Qu'est-ce que la dualité ?

[Aldous]

Moi, quand je pense à plasticité des concepts, je pense à fluidité...

Et quand je pense à fluidité, je pense à cette phrase de Tchouang-tseu :


Les Anciens qui cultivaient le Tao nourrisaient leur intelligence par leur calme. Si leur intelligence n'agissait plus pour elle-même, c'est qu'ils nourrisaient leur calme par leur intelligence. Si leur intelligence et leur calme se nourrissaient réciproquement; l'harmonie et l'ordre découleraient de leur nature.

C'est exactement ce que je fais!

[kum]

Ted,
Dommage de ne pas parler de son expérience personnelle. C’est peut- être plus intéressant que de livrer une sorte de consensus et des idées générales que chacun connaît. En plus, ne pas parler de son expérience personnelle mais se permettre de jauger l’expérience d’autrui en fonction notamment d’un critère d’éveil que l’on ne connaît pas probablement soi- même est assez hasardeux sur un forum. Personnellement je m’en fous de tes remarques un peu moralisantes mais je peux me mettre à la place de certaines personnes qui parleraient de leur expérience et à qui il serait dit : ça ça va vers l’éveil, çà pas, ça c’est ton karma, ça pas, ça c’est égoîste, ça altruiste etc…
Je dois ajouter que moi –même, j’ai parfois tendance à jauger non pas sur le plan spirituel mais sur le plan psychologique en ayant des réactions trop impulsives, sans apprendre à connaître la personne.
Je n’ai pas besoin de croire que Bouddha a trouvé l’éveil ou pas. Je n’ai pas besoin d’avoir la foi. Et finalement, cette histoire d’éveil qui fait tant saliver et fantasmer, je m’en fous un peu. Chaque chose en son temps. Mais je trouve bien sûr de l’inspiration dans les écrits et dans les expériences de personnes ayant de la profondeur, notamment des maîtres ayant vécu ou vivants encore.
L’inspiration solide vient surtout de ce que je découvre par moi-même. C’est de là que vient la foi.
Je ne crois pas que la nature de la conscience puisse être assimilée à une sensation agréable. Tout ne peut se résumer dans la catégorie des sensations.
La connection avec la profondeur et la beauté de la conscience est une expérience qui change complètement la vie. La paix trouvée dans l’instant qui se renouvelle est une bénédiction. Et il ne faut pas être complètement nettoyé pour connaître cela. L’épuration des poisons ne doit pas être complète avant de connaître une forme de félicité. Pourquoi s’arrêter et s’attacher à cela ? Ce serait ridicule. Etant souvent en asie, j’en profite parfois pour approcher certaines personnes ayant compétence dans ce domaine. Histoire qu’elles me confirment que je ne suis pas complètement barré.
A lire tes mises en garde , tu sembles connaître toutes les étapes de l’éveil. Ce serait intéressant pour illustrer une mise en garde que tu relates ton expérience et que tu dises comment tu as franchi telle étape, notamment celle des états plaisants auxquels il y aurait un risque de rester attaché. Ted, alors que je suis peut être en train de m'endormir dans une félicité illusoire, par compassion pour moi, file toi tes ficelles, pas seulement une mise en garde, pour me sortir de ce monde doré afin que je puisse aussi connaître l'éveil. Bon, j'arrête mes conneries, je dois m'occuper de quelqu'un.

[tirru...]

Dualité ?

[Sourire]

Je n’ai pas besoin de croire que Bouddha a trouvé l’éveil ou pas. Je n’ai pas besoin d’avoir la foi. Et finalement, cette histoire d’éveil qui fait tant saliver et fantasmer, je m’en fous un peu. Chaque chose en son temps.

Mais je trouve bien sûr de l’inspiration dans les écrits et dans les expériences de personnes ayant de la profondeur, notamment des maîtres ayant vécu ou vivants encore.

[ted]

Baaah non !

Je ne fais pas de mises en garde.
Je réponds à une remarque de kum qui dit en substance que la non-dualité, c'est un truc qui empêcherait de profiter pleinement de la vie.

Et que cette vie, quand elle comporte des états plaisants, issus des pratiques d'absorption, se suffirait largement à elle même.

Je dis ce que tu as surement pu déjà constater par toi même : les états plaisants, ça retombe. Je l'ai aussi déjà constaté hélas. Donc, c'est pas faux de dire que ce n'est pas une finalité de la Voie Bouddhique.

Maintenant, si des personnes estiment que ça leur suffit, c'est leur choix et je n'ai rien à en dire... Mais si on parle d'éveil, je n'ai pas honte d'affirmer que, en accord avec les enseignements, j'ai peur de rester piegé un jour dans une vacuité d'altérité.

Sinon, sache que je trouve l'expérience et le point de vue de Kum tout à fait intéressants et que je suis heureux de lui avoir donné l'occasion de les exprimer, même si ça doit m'égratigner un peu au passage et me donner l'image du vilain moralisateur. Je sais qu'il ne m'en voudra pas... Mais si c'est le cas, je suis sincèrement désolé kum.



EDIT
Ah oui ! Parler de mes expériences ?
Tu veux me faire interner ou quoi... ?
Je peux parler de mes souffrances si tu veux. Ce sont mes principales expériences.
Mais pas sur que ça te branche...

[Sourire]

Oui, les états plaisants, ça retombe.
C'est justement pour ça qu'il faut trouver le milieu et... Y rester.
C'est pas si simple

Mais se focaliser sur l'idée d'arriver à trouver ce milieu, ça n'est pas forcément le meilleur moyen d'y arriver


Tenez..
anecdote à la con...
Dimanche, avec ma mère, on avait des ramequins à remplir et on était pas d'accord sur le remplissage de l'un d'entre eux. Plus ? Moins ? Du coup, en rigolant, on les a pesés. Ben, vous allez rire : nos ramequins étaient tous égaux entre eux.

[ted]

La balance était coincée, voilà tout...

[jules]

Deux personnes qui tiendront discours sur le silence,
dans leur tentative de le décrire, n’y parviendront pas
parce que leurs mots à l’un et à l’autre boucheront également le silence.

Cependant, comme recours, ils disposeront de la possibilité de
désigner le méditant qui est là, assis tranquillement sur son zafu,
bouche fermée.

Voilà comment, grâce à la troisième personne qu’est le méditant silencieux,
deux personnes peuvent s’accorder sur ce qu’est le silence.

<<metta>>

[Aldous]

Deux personnes qui tiendront discours sur le silence,
dans leur tentative de le décrire, n’y parviendront pas
parce que leurs mots à l’un et à l’autre boucheront également le silence.

Cependant, comme recours, ils disposeront de la possibilité de
désigner le méditant qui est là, assis tranquillement sur son zafu,
bouche fermée.

Voilà comment, grâce à la troisième personne qu’est le méditant silencieux,
deux personnes peuvent s’accorder sur ce qu’est le silence.

<<metta>>

Et si le méditant silencieux est assis dans un carrefour à l'heure de pointe?

Le silence c'est l'absence de bruit.

[jules]

Ben, faudra faire attention à pas l'écraser...

<<metta>>