Doit-on tout dire au risque de blesser une personne ?

Katly

D'accord, je comprends, Sourire.
Les échanges amicaux entre artistes, ça peut être sympathiques, passionnés sincèrement du même travail et sans prétexte à autre chose, mais c'est rare.
Je pensais simplement à des hommes à qui on a tant reproché de ne pas comprendre les femmes et qui s'informent dans leur magazines favoris ou des trucs nuls dont ils se servent maladroitement après sans mauvaises intentions. Alors que c'est avec leur coeur et leur propre intelligence qu'ils peuvent comprendre le mieux.
Quand à ton amie qui a fait de ça, un art, c'est un thérapeute dont elle besoin. Faut pas tout mélanger, un ami, c'est autre chose.
Un art, :roll: alors que pour d'autres c'est la poisse.
Et quand tu vois les vieilles histoires célèbres d'artistes hommes et femmes, bon, c'est loin d'être top.
Quand, je fréquentais ce petit café, j'espérais avoir du contact et des échanges sympas, des sensibilités communes, sans pour autant être fermé à une relation, j'étais encore trentenaire, seule et rêvant de refaire ma vie avec quelqu'un de bien, après plusieurs années de solitude, à cause d'une séparation douloureuse où j'avais vécu la violence ( verbale surtout, je suis partie, grâce à une amie bienveillante, après quelques claques, des crasses, les bleus, les plaies intérieures, la maltraitance domestique, quoi. Bref. :roll:
Bon, j'en suis sortie aussi du café, de cette prison, en rencontrant le bouddhisme. Je passe à travers les gouttes et les tempêtes, non indemne mais encore entière et vivante. Et le milieu artistique, maintenant, bof, c'est souvent trop narcissique et égotique. J'aime mieux des échanges artistiques qui servent à réduire la souffrance en ce monde.
Katly

ted a écrit :Stéphanie,

Je signale que dans le bouddhisme, tous les "désirs" ne sont pas à éviter. Il y a des désirs sains : le désir d'éveil, le désir d'aider tous les êtres, le désir de mettre fin à notre souffrance, par exemple...

De plus, pour une bouddhiste laïque, il n'y a aucun précepte qui interdit d'avoir une relation de couple et de souhaiter être heureuse. Seules les nonnes renonçantes prennent des voeux de célibat. Et encore, pas dans toutes les écoles, puisque les nonnes Zen peuvent vivre en couple.
Le statut, la cérémonie sont un peu secondaire, bien que cela offre une protection.
Que ce soit en couple ou seul(e), l'aspiration à ne plus souffrir... aider... le renoncement c'est avant tout dans l'esprit.
centrino2

Katly a écrit : Le statut, la cérémonie sont un peu secondaire, bien que cela offre une protection.
Que ce soit en couple ou seul(e), l'aspiration à ne plus souffrir... aider... le renoncement c'est avant tout dans l'esprit.
je te rejoins. Pour citer un phrase tirée du livre "N'est pas bouddhiste qui veut" de Dzongsar Jamyang Khyentse : "Beaucoup aujourd'hui se réclament du bouddhisme et en singent les attributs sans en épouser vraiment la philosophie profonde".
Sourire

Quand je dis "un art", c'est une façon de parler...
A chaque fois, elle ne se rend même pas compte de ce que ce genre de propos a de négatif sur elle
Bien sûr que c'est "de la poisse" ... Mais surtout, elle se laisse faire. Alors ils en rajoutent.
Et ça n'est pas simple de savoir comment réagir... Parce que si le but c'est justement de faire mal, ça ne sert à rien de se fâcher. Si on y est pas préparé, ça ne sert à rien non plus d'accumuler en soi.
De temps en temps, elle tombe sur un gars qui ne fait pas ça... Mais avec ceux-là ça ne tient jamais deux rounds.
:???: A croire qu'elle les choisit !
Une fois, elle m'a demandé comment je supportais la solitude...
J'ai répondu que je préférais être seule que mal accompagnée.


Une autre fois, lors d'une soirée (ou d'un matin vu l'heure) entre artistes ayant participé à une soirée thématique et se jouant une petite prolongation entre eux loin du public (mais non, on est pas fatigués!!!) une amie m'a présentée comme bouddhiste à un gars qui disait l'être aussi. Pas un artiste de la fête. Un ami. Je ne vais pas remettre en cause son bouddhisme... Mais soit-disant pour me prouver qu'il était plus avancé que moi en pratique, il a pris mon djembé, qui circulait, et a donné un énorme coup dessus, au risque de le crever. J'ai dû mettre une cale pour retendre la peau. Sérieusement... Crever un djembé qui n'est pas à vous, ça prouve quoi ? Si moi je le crève, ça pourra peut-être être signe de détachement... Mais il serait plus correct, je pense de le donner à quelqu'un. Bref... La drague à deux balles mâtinée d'un zeste de spiritualité avec peut-être les relents d'une paire de bière (on en avait pas à notre petite "post-soirée" mais dans la soirée elle-même, y'en avait). C'est pas allé loin... Ce genre de démonstration au milieu d'une assemblée composée à 80% de musiciens, ça vous fait pas des amis. Je dois dire qu'il donnait, de prime abord, plutôt envie de s'intéresser à lui, ce gars. Un air de chien battu. Surement dépressif... Mais fallait pas trop m'en demander ! Et ça serait à refaire, ça serait pareil. J'ai bien assez tendance à jouer le chien saint-bernard sans le faire à plein temps.

