symbolisant ou on les emprisonnerait de façon fétichiste, mais pouvoir leur communiquer notre reconnaissance d'etre en vie tout simplement.
Mais le défi pour moi, c'est au dela de conserver l'histoire, d'arriver a aimer vraiment celle avec qui je vis, ce qui serait a mon sens la meilleure transmission a montrer a mon fils.
et je me sens loin du compte, alourdi de mes connaissances de ce passé dont personne n'a jamais trop cherché a comprendre quelque chose, cherchant a montrer aux membres de ma famille des choses qu'ils n'ont en fait pas trop envie de farfouiller, je dois admettre que c'est moi que ça concerne peut etre avant tout, c'est mon problème.
Et qu'en meme temps il faut savoir ranger les bouquins dans le rayon pour vivre la vie, et le concret c'est une difficulté pour moi, il m'est facile de fuir dans l'histoire passée des autres.
Cela dit, je vois que tous vous etes concernés par des histoires de la guerre.
Mais je pense qu'a la différence de nos aieux, nous avons la capacité de raconter. Ils ont tous soufferts de ne vouloir rien dire pour protéger une image, et a la fin cela n'a rien résolu, mais ils ne savaient pas comment faire autrement.
Le fait que nous parvenions a récupérer ces bribes de passé, c'est, je pense, pour voir le caractère uiniversel de ces souffrances. Car ce que je vois, c'est que pas un ou une d'entre vous n'échappe a ce que j'ai compris dans l'exploration, loin d'etre toujours choisie, de l'histoire familiale. Ce qui me permet de lui donner une valeur relative...pensons a tous ceux qui perdent toute trace, car ils ont tout quitté, qu'on leur a tout prix...nous avons cette chance de ne pas en etre la.
Ma grand mère m'a raconté la Pologne de la 1e guerre, qui a duré jusqu'en 21, elle s'est trouvée seule pendant 5 ans de 40 a 45 avec ma mère qui venait de naitre, elle était arrivée courant 38. Elle a connu tous les facteurs de stress qu'on puisse penser : une enfance dans un pays en guerre dont elle n'avait pas le droit d'apprendre la langue maternelle-cétait le coté russe de la Pologne d'alors-, puis s'adapter linguistiquement et a tous niveaux alors que son mari vient de partir au front avec ma mère agée d'un mois.
Elle en est devenue une femme d'une énergie incroyable, un monstre de boulot. Qui impressionnait tout le monde.
Mais en fait, avait elle eu le choix?
Et quand ses deux enfants se sont donnés la mort, n'y avait il pas la dedans une part de souffrance liée au fait qu'elle était tellement forte, qu'elle ne leur a pas laissé la place autant qu'il aurait fallu, par peur de la mort, de ne pas arriver a vivre?
Certains son prisonniers de leur désir de vivre, ils vivent parce qu'il faut, non pas parce qu'ils le désirent.
Aujourd'hui je quète quel est ce vrai désir en moi, mais j'ai le désir de ne pas nier ce qu'ils m'ont transmis non plus, je cherche quel désir existait a travers les formes parfois souffrantes qu'ils lui ont donné.
devenir soi, sans renier ses racines, mais y puiser la force pour s'individuer.
Car tout ça, en fait, vit en noius plus ou moins consciemment.
On a peut etre b esoin de formes rituelles opour honorer nos morts, et se relier a l'energie du désir de vie qu'ils ont eu de leur vivant, afin de ne pas etre prisonnier d'objets les symbolisant ou on les emprisonnerait de façon fétichiste, mais pouvoir leur communiquer notre reconnaissance d'etre en vie tout simplement.
oui, il y a un moment où je me suis dite que l'oubli était nécessaire...Car le livre ne fera pas revivre les morts, et peut etre faut il accepter de retourner a l'oubli et qu'ils n'appartiennent a personne, qu'ils ne soient pas enfermé dans un rayon de bibliothèque.
oh combien cette question je me la suis posée...peut-on tout garder ?
