La permanence dans le bouddhisme: Attention à la confusion !

Serge Zaludkowski

ted a écrit :Ca fait un peu : "Je sais tout, mais je ne dirai rien - signé : Sonam"

Sonam, il me semble que ceux qui détiennent des éléments de progression sur le chemin, s'efforcent généralement de les transmettre, de les partager avec d'autres. Le Bouddha n'a rien gardé dans son poing fermé.
ted,

Il n'y a pas de problème à fournir des éléments qui peuvent aider à la progression (ChNN le fait à des milliers de personnes, mais parce qu'il en a la capacité, ce n'est pas mon cas), et si je peux aider à éclaircir certains points je le fais volontiers ... il suffit de voir le sous-forum Dzogchen de SF.
Mais cela nécessite une certaine forme de réceptivité de la part de ceux qui s'y intéressent, et non pas une position de contradiction systématique ... peut être pour la simple jouissance d'avoir raison ou parce que la forme déplaît. Je parle de réceptivité, mais aussi une certaine forme de "disposition respectueuse" ... ma foi, je commente et traduit des textes Dzogchen depuis quelques années, certaines traductions sont diffusées grand public. Est ce trop demandé, pour qu'en fait les conditions soient réunies ? Ainsi lorsque le ton est trop arrogant, dans une systématique d'opposition, ou dans le jeu des petites blagues et des bons mots, je pense qu'il est préférable de se taire ... ce que je fais. Sinon ce serait dénaturer les samayas Dzogchen ... c'est ainsi.
Est-ce extraordinaire à comprendre ?

avec chaleur,
Sönam
passagère

ted a écrit :
passagère a écrit :Mais de toute façon pourquoi s'alarmer puique la discussion ne portait pas sur ce qui est Dzogchen ou pas :roll:
Un peu quand même. Depuis 3 pages, ça tourne autour de l'attitude vis à vis de l'enseignement et du rapport au quotidien : foi, étude, écoute, présence, méditation analytique, établissement en rigpa...
Il me semblait que la discussion portait sur l'étude et la méditation analytique . :roll: ( Cela a commencé avec une question de Dumé et une réponse de Sonam sur la méditation analytique , l'étude , les voies progressives )

Pour l'étude , j'ai donné l'explication d'écouter un enseignement avec foi . Comme il y a eu dernièrement un enseignement entendu par des membres du forum , j'ai pris cela en exemple ...je n'aurais pas du puisque manifestement cela a emporté vers la teneur de l'enseignement et non l'écoute . Mais je n'ai pour ma part pas discuté de Rigpa. Ni ne pense avoir été arrogante ni irrespectueuse . J'ai essayé de porter des éclairages sur méditation analytique , étude et voie progressive ,puisque je connais un peu et qu'il y avait quelques confusions et incompréhensions sources de divisions qui n'ont aucunement lieu d'être sur ces points .

Il y a des pompiers pyromanes qui s'ignorent . Mais il n'y avait pas de feu :roll:
Dernière modification par passagère le 29 septembre 2011, 11:52, modifié 1 fois.
antodume

En fait, ce fil part un peu dans tous les sens. On est parti de la "permanence" et on a parlé naturellement d'impermanence et c'est moi, je crois, qui ai introduit la vacuité à partir de son pendant avec l'impermanence (en passant, le terme chinois pour "impermanence" intègre l'idéogramme 無 (Mu) dont des "traductions" sont "vacuité", "rien", "néant"...). Puis on en est venu à parler du Dharmakaya et ensuite de rigpa. Concernant Rigpa, j'invite aussi à faire un tour sur vue Bouddhique, ici car cette notion y est abordé avec suffisamment de clarté pour qu'on puisse savoir de quoi il retourne (je parle pour moi qui ne connaît pour ainsi dire rien au Dzogchen). Mais à ce que je peux lire de ce que dit Yamantaka, il y a une similitude certaine avec ce qu'on nomme "kensho" dans le Zen. A ceci près que le kensho n'est pas "transmis" par le maître mais résulte d'un esprit d'investigation (joint à la foi et à la détermination). Cela étant, pour ce que j'ai pu observer et ce qui en est dit dans la littérature, cette expérience (qui doit, comme rigpa, être "consolidée"), est rarement faite sans la présence d'un maître (qui n'est d'ailleurs pas nécessairement le maître "officiel"). Il y a donc, de mon point de vue, transmission dans le Zen aussi mais on en parle pas comme s'il s'agissait de quelque chose de formel.