Non, le milieu artistique n'est pas toujours narcissique et égotique...
C'est la médiatisation dont il est l'objet qui lui donne cette image. Une médiatisation stupide qui se centre sur quelques personnes, lesquelles en tirent peut-être de l'orgueil mais sûrement pas du vrai bonheur. Il y a très peu d'artistes qui sont mis en évidence... Les autres doivent galérer, et débrouille-toi donc. Surtout en ce moment.
La soirée dont je parle ci-dessus, c'est vraiment un beau souvenir... Dans le cadre d'un festival pour réunir des fonds humanitaires. Rien que des bénévoles. Mais il n'existe plus.
centrino2

Bonjour Stéphanie,

Je prends mon souffle, et je me lance (même si je ne connais pas tous les détails de ton histoire - désolé si j'ai mal interprété...)

Stéphanie a écrit : Je me suis longtemps intéressée au bouddhisme, j'ai lu beaucoup, j'ai fréquenté ce forum et c'est ce genre de phrases qui fait que je n'arrive pas à y adhérer vraiment.
Quand tu dis "l'attachement est à la source de la souffrance, donc apprends à te détacher de tes désirs", est-ce à dire qu'on ne tombe plus amoureux d'une personne (car comment être amoureux sans être attaché) ? Qu'on n'a plus de désirs ?

Bien sûr que non, heureusement ! (sourire). A côté des 2 premières Nobles Vérités, essaie d'appréhender la réalité de l'impermanence, et de la déceler dans ta vie de tous les jours : rien n'est permanent, tout change. Ainsi une mauvaise période où nous voyons tout avec des lunettes grises, elle passe (et là on est content de l'impermanence) . De même une bonne période où nous voyons tout avec des lunettes bleues, elle passe aussi ( et là on en veut à l'impermanence).
On veut donc 'retenir / faire durer' les choses agréables, et rejeter les choses désagréables. En somme, on passe notre temps à ne pas accepter la réalité des choses. Et c'est cela qui cause la souffrance : l'attachement à nos illusions, au lieu de prendre la vie comme elle est / vient.

Donc oui bien sûr qu'on peut tomber amoureux, MAIS sans tomber dans l'attachement ''vital' à l'autre et à l'histoire. C'est ce dont 'souffrent' les gens ayant une pauvre estime de soi (ne le prends pas dans le sens péjoratif). Ces gens ont un besoin vital de l'autre (et même parfois de n'importe qui) pour se sentir vivre. Ils ne vivent que par l'autre, avec la conséquence que si l'histoire se termine (ou comme toi ne commence pas alors que tu comptais tellement t'y investir), la personne se sent 'vide de sens et de vie', vu qu'elle ne vit que par le / les autres (par manque d'autonomie affective).

Donc oui, tombe amoureuse (c'est tout le bien que je te souhaite ;-) ), vis ta relation pleinement, mais ne t'y attache pas corps et âme. C'est "la Voie du Juste Milieu".
Stéphanie a écrit : Pour l'estime de soi, tu as raison, il y a une grosse carence de ce côté là et ce n'est pas avec ce genre d'histoire que ça risque de s'arranger. Comment garder une bonne estime de soi quand l'homme qu'on aime nous dit qu'il cherche ailleurs ??? C'est en cela que je lui en veux vraiment : pourquoi me faire autant souffrir, être si méchant alors que je n'avais rien fait de mal, je ne voulais que l'aimer ? Pourquoi se venger de son mal-être, de son passé malheureux sur moi ? Je ne comprends pas la méchanceté tout court et encore moins la méchanceté gratuite.


Cela est lié encore une fois à ton manque d'estime de toi (comme quoi tout cela se tient). Quand tu auras retrouvé cette estime de toi, tu ne tiendras plus absolument à forcer une relation qui n'avait pas à se manifester (car pour bâtir une relation, il faut être 2 à le vouloir). Non attachée à ton besoin de cette relation, tu accepteras la réalité, à savoir que ce sera avec une autre personne que tu la bâtiras.
Quant à tes pourquoi sur la méchanceté des êtres, questions futiles, surtout que tu n'as rien à voir là-dedans; tu n'as rien à te reprocher; et surtout tu ne pouvais rien y changer (c'est le principal problèmes des personnes victimes de gens toxiques : chercher la faute en eux; alors qu'elle est ailleurs).
Raison de plus donc pour passer à autre chose (c'est parfois même une question de vie ou de mort); d'où mon expression "prendre tes jambes à ton cou", même si cela demande une certaine souplesse, j'en conviens ;-) .
Apprends aussi à ne pas te juger trop sévèrement (encore un des symptômes du manque d'estime de soi). Par contre essaie d'apprendre de tes erreurs, et vois tes erreurs comme des occasions de 'grandir' en vue d'apprendre à mieux te connaître.

