Chevaucher le vide...

Jean

Chevaucher le vide ou se prélasser dans la plénitude. C'est deux facettes d'une même expérience.

Dans le Tantrisme la déité représente un mantra, une syllabe germe, un son, un Bindu qui peut être une sorte de noyau énergétique ou un croisement de nadis.

La déité est la représentation anthropomorphique de l'énergie. Cette représentation peut aider un yogi à maitriser l'énergie qu'elle représente.

La tête, la gorge, le coeur, le ventre, les organes génitaux sont des centres énergétiques très importants dans les traditions Hindouistes, Bouddhistes, Taoistes. Mais la manière dont ils se servent de ces énergies diffèrent. Arrivent-ils au même résultat, that is the question!

Peut être un jour, il y aura un débat entre des yogis expérimentés de chacune des traditions, où chacun expliquera le pourquoi et le comment de sa voie, en plus , comme chacun maitrise l'énergie, il peut expérimenter facilement la pratique de l'autre.

En tout cas je suis impressionné par le contrôle de l'esprit qu'ont du réaliser les yogis qui ont cartographier le corps énergétique.

C'est la voie du Corps, Energie, Esprit, un autre niveau du triple Refuge : Bouddha, Dharma, Sangh, ou du Corps, Parole, Esprit, . Dans cette voie, on utilise le corps, l'énergie et l'esprit.

Dans la progression de la pratique de la parole, on passe, de la lectuer de textes, au son du mantra ou de la syllabe germe, ce qui débouche sur l'énergie du son et sur le silence qui en est la racine Il y a une voie plus abrupte pour passer de l'agitation mentale au silence. C'est écouter le silence.

La voie de l'énergie peut différer entre travail sur la circulation des énergies et travail sur le rassemblement, etc des énergies.

Mais l'un effet du travail quel qu’il soit sur les énergies est pour les deux méthodes la purification des énergies.

Si les énergies sont pures elles se rassemblent ou se dispersent, circulent naturellement en harmonie, en adéquation avec la situation.

Ce qui semble revenir au même niveau d’expérience et de réalisation.

Dicton Tibétain : "Si le prana est pur, l'esprir est pur".

Si on purifie l'esprit, on purifie le prana Outils : lecture de textes, mantras, syllabes germes, la méditation...

Si on purifie le prana, on purifie l'esprit. Outils : Ça va du tour de pâté de maison, aux exercices les plus sophistiqués de pranayama

Quand on chante les syllabes Germes , il y a le son qui purifie l'esprit, cela permet de sortir du labyrinthe des pensées mais aussi il y a un deuxième effet Kisscool : le fait des prendre de profondes inspirations et de faire en chantant de longues expirations est une sorte de pranayama

Les centres d'énergie ne sont pas perceptibles au premier abord, mais si on médite, aussi calme et conscient que possible sur la tête, la gorge, le coeur, le ventre, la région pelvienne, on s’aperçoit qu'il y a des "ambiances" différentes à chaque niveau.

Et puis il y a toutes lés émotions qui se traduisent par maux de tête, gorge serrée, cœur brisé, peur au ventre, vomissement, diarrhées, impuissance et frigidité.
Katly

L'enseignant de taï-chi m'avait dit qu'on pouvait sentir une chaleur aux paumes des mains ou aux pieds, durant les mouvements mais je ne me rappelle plus pourquoi. Lorsque je fais les mouvements en pleine conscience ou quelques exercices de qi-gong ça m'arrive.

C'est très intéressant jean, les similitudes. Il y a toutes la médecine chinoise ou tibétaine dans tout ça aussi.
Cela me rappelle aussi un enseignement qui évoquait l'interdépendance des organes. Tu regardes la nature, une forêt c'est pareille.
Mais pour les émotions, heureusement qu'on ne les a pas toutes et en même temps. Cela ferait tout un tas de noeufs inextricables ou un sacré feu d'artifice.Heureusement qu'il y a les positives pour l'épanouissement, la plénitude, sinon il n'y aurait pas d'équilibre, un peu comme le ciel et la terre.