J'aurais tendance à être d'accord avec Dharmadhatu quand il dit que la transmission doit avoir lieu mais aussi que la réalisation par le disciple doit être validée par le maître. En tout cas, dans le Zen, le kensho nécessite cette validation même si, quand c'est un authentique kensho, cette validation n'est qu'une "formalité", en quelque sorte, puisqu'aucun doute n'est permis.

Peut-on parler de ça sur un forum ? Bien mal m'en a pris, en tout cas, pour ce qui me concerne. Et je mesure encore les oeufs sous les pieds qu'il faut éviter de casser à chaque fois pour ne pas se prendre une volée imbécile de sarcasmes.
passagère

Maitres , corps , parle , esprit , transmissions , moudra , écoute , enseignement , réflexion , méditation , rituel investigation , foi , initiation , renoncement , bodhicitta , générosité , patience , éthique , concentration , sagesse , samatha , vue supérieure , état naturel , zazen , soutra , tantra ...nous avons tous d'une manière ou d'une autre des moyens pour cheminer . Et tous ces moyens parfois réunis , complémentaires , parcourus , expérimentés , n'ont pas être opposés , ça n'a aucun sens , on pourrait même aller jusqu'à penser qu'ils sont de même substance , celle du Dharma ; ils sont tous nos outils pour l'Eveil d'un Bouddha . Mais nous pouvons apporter des petits éclairages sur chacun .

FleurDeLotus
ted

Sönam a écrit :Mais cela nécessite une certaine forme de réceptivité de la part de ceux qui s'y intéressent, et non pas une position de contradiction systématique ... peut être pour la simple jouissance d'avoir raison ou parce que la forme déplaît. Je parle de réceptivité, mais aussi une certaine forme de "disposition respectueuse" ... ma foi, je commente et traduit des textes Dzogchen depuis quelques années, certaines traductions sont diffusées grand public. Est ce trop demandé, pour qu'en fait les conditions soient réunies ? Ainsi lorsque le ton est trop arrogant, dans une systématique d'opposition, ou dans le jeu des petites blagues et des bons mots, je pense qu'il est préférable de se taire ... ce que je fais.
D'accord avec toi. Si en face il n'y a que moqueries, ricanements, contradiction systématique ou vague curiosité, vaut mieux se taire. :roll: <<metta>>
Lupka

ted a écrit :
Sönam a écrit :Mais cela nécessite une certaine forme de réceptivité de la part de ceux qui s'y intéressent, et non pas une position de contradiction systématique ... peut être pour la simple jouissance d'avoir raison ou parce que la forme déplaît. Je parle de réceptivité, mais aussi une certaine forme de "disposition respectueuse" ... ma foi, je commente et traduit des textes Dzogchen depuis quelques années, certaines traductions sont diffusées grand public. Est ce trop demandé, pour qu'en fait les conditions soient réunies ? Ainsi lorsque le ton est trop arrogant, dans une systématique d'opposition, ou dans le jeu des petites blagues et des bons mots, je pense qu'il est préférable de se taire ... ce que je fais.
D'accord avec toi. Si en face il n'y a que moqueries, ricanements, contradiction systématique ou vague curiosité, vaut mieux se taire. :roll: <<metta>>
C'est le cas sur ce post ( ce que semble induire Sonam) ?
clearlight

Bonjour à tous.

Et bien, c'est animé les discussions par ici.
Désolé de revenir au sujet initial mais :
ted a écrit : Mais, est-ce qu'un phénomène dit permanent (comme l'espace) peut être aussi éternel ? Il semble que la question n'ait pas de sens. La notion d'écoulement du temps étant directement liée à la perception subjective d'un observateur.
Juste une petite précision sur les phénomènes permanents et notamment l'espace qui me paraissait intéressante (car souvent les désaccords viennent d'une question de vocabulaire, on croit parler de la même chose car on utilise les mêmes mots, mais chacun y met derrière une signification différente) :
...
En tibétain, le même mot « namkha » désigne à la fois le ciel et l’espace, bien que l’espace soit différent du ciel. Il existe deux types d’espace, l’espace produit et l’espace non produit. L’espace produit est l’espace visible que nous voyons à l’intérieur d’une pièce ou dans le ciel. Cet espace s’assombrit la nuit et s’éclaircit le jour. C’est donc un phénomène impermanent puisqu’il est soumis à de tels changements. La propriété caractéristique de l’espace produit est de ne pas faire obstacle aux objets : nous pouvons placer des objets sans obstacle dans une pièce où il y a de l’espace. De même, les oiseaux peuvent voler à travers l’espace du ciel parce qu’il est dépourvu d’obstacle, alors qu’ils ne peuvent pas voler à travers une montagne ! Il est donc clair que l’espace produit est dépourvu, ou vide, de contact obstructif. Cette simple absence, ou vide, de contact obstructif est l’espace non produit.