On a peut etre b esoin de formes rituelles pour honorer nos morts, et se relier a l'energie du désir de vie qu'ils ont eu de leur vivant, afin de ne pas etre prisonnier d'objets les symbolisant ou on les emprisonnerait de façon fétichiste, mais pouvoir leur communiquer notre reconnaissance d'etre en vie tout simplement

Et la, je me suis dit que je tenais le vrai héritage.
Si tu peux les garder, pour les montrer à tes enfants, c'est bien. C'est un témoignage de vie, ce sont des correspondances...
Mais comme tu dis,
love3le moment venu, je saurais quand faire ce choix.
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
Oui, je m'en remets a l'ordre cosmique.
Merci de ta réponse.
Je pense que tout ça nous arrive parce qu'on est des etres de sens, en tout cas capables aujourd'hui, a l'ère de la possibilité d'abolir les frontières du temps et de l'espace, par tous les moyens modernes de communications, de pouvoir mettre cette mémoire a la disposition de qui en a besoin.
Un jour, j'ia découvert sur le net, une commémoration sur l'entrée du régiment de mon grand père en Suisse, en 1940.
Une page, que j'ai trouvée en 2002, éditée en 2000.
J'ai joint le gars qui s'en occupait, et j'y suis passé.
La veille, une femme qui faisait une thèse universitaire sur le sujet, avait pris toutes les photos et documents.
Ordre cosmique?? Du coup je n'ai jamais cherché plus loin, c'est trop d'énergie.
Par contre, j'ai fait des séances de constellations familiales: l'énergie des dynamiques relationnelles qui nous possèdent, s'exprime a travers les participants qu'on choisit. C'est très intéresssant. J'ai vu cela pour une femme adoptée, donc sans mémoire connue : il s'y est exprimé plein de choses incroyables. Mais peu importait la validation historique ou pas, c'est l'écho que ça avait pour elle qui est signifiant. Le ressenti.
L'histoire est toujours celle d'un sujet avec d'autres, c'est toujours subjectif, a la fin.
Merci de ta réponse.
Je pense que tout ça nous arrive parce qu'on est des etres de sens, en tout cas capables aujourd'hui, a l'ère de la possibilité d'abolir les frontières du temps et de l'espace, par tous les moyens modernes de communications, de pouvoir mettre cette mémoire a la disposition de qui en a besoin.
Un jour, j'ia découvert sur le net, une commémoration sur l'entrée du régiment de mon grand père en Suisse, en 1940.
Une page, que j'ai trouvée en 2002, éditée en 2000.
J'ai joint le gars qui s'en occupait, et j'y suis passé.
La veille, une femme qui faisait une thèse universitaire sur le sujet, avait pris toutes les photos et documents.
Ordre cosmique?? Du coup je n'ai jamais cherché plus loin, c'est trop d'énergie.
Par contre, j'ai fait des séances de constellations familiales: l'énergie des dynamiques relationnelles qui nous possèdent, s'exprime a travers les participants qu'on choisit. C'est très intéresssant. J'ai vu cela pour une femme adoptée, donc sans mémoire connue : il s'y est exprimé plein de choses incroyables. Mais peu importait la validation historique ou pas, c'est l'écho que ça avait pour elle qui est signifiant. Le ressenti.
L'histoire est toujours celle d'un sujet avec d'autres, c'est toujours subjectif, a la fin.
Interessant, merci... et pas si surprenant dans le fond...Par contre, j'ai fait des séances de constellations familiales: l'énergie des dynamiques relationnelles qui nous possèdent, s'exprime a travers les participants qu'on choisit. C'est très intéresssant. J'ai vu cela pour une femme adoptée, donc sans mémoire connue : il s'y est exprimé plein de choses incroyables. Mais peu importait la validation historique ou pas, c'est l'écho que ça avait pour elle qui est signifiant. Le ressenti.
L'histoire est toujours celle d'un sujet avec d'autres, c'est toujours subjectif, a la fin.

Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."