AVIS EUTHANASIE TPE

TPE2013

Bonjour, nous sommes un groupe de jeunes lycéens, et dans le cadre de notre TPE, nous aimerions savoir si vous, fidèles du bouddhisme êtes pour ou contre l'euthanasie. Pourriez-vous nous expliquer si la religion vous influence, ou si cela est votre propre avis.
Merci d'avance!
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Dharmadhatu
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:D Salut les djeun's !

Il y a des débats sur cette question. Dans mon cas perso, je souhaite simplement qu'on s'abstienne d'acharnement thérapeutique. Le Bouddhisme a sûrement influencé mon avis, mais selon quelles modalités, ça c'est difficile à dire.

FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
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komyo
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Pour compléter ce que dit dharmadatu, il y a actuellement une réflexion sur les sujets de sociétés, mariage gai, euthanasie, etc.
qui est organisée au sein des différentes traditions bouddhiste par l'UBF (union bouddhiste de France) afin d'apporter la ou les visions bouddhistes
sur ces sujets au niveau des pouvoirs publics, médias, etc.
(une suggestion, poser leur la question, ils ont peut etre un dossier disponible sur le sujet.)

a titre personnel, je pense que laisser quelqu'un continuer souffrir quelqu'un au nom de raison éthiques, comme celle qui consiste a invoquer le coté
sacré de la vie, est erroné.
La vie est certes sacrée et tant qu'il y a de l'espoir je pense qu'elle vaut vraiment la peine d'être vécue.
S'il n'y en a aucun, maladie douloureuse incurable, extrême vieillesse et impotence, je ne vois pas trop l'intérêt d'un acharnement médical,
et l'euthanasie est il me semble une façon de partir en douceur.

Cordialement
komyo
ted

En même temps, éviter de prendre la vie intentionnellement, est le premier précepte bouddhiste. :oops:
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komyo
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ted a écrit :En même temps, éviter de prendre la vie intentionnellement, est le premier précepte bouddhiste. :oops:
Bonne remarque, mais il faut aussi considérer qu' à l'époque du bouddha l'acharnement thérapeutique n'existait pas.
Ne pas tuer s'appliquait plus conventionnellement aux créatures sensibles animaux et humains ennemis.
Pas à des personnes en fin de vie ou en souffrance extrème, puisque celle ci mourraient plus rapidement qu'aujourd'hui.

Je pense qu'à l'heure actuelle ce refus de l'euthanasie vient de considérations éthiques qui relèvent d'une lecture des "commandements"
ou "préceptes" un peu trop au premier degrè, alors qu'il me semble qu'au second ce qui est recherché est d'éviter de générer de la souffrance.
Paradoxalement la situation actuelle fait que c'est un peu comme si on la cultivait intentionnellement ce sans s'occuper de l'avis de la personne
qui a cette demande. Cela pose question ! :oops:
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Dharmadhatu
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jap_8 Il y a de plus un débat sur le fait d'éviter la souffrance parce que l'euthanasie pourrait empêcher un être d'éprouver totalement un fruit karmique dont les reliquats pourraient surgir au cours d'une existence ultérieure où les conditions seront encore moins favorables à la gestion dudit fruit.

Pas évident....

FleurDeLotus
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komyo
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Dharmadhatu a écrit :jap_8 Il y a de plus un débat sur le fait d'éviter la souffrance parce que l'euthanasie pourrait empêcher un être d'éprouver totalement un fruit karmique dont les reliquats pourraient surgir au cours d'une existence ultérieure où les conditions seront encore moins favorables à la gestion dudit fruit.

Pas évident....

FleurDeLotus
Je me demande si cela ne rejoint pas l'idée chrétienne d'expiation des péchés par la souffrance :???:
mais si l'on suit cette logique, on ne devrait pas soigner quelqu'un qui souffre...

Ce qui ne semble pas être contenu dans le message originel du bouddha.

Mais effectivement, c'est paradoxal ...! jap_8
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Dharmadhatu
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jap_8 Perso, je suis d'accord avec toi sur cet aspect de la non-violence où pacifisme rimerait avec passivité.

On peut facilement argumenter en soulignant que l'être en question éprouve aussi le fruit karmique (qu'il est permis d'envisager comme positif) de croiser notre route et de recevoir notre coup de main.

J'aurais tendance à penser comme ça aussi, en rappelant que l'être qui reçoit une aide plus ou moins immédiate éprouve une situation agréable (ou moins désagréable), épuisant ainsi les mérites qui en sont à l'origine (le grain de riz doit cesser pour laisser place à la pousse de riz). Sauf si notre contemporain (humain ou non-) renouvelle des actes vertueux pour être (ou continuer d'être) à son tour bienfaisant et épuiser un jour tout acte à rebrousse-poil de la réalité interdépendante.

J'ai eu plusieurs cas de conscience comme un jour quand j'ai éloigné une limace qui se débattait d'un groupe de fourmis qui la tuaient. J'ai sauvé la vie d'un être au détriment d'autres êtres. Leur nombre supérieur aurait dû guider ma pensée, mais j'ai opté par le soulagement de la limace. Finalement, je me dis qu'il est difficile de connaître exactement la portée de nos actes à plus ou moins long terme.

En attendant de n'être plus jamais en porte à faux avec le tel quel, on peut tenter d'employer la raison, mais parfois, c'est le feeling qui l'emporte, et sans aucun conflit avec celle-ci, c'est bien cool.

Amitié
FleurDeLotus
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laurentbouddha

De mon propre avis je dirai que je suis pour, dans le cas ou il n'y a plus que la souffrance à subir avant ses derniers jours.
Mais comment definir s'il s'agit bien des derniers moments à vivre, même un medecin tenterait les 0,01% de chance qu'il reste pour voir son patient debout et guéri.

Si une personne que j'aime qui a déjà trop souffer me supplie d'abréger ses souffrances, je pense que oui je l'aiderai à partir comme j'aimerai qu'on m'aide pour que je puisse partir dignement. Mais j'espère que je n'aurai besoin de personne pour cela.

En principe, un bouddhiste n'a besoin de personne pour partir, il s'est préparé à cette éventualité toute sa vie,

mais cette vie nous réserve toujours des défits.

Butterfly_tenryu la mort est un nouveau départ.
Katly

Avons-nous tout fait, fait davantage pour les soins palliatifs d'abord ? pour réduire la souffrance ? n'en sommes-nous pas capables ?
La spiritualité est-elle respectée ? A commencer par ne pas bouger le corps durant trois jours. Au Tibet, il y a un temps de quarante neuf jours durant lequel on lit le Livre des Morts pour guider le/la défunt(e).
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