Mais la différence entre vacuité du bouddhisme et du Taoisme, j'aimerai en savoir plus... et j'aime beaucoup Lao Tseu.
A Noêl j'ai offert à mon fils un p'tit livre du Tao-Te-King, que j'aime bien lire aussi.
Avec le retour du printemps j'aimerai faire vraiment du qi-gong ou taî-chi dans la forêt parce qu'il y a une énergie intense. Cette relation à la nature, à l'eau... qui circule...
Jean

C'est la première impression que j'ai eu du taoisme : La fluidité.

On retrouve cette fluidité dans le livre "Esprit Zen, Esprit Neuf".

Il y a le Yi King que l'on peut passer sa vie à étudier.

Dans le Tai Chi, il semblerait qu'il y ai le tai Chi externe, les mouvements et le Tai Chi interne qui est un ensemble de pratiques méditatives.

Le problème est de trouver un enseignant compétent de ces deux types de tai Chi. Cela doit exister mais il faut faire une recherche.

Méditer assis, se faire un petit break avec une suite de mouvements de Tai Chi, puis se rasseoir en méditation doit être une bonne expérience et ne pas faire de mal!
Katly

Fluidité, exactement. :D

L'enseignant que j'ai eu est excellent, il est toujours là. Mais les cours sont le soir et à ces heures, je travaille, c'est pas cool pour les activités, c'est tout à l'envers. :roll: Ou bien il y a les stages, en vacances peut-être, si possible.
Mais donc oui, une séries de petits mouvements, complémentaire à la méditation c'est déjà pas mal, je ne pourrai m'en passer
maintenant. :D On devient tellement doux, gentil avec son corps, l'espace, ce qui nous entoure, cela ralenti la respiration facilement.
Cela me change tellement de tous ces mouvements "mécaniques" et répétitifs d'automates, obligée de faire en semaine, ou comme ces marches, gestes pressés, qu'on est constamment amenés à faire partout dans les villes. Le soir ça aide à dormir bien, le matin ça ressource, remet en contact avec son énergie. Cela favorise la pleine-conscience des actions quotidiennes. Bref, c'est vraiment bien.

https://www.youtube.com/watch?v=skj69i5usgI

"Esprit zen, Esprit neuf", super livre ! à relire...

Le Yi-king, la divination ? Qu'est-ce que le Yi-king exactement ?
Ces sciences pour lequel il faut une vie de moine, moniale à consacrer, oui parce qu'il faut du temps, c'est passionnant.
Jean

Le Yi King est tellement vaste... Difficile d'en parler. Des livres ont été écrits dessus!

CG Jung avait préfacé les versions allemandes et anglaises de ce que est considéré comme l'une des meilleures traduction : Le Yi King - Trad Richard Wilhelm - Editions de Médicis

http://www.amazon.fr/Synchronicit%C3%A9 ... 222602820X

http://www.amazon.fr/s/ref=nb_sb_ss_i_5 ... %20wilhelm

C'est un livre de sagesse, il donne une explication de la situation, et aussi des conseils de sagesse : "L'homme Noble réagit à cette situaton de cette manière, l'homme vulgaire agit de cette autre façon..."

Quelques fois cela tombe juste, ou la réponse est : "Le problème n'est pas là, mais là"

D'autres fois cela n'a rien avoir avec la situation mais les conseils de sagesse amènent un autre état de conscience plus clair, d'où il est possible de considérer le problème. Une chance de peut-être trouver la solution...

Cela fait des années que je n'ai pas consulté ou lu le Yi King... je préfère par la méditation me connecter à la source de sagesse contenue dans le calme, le silence, et l'ouverture (Cf TWR). Dans le YI King il y a la situation "méditation" et la situation "contemplation" qui se transforment en d'autres situations.

C'est juste un tout petit exemple.

On retrouve les trigrammes ou les hexagrammes du YI King dans le yoga Taoiste et dans la Tai Chi, dans la médecine chinoise, l'astrologie et sur le drapeau Coréen!

On dirait d'un grand maître Bouddhiste qu'il est éveillé, libéré, ouvert, et on dirait d'un grand maître Taoiste qu'il a le Tao, qu'il est en harmonie avec le Tao. Mais si on est ouvert, on est en harmonie, si on est en harmonie, cela veut dire que l'on est ouvert.

Je crois qu(il y avait une grande fraternité entre les ermites Taoistes et les ermites Bouddhistes qui étaient voisins de lieux de lieux de retraite.

Pour en revenir au Tai Chi...

