Se sentir blessé

[Dhammadanam]

Nous associons l'absence de sensations au nihilisme, au néant.

Sans doute pas tout compris, mais j'aurais tendance à croire que l'absence de sensations serait une connaissance totale de ces sensations...

Houn Toun

Fermer la porte des sens n'ouvre pas la porte du néant mais de la vacuité. Ouvrir la porte des sens c'est mourrir (pour mieux renaître)

[Dhammadanam]

On est en droit de se demander, en tant que pratiquants laïcs non éveillés , comment peut-on être liés à son humanité en l'absence de toute sensation ?

Tirru,

Je viens de retrouver ce sutta qui évoque brièvement la non-affliction:

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Kakudha Sutta
— Kakudha l'enfant des devas —

Le Bouddha est assis, satisfait, sans joie ni affliction.

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Evaṃ me sutaṃ:

En une occasion, le Bhagavā séjournait à Sāketā, dans le bois d'Añjana, le parc aux cerfs. Alors que la nuit était très avancée, Kakudha, un enfant des devas, illuminant tout le bois de Jeta de sa prodigieuse beauté, alla voir le Bhagavā. A son arrivée, s'étant incliné devant lui, il se tint debout d'un côté. Alors qu'il était debout là, il lui dit:

– Samana, te réjouis-tu?
– En ayant gagné quoi, ami?
– Alors, samana, es-tu affligé?
– En ayant perdu quoi, ami?
– Alors, samana, tu ne te réjouis pas et tu n'es pas affligé?
– C'est cela, ami.


[Kakudha:]
J'espère, bhikkhu, que tu n'es pas affligé,
J'espère que tu ne ressens pas de joie.
J'espère que lorsque tu es assis seul,
Tu n'es pas touché par l'insatisfaction.


[Le Bouddha:]
En vérité, yakkha, je ne suis pas affligé
Et cependant je ne ressens pas de joie.
Lorsque je suis assis dans la solitude,
Je ne suis pas touché par l'insatisfaction.


[Kakudha:]
Comment donc, bhikkhu, n'es-tu pas affligé
Alors que tu ne semble pas être joyeux?
Comment donc es-tu assis dans la solitude
Sans être touché par l'insatisfaction?


[Le Bouddha:]
La joie vient à celui qui est affligé,
Et l'affliction à celui qui est joyeux.
Un bhikkhu sans joie et sans affliction:
Ainsi devrais-tu me connaître, ami.


[Kakudha:]
Après si longtemps enfin je vois
Un brahmane totalement libéré
Un bhikkhu sans joie et sans affliction,
Qui a dépassé l'attachement au monde.


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Tipitaka: http://www.buddha-vacana.org/fr/sutta/s ... 2-018.html
Ebook: http://buddha-sasana.org/kakudha-sutta-sn-2-18/

[axiste]

Nos sens corporels vont vers l'extérieur comme nos idées, notre mental…ce sont des fenêtres utiles…mais nos perceptions nous trompent très souvent…elles sont volatiles, instables…et heureusement dans le fond…sinon, on pourrait vraiment les prendre trop au sérieux…ce qui les figerait dans le temps où l'énergie de vie n'est plus…

Houn Toun

Fermer la porte des sens n'ouvre pas la porte du néant mais de la vacuité. Ouvrir la porte des sens c'est mourrir (pour mieux renaître)

Il y a aussi quelque chose de très lumineux dans ces mots...

[Erratum]

Pourtant, tant qu'on adhère à l'illusion d'un soi, parait qu'on demeure dans l'ignorance et qu'on saisit les apparences.

est ce qu'adhérer au soi, c'est forcément adhérer à l'illusion du soi ?????????????? Je ne suis pas sure...

[ted]

est ce qu'adhérer au soi, c'est forcément adhérer à l'illusion du soi ?????????????? Je ne suis pas sure...

OUI !

[Erratum]

est ce qu'adhérer au soi, c'est forcément adhérer à l'illusion du soi ?????????????? Je ne suis pas sure...

OUI !

adhérer c'est peut être un peu fort... peut être fallait il dire "avoir conscience de" ce soi illusoire, de ce qu'est le soi réellement... avec les conséquences de l'illusion sur soi même et les autres

si je pense aux sables mouvants : je frappe le sable il devient dur comme pierre, mais je m'y enfonce doucement si je suis au contact directement... la matière reste la même, notre façon d'interagir avec elle est radicalement différente et les conséquences du coup le seront aussi...
avoir la connaissance des diverses interactions possibles et leur conséquence, me semblent pourtant bien être synonyme de "avoir une vision globale du phénomène" sable mouvant /soi ...

[ted]

adhérer c'est peut être un peu fort... peut être fallait il dire "avoir conscience de" ce soi illusoire, de ce qu'est le soi réellement... avec les conséquences de l'illusion sur soi même et les autres

Ah !
Tu veux dire qu'avoir conscience de soi ne veut pas dire qu'on a conscience que notre soi est une illusion ?
Oui, tout à fait. Je t'avais mal compris.

En tout cas, ça m'a l'air difficile d'être sans attente dans notre société. Par exemple, aujourd'hui 3 avril 2013 les otages français, mon salaire n'a toujours pas été versé par ma boite. Hé ben, je teste les limites de ma pratique bouddhiste, parce que mes ennuis ont déjà commencé... En même temps, je me rends compte que je supporte ces ennuis avec calme alors, qu'à une époque, j'aurais été pendu au téléphone. De toute façon je ne garde pas les bras croisés. Mais je n'ai pas de haine en moi... PAS POUR L'INSTANT !!! AAAARGHHH !!!

[Erratum]

Le salaire est un dû pour ton travail... c'est une règle... franchement y a de quoi avoir envie d'aller dire : Allô ? t'as un employé et t'as pas de sous pour le payer ??????
On peut être bon bouddhiste et aller exprimer calmement mais sûrement son mécontentement...

Tu veux dire qu'avoir conscience de soi ne veut pas dire qu'on a conscience que notre soi est une illusion ? > non, avoir conscience de son soi en tant qu'illusion aussi

[ted]

Bah... Problème de trésorerie... ça va mal... Ils attendent que les clients payent avant de payer les salaires...
Les banques font de moins en moins d'avance de trésorerie, je suppose...
Je suis riche du Dharma ... (bon, s'ils pouvaient me payer, ça me dérangerait pas non plus...)

[Katly]

Ah, si je comptais le nombre de fois où cela m'est arrivé, ces petits aléas qui viennent parfois en série et créent des inconvénients supplémentaires. On peut se sentir oublié, négligé, malchanceux(se). J'ai eu des problèmes matériels toutes ma vie, alors, il a fallut relativiser un peu.
J'ai appris à ne pas trop prendre ça pour moi, avec la pratique, davantage de calme, et compris que les soucis matériels se solutionnent, par quelques actions, faire ce qu'il y a à faire ou laisser ce qui doit se faire de lui-même. Cela ne dépend pas toujours que de soi, non plus, alors patience, dialogue. Il faut aussi faire confiance en sa capacité de calme à résoudre un problème, sachant que se fâcher ne l'arrangera pas mieux et que l'inquiétude sont une perte d'énergie pour justement le résoudre. Et ça change. Cela est utile pour les autres problèmes plus difficiles et profonds aussi, plus prioritaires.
L'argent, ça va, ça vient...
Mais on en besoin ! je sais !