Puisque l’espace non produit est la simple absence de contact obstructif, il ne subit pas de changement momentané. Par conséquent, c’est un phénomène permanent. L’espace produit est visible et assez facile à comprendre, tandis que l’espace non produit est une simple absence de contact obstructif, ce qui est nettement plus subtil. Cependant, une fois que nous aurons compris l’espace non produit, il nous sera plus facile de comprendre la vacuité.

L’objet de la négation est la seule différence qui existe entre la vacuité et l’espace non produit. L’objet de la négation de l’espace non produit est le contact obstructif, tandis que l’objet de la négation de la vacuité est l’existence intrinsèque. L’analogie de l’espace non produit est utilisée dans les soutras et dans de nombreuses écritures parce que c’est la meilleure analogie pour comprendre la vacuité. L’espace non produit est un phénomène négatif non affirmant, un phénomène réalisé par un esprit qui élimine simplement l’objet nié sans réaliser d’autre phénomène positif. L’espace produit est un phénomène affirmatif, ou positif, un phénomène qui est réalisé sans que l’esprit élimine explicitement un objet nié.
...


Et un petit passage sur la vacuité (vacuité signifiant ici absence d'existence intrinsèque) des phénomènes permanents :
...
Toutes les choses qui fonctionnent, par exemple notre environnement, nos plaisirs, notre corps, notre esprit et nous-mêmes, changent d’instant en instant. Elles sont impermanentes dans le sens où elles ne durent pas un second instant. Le livre que vous lisez en ce moment n’est pas le même livre que celui que vous lisiez il y a un instant, et il a pu se mettre à exister seulement parce que le livre de l’instant précédent a cessé d’exister. Il n’est pas difficile de comprendre que les phénomènes impermanents sont vides d’existence intrinsèque lorsque nous comprenons l’impermanence subtile, c’est-à-dire que notre corps, notre esprit, nous-mêmes, etc., ne demeurent pas un deuxième instant.

Nous pouvons peut-être accepter que les phénomènes impermanents soient vides d’existence intrinsèque, mais penser que les phénomènes permanents existent nécessairement de façon intrinsèque, parce qu’ils ne changent pas et ne se manifestent pas à partir de causes et de conditions. Pourtant, même les phénomènes permanents, comme la vacuité et l’espace non produit – la simple absence d’obstacle physique –, sont des phénomènes en relation dépendante parce qu’ils dépendent de leurs parties, de leurs bases et de l’esprit qui les impute. De ce fait, ils n’existent pas de façon intrinsèque. La vacuité est la réalité ultime, mais elle n’existe pas de façon indépendante, ou intrinsèque, car elle aussi dépend de ses parties, de ses bases et de l’esprit qui l’impute. Une pièce d’or n’existe pas séparément de son or et de la même manière la vacuité de notre corps n’existe pas séparément de notre corps parce qu’elle est simplement l’absence d’existence intrinsèque de notre corps.
...
Maintenant, il me semble que cela vienne d'un enseignement guélougpa, et je ne sais pas si cela s'avère pertinent ou convainquant pour les autres écoles.
flower_333
Serge Zaludkowski

bonjour clearlight,

sans en faire une tartine ... non, pour Dzogchen l'espace (quel qu'il soit) n'est pas permanent. Il surgit de la base (gZhi) comme tous les autres phénomènes (Namkhai Norbu Rinpoché me l'a confirmé récemment).

Sönam
clearlight

Sönam a écrit :bonjour clearlight,

sans en faire une tartine ... non, pour Dzogchen l'espace (quel qu'il soit) n'est pas permanent. Il surgit de la base (gZhi) comme tous les autres phénomènes (Namkhai Norbu Rinpoché me l'a confirmé récemment).

Sönam
Comme on dit, chacun voit midi à sa porte. Si un élément fonctionne dans le cadre de sa propre tradition et que cela aide à progresser, c'est l'essentiel.
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Lupka

clearlight a écrit :
Comme on dit, chacun voit midi à sa porte. Si un élément fonctionne dans le cadre de sa propre tradition et que cela aide à progresser, c'est l'essentiel.
jap_8
jap_8 jap_8 jap_8 jap_8 jap_8

J'ai rien entendu de plus sage sur Nangpa depuis des lustres.
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