Stéphanie a écrit : J'ai d'autant plus mal que j'alterne les moments où je le déteste vraiment, où je me dis que sa cruauté n'est pas excusable et les moments où je pense toujours à lui en attendant qu'il s'excuse, qu'il regrette ... Je sais, c'est stupide mais je n'arrive pas à être plus raisonnable.
Non il n'est pas stupide de ne pas être raisonnable (encore une fois tu te juges, ce qui ne t'apporte rien). Par contre avec le temps et la pratique, tu apprendras à ne pas tomber dans un grand défaut des gens : ressasser le passé (comme si ça allait le changer). Le passé est passé; et le futur n'est pas encore. Le seul temps sur lequel tu peux vraiment agir est le présent. Donc plutôt que dépenser ton énergie à voir pourquoi et comment et colère et regret, accepte ce qui s'est passé (ce n'est pas toujours évident), et vois ce que tu faire 'ici et maintenant' pour aborder la prochaine seconde de façon plus sereine et t'ouvrir à d'autres relations, amoureuses ou autres ;-)

Je terminerais en disant que je ne suis pas bouddhiste. Par contre j'essaie de voir ce qu'il peut m'apporter dans ma vie de tous les jours.

Voilà j'espère ne pas avoir été trop confus (vu que d'autres idées me venaient pendant que j'écrivais) - mais j'espère t'avoir aidé à y voir un peu plus clair... Et si pas, n'hésite pas.

A bientôt !
Dernière modification par centrino2 le 22 février 2013, 10:47, modifié 3 fois.
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axiste
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Je répondrais pas mieux que ce qui a été fait... jap_8
Mais envie de rajouter un zest de soupoudrage : j'essaie pour ma part de ne pas me mentir à moi même et c'est déjà beaucoup ! Alors la question n'est plus vraiment: est-ce que l'autre a tort ou pas de dire cela, l'autre dit, c'est tout...par contre, oui, ne pas le prendre pour soi quand ça ne nous convient pas...un peu comme l'histoire zen le relate:

Si quelqu'un vous tend un cadeau et que vous ne l'acceptez pas, à qui appartient le cadeau ?
- A celui qui a essayé de le donner
- Cela vaut aussi pour l'envie, la rage et les insultes. Lorsqu'elles ne sont pas acceptées, elles appartiennent toujours à celui qui les porte dans son coeur.


Par contre, tout me dire à moi même, sans m'en sentir humiliée ou blessée, c'est un pas de géant et c'est pas toujours simple ! Quelquefois je me regarde dans une glace imaginaire pour regarder mes états mentaux: quand je vois un tumulte là qui m'agite, je me dis: ok, c'est bon, je dois pauser là..... Et alors la méditation m'aide beaucoup...et petit à petit, il y a un lâcher prise et beaucoup d'ouvertures....et c'est tellement doux ! anjalimetta

Quand j'écoute vraiment ce qui m'anime, je n'ai plus de ressentiments ou de tensions du tout, je souhaite juste que cet apaisement en moi se déverse tout partout...c'est très énergétisant quelque part (c'est mieux qu'un cocktail de vitamines !!! :) )
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
Sourire

axiste a écrit :tout me dire à moi même, sans m'en sentir humiliée ou blessée, c'est un pas de géant et c'est pas toujours simple !
anjalimetta jap_8 anjalimetta
ted

Stéphanie,
L'envie d'aimer quelqu'un est en toi. Est-ce que tu ne l'as pas simplement "posée" sur cet homme ?
On a tous envie d'aimer quelqu'un très fort. C'est dans notre nature. Alors on trouve des prétextes pour choisir telle ou telle personne.
Alors qu'on pourrait très bien décider d'aimer tous les êtres ! <<metta>>
Mais bon, dans un premier temps, c'est pas les partenaires qui manquent...
centrino2

axiste a écrit : Par contre, tout me dire à moi même, sans m'en sentir humiliée ou blessée, c'est un pas de géant et c'est pas toujours simple ! )
C'est le "Connais-toi toi-même",afin de "devenir qui tu es"
Katly

centrino2 a écrit :
Katly a écrit : Le statut, la cérémonie sont un peu secondaire, bien que cela offre une protection.
Que ce soit en couple ou seul(e), l'aspiration à ne plus souffrir... aider... le renoncement c'est avant tout dans l'esprit.
je te rejoins. Pour citer un phrase tirée du livre "N'est pas bouddhiste qui veut" de Dzongsar Jamyang Khyentse : "Beaucoup aujourd'hui se réclament du bouddhisme et en singent les attributs sans en épouser vraiment la philosophie profonde".
( Je me disais en repensant au "palace" ( évoqué par Ted ) de ma vieille histoire malheureuse, que là, la signature de Boudiii aurait bien convenu. )

Thich Nhat Hanh dit qu'on a tous, toutes en nous-même le moine ou la moniale. On a tous, toutes cela en nous. Cela ne s'oppose pas comme Nirvana et Samsara. Comme laïc et moines, moniales qui se soutiennent.
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