Il y a le DVD de Thich Nhat Hanh : Mindful Movements - publié par Sounds True - C'est une suite qui dure environ 20 minute de dix exercices. C'est une continuation de la pratique de la pleine conscience assise. Faits tous les jours, ils ne peuvent que faire du bien. Et évidemment, si on peut les pratiquer dans la nature, c'est encore mieux.
Katly

Des fois je me dis, on a tout pour être heureux des sciences et philosophies merveilleuses qui pourraient nous aider dans nos vies à être bons et plus sages, une planète magnifique, la nature de toute beauté, des plantes pleines de secret, des êtres étonnants, une nature humaine si belle et si grande. Que s'est-il passé ? toutes ces choses existent depuis mille ans ou trois mille ans !
(Tiens, hier autrement, je regardais un doc sur la chronobiologie, extraordinaire ! un monsieur, un chercheur a finit le reportage en disant qu'il nous faudrait "faire entrer le ciel "dans nos intérieurs, nos maisons ! Quel merveille ! un plafond transparent ! "Faire entrer le ciel". :D C'est pas beau ça ? :D )

Merci beaucoup Jean pour ces explications passionnantes et ces références. jap_8
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komyo
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Jean a écrit :Chevaucher le vide ou se prélasser dans la plénitude. C'est deux facettes d'une même expérience.

La tête, la gorge, le coeur, le ventre, les organes génitaux sont des centres énergétiques très importants dans les traditions Hindouistes, Bouddhistes, Taoistes. Mais la manière dont ils se servent de ces énergies diffèrent. Arrivent-ils au même résultat, that is the question!

Peut être un jour, il y aura un débat entre des yogis expérimentés de chacune des traditions, où chacun expliquera le pourquoi et le comment de sa voie, en plus , comme chacun maitrise l'énergie, il peut expérimenter facilement la pratique de l'autre.
.
J'ai le sentiment que cela revient au meme, ainsi dans la méditation sur la petite circulation céleste, les taoïstes se concentrent d'abord sur la zone du dantien (hara) qui correspond grosso modo a l'espace que font les mains pendant le zazen. A l'inspiration, sur le méridien gouverneur, le dos, arrivé au sommet du yang, l'énergie redescend via le pont de la pie (langue contre le palais) par le devant du corps. Le zen, parle de se concentrer sur la posture à l'inspiration et ensuite sur une expiration longue qui descend vers hara, avec toujours ce pont de la pie.
C'est didactique, car dans tous les cas cela passe que par une période plus ou moins longue d' approfondissement et de recherche personnelle, à travers ces cartes que sont les méthodes. Lesquelles fonctionneront plus ou moins bien du fait d'autres facteurs, mental, style de vie, alimentation etc...
:cool:










http://www.youtube.com/watch?v=8Up2Mnq7JSM
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tirru...
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Merci pour vos différentes contributions. Je me permet d'ajouter une autre version qui contient une suite au texte :
Concentre-toi, dit Chong-ni, n'écoute pas par tes oreilles, mais par ton esprit ; n'écoute pas par ton esprit, mais par ton souffle. Le oreilles se bornent à écouter, l'esprit se borne à représenter. Le souffle qui est le vide peut se conformer aux objets extérieurs. C'est sur le vide que se fixe le Tao. Le vide c'est l'abstinence de l'esprit (sin-chai). […]

Son corps [de l'adepte] est comme le bois mort [catalepsie]; son cœur comme la cendre éteinte. Vraie est sa connaissance solide [ésotérisme] ; il se détache de toute connaissance acquise. Ignorant et obscur, il n'a plus de pensée, on ne peut plus discuter avec lui. Quel homme !

Source : Tchouang-tseu, IV et XXII, apud Philosophies taoïstes, Gallimard.
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jules
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Tirru :

Tchouang tseu :
Quel homme !
Cet homme, qui chevauche le vide et qui s'abreuve à la source des nuages, connaissant tout ce qui se peut connaître, je le vois personnellement tel cet homme exemplaire devant lequel chacun devra humblement se prosterner.
Ce geste, nous permettant d'incarner l'humilité qui sied à notre foi en l'humain, traçera par ce sentiment intrépide qui l'inspire, le chemin menant à cet être exceptionnel qui toujours, devra se trouver au delà.

<<metta>>
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